Israël de bombarde un hôpital du nord de la bande de Gaza et poursuit ses massacres au Liban

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Un enfant à l'extérieur d'une tente dans une école de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) transformée en camp pour personnes déplacées à Deir el-Balah,. (Photo Eyad BABA / AFP)

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Lundi l'armée israélienne a bombardé et détruit l'hôpital Kamal Adwan, le seul encore en fonction dans le nord de la bande de Gaza, faisant état "de nombreux blessés parmi le personnel médical et les patients".

Comme à son habitude dilatoire, l'armée israélienne a prétendu vérifier ces informations. Elle avait auparavant indiqué "opérer contre l'infrastructure et les agents terroristes dans le nord et le centre" du territoire palestinien, un secteur où elle a lancé une offensive depuis le 6 octobre, sous prétexte de vouloir venir à bout d'unités du mouvement palestinien.

Défiant les critiques internationales, Israël a aussi informé officiellement l'ONU lundi de l'interdiction de l'Unrwa, une agence considérée comme la "colonne vertébrale" de l'aide aux réfugiés dans les Territoires palestiniens occupés.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, l'armée "continue à violemment bombarder et détruire l'hôpital" Kamal Adwan, dont elle vise "toutes les parties".

Le directeur de l'établissement, situé à Beit Lahia, Houssam Abou Safia, a décrit une situation "catastrophique" après des frappes sans avertissement préalable.

"Le troisième étage de l'établissement a été à nouveau touché, blessant six enfants", a déclaré sur X le chef de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"Pas d'alternative" -

Une semaine après le vote par le Parlement d'une loi interdisant les activités en Israël de l'office de secours de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les Affaires étrangères "ont notifié l'ONU de l'annulation de l'accord entre Israël et l'Unrwa", selon un communiqué.

L'accord remonte à 1967, année du début de l'occupation par Israël des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, ainsi que Jérusalem-Est, où l'Unrwa a fourni pendant des décennies une aide essentielle - éducation, santé, services sociaux, aide alimentaire et en espèces.

Israël, pour justifier l’injustifiable, après avoir éliminé tous les témoins occulaires en assassiant entre autres plus de 130 journalistes et en intérdisant l’accès à Gaz, même à lapresse occidentale allié qui ne trouve rien à redire, avait déclaré l'Unrwa, témoin de ses atrocités depuis plusieurs décennies, ‘’bête noire’’.

"Si la loi est mise en œuvre, elle risque de provoquer l'effondrement de l'opération humanitaire internationale à Gaza, dont l'Unrwa est la colonne vertébrale", a averti Jonathan Fowler, un porte-parole de l'agence.

"Il n'y a simplement pas d'alternative à l'Unrwa", a réagi sur X Tedros Adhanom Ghebreyesus, pour qui l'interdiction "ne rendra pas Israël plus sûr" mais va "seulement augmenter les souffrances" des Palestiniens.

Israël a précisé à l'ONU que l'interdiction de l'Unrwa entrera en vigueur à l'issue "d'une période de trois mois".

L'Assemblée générale de l'ONU, déchue de tout pouvoir contraignant, doit tenir mercredi une session consacrée à l'Unrwa.

"Tuer tout le peuple palestinien" -

"Actuellement, le peuple palestinien dépend presque entièrement de l'aide venant de l'étranger, surtout de l'Unrwa, et l'interrompre revient à tuer tout le peuple palestinien", réagit Abdel Karim Kallab, à Khan Younès, dans le sud de Gaza.

Pour le Hamas, la décision d'Israël "est une tentative de dénier aux réfugiés le droit de retourner dans leurs foyers".

Ce mouvement a par ailleurs affirmé lundi s'être entretenu avec son rival du Fatah au Caire, de la guerre à Gaza et des efforts en vue de parvenir à un consensus national palestinien.

Le Hamas avait affirmé vendredi qu'il avait refusé d'étudier une proposition sur une courte trêve dans la bande de Gaza émanant des pays médiateurs, car elle ne comprenait pas un cessez-le-feu permanent.

La guerre d’extermination des Palestiniensa fait 43.374 morts, en majorité des civils dont plus de 32.000 enfants et femmes. La grande majorité des habitants du petit territoire assiégé ont été déplacés errant de décombres en décombres dans une Bande de Gaza totalement ravagé par l’armée d’occupation avec la volonté assumée de la rendre inhabitable pour longtemps.

"Cela ne suffit pas" 

Selon le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, la moyenne quotidienne des camions autorisés par Israël à entrer dans Gaza est tombée à 30 en octobre, ce qui "ne suffit pas pour répondre aux besoins de plus de 2 millions de personnes, dont beaucoup sont affamées et malades et vivent dans des conditions désespérées".

Sur son front nord, au Liban, où Israël a trouvé un prolongement à ses massacres à Gaza, Tsahal a mené lundi de nouveaux raids aériens, où ses troupes sont également engagées au sol depuis le 30 septembre.

L'armée israélienne a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements massifs contre, prétendant là aussi vouloir repousser les combattants du Hizbollah à une trentaine de km de la frontière.

Le mouvement poursuit toutefois ces attaques, et a dit lundi avoir lancé une salve de roquettes sur Safed.

Au moins 1.940 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

L'armée israélienne a aussi affirmé lundi avoir frappé à Damas des cibles du renseignement du Hezbollah pour la Syrie. Le raid a tué deux prétendus combattants du Hezbollah. (Quid avec AFP)