International
N. Bourita expose à la Conférence de Paris sur la Libye l’approche royale pour une sortie de crise
Mohamed al-Manfi, Président du Conseil présidentiel de Libye (d) et Abdelhamid Dbeibah, premier ministre, à Tripoli le 16 mars 2021
Paris - Le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l'Étranger, Nasser Bourita représente le Roi Mohammed VI aux travaux de la Conférence internationale sur la Libye tenue vendredi à Paris.
Photo de famille des participants à la Conférence Internationale sur la Libye
L'objectif de cette Conférence sera d’apporter un soutien international à la poursuite de la transition politique engagée et à la tenue des élections selon le calendrier prévu, selon un communiqué de la présidence française.
Mais si "Si le comportement de la France, de l’ONU ou des Etats-Unis contribue à exacerber la polarisation qui, manifestement, est en train de s’accélérer en Libye, cela peut participer de cette course vers une aggravation de la crise", prévient Jalal Harchaoui, spécialiste de la Libye à la Global Initiative. "L'horizon temporel est extrêmement resserré, chaque journée compte",
La participation du Maroc à cette conférence internationale s'inscrit dans le prolongement de son soutien aux efforts visant à rapprocher les différents points de vue des parties libyennes en vue d'instaurer la paix, la concorde et la stabilité de ce pays maghrébin frère.
La Conférence, qui se tient pour la première fois dans un format élargi à l’ensemble des pays voisins de la Libye, « vise également à soutenir la Libye dans sa demande de retrait des forces étrangères et des mercenaires", précise l'Elysée, ajoutant que sur le plan économique, la conférence devra "rappeler la nécessité d’'unifier les institutions financières libyennes et de mettre en œuvre une répartition équitable et transparente des richesses du pays".
Enfin, "sur le plan humanitaire, la conférence permettra de réaffirmer l’engagement collectif à renforcer le soutien de la communauté internationale pour répondre aux besoins urgents et lutter contre les trafics d’êtres humains", ajoute la même source.
Cette Conférence internationale intervient un mois avant la tenue d’élections générales -présidentielle en décembre et législatives en janvier – censées apporter un espoir de stabilisation à un pays en proie au chaos depuis une décennie.
Après des années de conflits armés et de divisions régionales entre l'Est et l'Ouest, un nouveau gouvernement intérimaire a été désigné en début d'année, sous l'égide de l'ONU, pour mener la transition d'ici les élections générales.
Pour la communauté internationale, la tenue de ces scrutins en leur date est décisive pour sortir le pays de la crise politique et sécuritaire.
Le contrôle des territoires en Libye
Il s'agit d'une position soutenue pleinement par le Maroc qui ne ménage aucun effort pour aider les parties libyennes à parvenir à un accord en vue d'instaurer la stabilité politique dans le pays.
D'ailleurs le rôle du Royaume, grâce au leadership et aux orientations du Roi Mohammed VI, est hautement salué et apprécié aussi bien par la communauté internationale, les Nations Unies en tête, que par les Libyens eux-mêmes comme en témoigne l’intense ballet diplomatique au Maroc de responsables libyens.
Le Maroc a accueilli, faut-il le rappeler, une série de rounds de dialogue libyen marquée notamment par l’accord politique de Skhirat de 2015, qui a jeté les bases de la réconciliation entre les différents protagonistes et qui est considéré comme le référentiel de base pour tout règlement politique de la crise libyenne.
D’ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU le considère comme le «seul cadre viable pour mettre un terme à la crise politique en Libye» et qu’ «il est fondamental de l’appliquer en vue de la tenue des élections et de l’aboutissement de la transition politique ».
En effet, pour le Maroc, tout règlement de la crise libyenne se base sur la conviction que toute solution pour le passage du processus de transition vers celui de l’édification démocratique, ne peut être qu’une solution inter-libyenne réaliste préservant la souveraineté de ce pays, loin des ingérences et des agendas étrangers.
La vision marocaine a été claire depuis les premières consultations ayant abouti à l’accord de Skhirat et les réunions libyennes qui ont suivi sur le sol marocain, à Bouznika et à Tanger.
La diplomatie marocaine met aussi l’accent sur l’importance du dialogue et des consultations entre les acteurs libyens pour parvenir aux ententes politiques, à même de mettre en œuvre les résolutions onusiennes et les recommandations des conférences internationales, à leur tête l’organisation à temps des élections législatives et présidentielle.
Le Royaume, qui veille à coordonner avec les Nations Unies dans ses actions de rapprochement entre les acteurs libyens, a réitéré récemment, par la voix de sa diplomatie, sa totale disposition à soutenir le processus politique en Libye, les efforts de réconciliation nationale et les plans sécuritaires, économiques et politiques pour l’édification d’un État libyen fort et unifié qui renforce la sécurité et la stabilité aussi bien nationale que régionale.
Récemment, lors du Débat de haut niveau de la 76è session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita a souligné que le Maroc, mu par l’histoire, la communauté de destin et la dynamique créée par l’Accord politique de Skhirat, poursuivra ses efforts en vue d’une solution pacifique à la crise en Libye.
Le ministre a en outre affirmé que le Royaume est convaincu de l’extrême importance de la tenue d’élections en Libye en tant qu'étape décisive sur la voie de la réalisation de la paix, ajoutant que le Maroc est prêt à apporter le soutien nécessaire en coordination avec toutes les institutions libyennes.
Ainsi, pour le Maroc, le respect du calendrier des élections (présidentielle et législative) est l'unique solution pour sortir de la crise en Libye.
Le Royaume entend aussi continuer à jouer pleinement son rôle, conformément aux Hautes Orientations Royales, pour favoriser le dialogue entre les acteurs libyens et aider la Libye, sœur, à sortir de la crise institutionnelle pour servir ses citoyens et réaliser la stabilité et la sécurité dans la région.