Législatives françaises : Fin d’une campagne où la coalition présidentielle joue sa majorité

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Emmanuel Macron sur le tarmac d’Orly en partance pour le ‘’front ukrainien’’, appelant au « bon sens [des Français] et au sursaut républicain ». Une posture que Jean-Luc Mélenchon qui aspire à la contraindre à une cohabitation a qualifiée de" sketch à la Trump"

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Par Idriss Tekki (MAP, Bureau de Paris)

Paris - Arrivée en tête, coude-à-coude avec l’alliance de gauche, la coalition du président français, Emmanuel Macron, joue sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, lors du second tour des législatives de dimanche prochain.

Selon les résultats du premier tour, la majorité présidentielle sortante, réunie au sein de la confédération ''Ensemble'' et regroupant le parti d’Emmanuel Macron ''La République en Marche'' (LREM) – rebaptisé "Renaissance" -, MoDem et Horizons, a obtenu 25,8 % des voix, presque à égalité avec la coalition de gauche, rassemblée sous la bannière de la “Nouvelle Union populaire écologique et sociale” (NUPES) et qui regroupe la France Insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste français et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), crédité de 25,7 % des suffrages.

Les deux alliances sont arrivées en tête loin devant le parti d’extrême droite de Marine Le Pen (Rassemblement national-RN), avec 18,7%, et les Républicains (droite classique/10,4 %).

Les deux coalitions vont s’affronter dans un duel des plus serrés, l’une cherchant à conserver sa majorité absolue dans l’assemblée, condition indispensable pour pouvoir poursuivre les chantiers du chef de l’État, l’autre voulant faire bloc au gouvernement avec les yeux rivés sur le poste de Premier ministre en cas de victoire, même si la constitution n’oblige en rien Emmanuel Macron à nommer le locataire de Matignon au sein du parti gagnant, une situation désignée par ''la cohabitation”.

Selon les observateurs, ces élections sont d’autant plus importantes pour le chef de l’État, dont 15 ministres sont en lice et ont pu passer au second tour.

A l’exception de Gabriel Attal, l’ancien porte-parole de l’exécutif et actuel ministre des comptes publics, qui a été élu à l’Assemblée nationale dès le premier tour de dimanche dernier, les autres membres du gouvernement devront valider leur élection lors du second tour.

Les ministres se trouvent sous grande pression, Emmanuel Macron ayant conditionné leur continuité au sein de son gouvernement par l’obtention de la confiance populaire aux urnes. A leur tête, la première ministre Elisabeth Borne, en lice dans le Calvados. Arrivée en tête lors du premier tour dans sa circonscription, elle joue son poste en cas de défaite face à un jeune candidat de 22 ans de la NUPES. Une situation qui aiguise l’appétit du chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le meneur de jeu de la coalition de gauche. Ce dernier, qui ne s’est pas présenté au scrutin, espère, en ravissant la majorité absolue à Emmanuel Macron, contraindre ce dernier à une “cohabitation” inédite depuis une trentaine d’années, en le nommant à Matignon.

Sauf que l’exécutif ne semble pas avoir joué toutes ses cartes, suivant la même stratégie que lors du second tour de la présidentielle, lorsqu’Emmanuel Macron et ses soutiens avaient mobilisé une “réserve des voix”, tout particulièrement celle des sympathisants de la droite républicaine face à l’extrême droite.

Dimanche prochain, ce scénario devrait être réédité spécialement dans les circonscriptions où les candidats d’Ensemble! ne sont pas confrontés aux Républicains.

 

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