C’est un week-end studieux que passent Benkirane, ses alliés et ceux pressentis pour composer la majorité gouvernementale. Ces 48 heures qui précèdent l’élection du président de la chambre des députés ainsi que celle du bureau et des 9 commissions parlementaires seront sans conteste les plus longues de l’année 2017  

C’est bien ce lundi 16 janvier que les 395 députés sont convoqués à 16 heures pour tenir séance plénière et élire présidence et instances de la chambre basse. « Tout va se jouer ce lundi. Soit l’élection du président constituera une partie de la solution. Soit ce qui va se passer va davantage compliquer la situation et auquel cas Abdelilah Benkirane n’aura d’autre choix que de jeter l’éponge et rédiger sa lettre de démission, » confie au Quid une figure de la majorité sortante.

L’Usfpéiste Habib El Malki est bien le candidat au perchoir du bloc mené par Aziz Akhennouch et que composent, outre le RNI, l’UC, le MP et l’USFP. En face, c'est-à-dire du côté du PJD, du PPS et de l’Istiqlal, aucune décision n’a encore été prise quant au challenger du député socialiste de Bejaad.

Des pistes de sortie de crise pointent à l’horizon et se précisent petit à petit. Toujours incertaines et à peine esquissées, elles sont toujours discutées par les parties prenantes qui ont entamé une véritable course contre la montre pour la séance parlementaire de lundi. Une solution qui pourrait satisfaire les uns et les autres et où ni les uns ni les autres ne perdront la face. On n’en saura pas plus, notre interlocuteur se refusant d’en dire davantage.

Vendredi, le chef de gouvernement désigné a tenu une longue réunion, au siège de la primature, avec les 8 patrons des partis représentés au parlement. Selon nos informations, ce sont les questions de forme qui ont été débattues. Le point épineux des candidatures à la présidence de la chambre basse n’aurait pas été abordé. « Nous sommes arrivés à la conclusion suivante : le président, les membres du bureau et l’ensemble des commissions parlementaires seront élus lundi 16 janvier. On ne tergiverse pas avec la loi. Et la loi est claire sur le sujet », fait valoir l’un des participants à la réunion des chefs de partis avec M. Benkirane.  

L’Istiqlalien Hamid Chabat a bien tenté de faire de la résistance en défendant l’option d’une présidence provisoire assurée par le doyen des députés pour faire adopter l’acte constitutif de l’Union Africaine et le projet de loi y afférent, le temps qu’une majorité se dégage. Il ne sera pas suivi. Les instances du parlement seront bien élues lundi. Pas question pour Benkirane et ses alliés de fissurer le front intérieur autour de l’intégrité territoriale et du retour du Maroc au sein de l’Union africaine.

A l’heure où ses lignes sont écrites, Habib El Malki se prépare à revêtir l’habit de président de la chambre des députés. Aziz Akhennouch, le président du Rassemblement national des indépendants, réunit lui ce samedi après-midi son bureau politique avant de tenir son dernier meeting régional dimanche 15 janvier à Agadir. Les téléphones de Abdelilah Benkirane et de Nabil Benabdallah n’auront jamais autant sonné, la majorité gouvernementale tenant aussi à un sans fil. Vivement lundi !