International
Mali: la force antijihadiste française Barkhane acte l’échec et quitte la base de Ménaka
Barkhane au Sahel, la plus grosse opération extérieure actuelle de la France, a mobilisé jusqu'à 5.500 hommes sur le terrain en 2020. Sans résultat probant sur le terrorisme te le jihadisme dans la région
Paris - La force antijihadiste française Brakhane a quitté, lundi, la base militaire de Ménaka, dans le nord-est du Mali, qui a été transférée aux forces armées maliennes (FAMa), en ce qui représente l’avant-dernière étape du départ de l’armée française de ce pays africain, annonce l'état-major des armées française dans un communiqué.
"Après 4 années d'existence, la base a été transférée à l'armée malienne le 13 juin, conformément aux décisions annoncées par le Président de la République lors de son discours du 17 février annonçant une ré-articulation de Barkhane hors du Mali", indique le communiqué.
Ce transfert a été conduit "en bon ordre, en sécurité et en toute transparence, dans un contexte où la force Barkhane fait face à des attaques informationnelles régulières visant à entacher son action et sa crédibilité", ajoute la même source.
Ouverte en 2018, la base de Ménaka, dans la région dite des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, hébergeait notamment le groupement de forces spéciales françaises et européennes Takuba, qui avait pour but d'aider les forces maliennes à gagner en autonomie.
Barkhane au Sahel, la plus grosse opération extérieure actuelle de la France, a mobilisé jusqu'à 5.500 hommes sur le terrain en 2020. Paris avait décidé de réduire la voilure l'été dernier, fermant ses bases militaires avancées les plus au nord du Mali - Kidal, Tessalit et Tombouctou.
Le président français Emmanuel Macron a ensuite décidé en février un retrait militaire total du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et de crise diplomatique entre Paris et Bamako.
Les autorités de transition maliennes avait dénoncé, début mai, les accords de défense avec la France et ses partenaires européens, fustigeant les "atteintes flagrantes" de la part des forces françaises présentes dans le pays à la souveraineté nationale et de "multiples violations" de l'espace aérien malien.
Une semaine auparavant, elles avaient accusé l'armée française de mener des activités d'"espionnage", d'"intimidation" et de "subversion", et condamné ''fermement" l'attitude des forces françaises sur place.
Réagissant à ces accusations, la diplomatie française avait jugé la décision des autorités maliennes “d’injustifiée” et “contesté” toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane.
La France poursuivra le retrait en bon ordre de sa présence militaire au Mali, conformément aux engagements pris à l'égard de ses partenaires et dans un souci de coordination et de dialogue respectueux avec les forces armées maliennes, avait déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay.
Le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler.