La tournée du père de Nasser Zefzafi en Europe pour faire campagne pour la libération de son fils a porté ses fruits. L'activiste principal du mouvement d’Al Hoceima a été annoncé comme un candidat potentiel pour le prix Sakharov de 2018, accordé par le parlement européen pour la liberté de pensée

Accompagné d'une délégation marocaine, Ahmed Zefzafi s'est exprimé au parlement européen en sensibilisant sur la situation de son fils et des autres détenus.

Jamal Al Kutbi, un membre de la délégation, a déclaré que le père de Zefzafi avait appris que son fils était candidat au prix Sakharov (50 000 euros), lors d'une rencontre avec l'un des parlementaires européens. "J'ai accompagné Ahmed [Zefzafi] au parlement néerlandais et au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme à Genève", a déclaré Al Kutbi.

Le député parlementaire a invité le père de Zefzafi "à participer en janvier prochain au parlement européen et a promis de recevoir son fils Nasser immédiatement après sa libération".

Zefzafi et d'autres activistes détenus ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention. Le 5 décembre dernier, le militant principal a été transporté à l'hôpital lors de son procès devant la cour d'appel de Casablanca.

Les militants détenus dans les événements d’Al Hoceima font face à diverses accusations, y compris "atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat", selon le tribunal de Casablanca.

Dans un communiqué publié fin novembre sur son site officiel, Amnesty International a dénoncé la "répression incessante" des manifestants du Rif ces derniers mois, qualifiant les manifestants détenus de "prisonniers d'opinion".

"Les autorités doivent libérer Nasser Zefzafi et les autres détenus pour avoir manifesté pacifiquement ou pour couvrir des manifestations", a souligné Heba Morayef, directrice de la recherche d'Amnesty International en Afrique du Nord.

Le prix Sakharov pour la liberté de pensée honore des individus et des groupes de personnes qui ont consacré leur vie à la défense des droits de l'Homme et à la liberté de pensée. Établi en 1988 en l'honneur du physicien et dissident soviétique Andrei Sakharov, le prix est décerné chaque année. Des gens comme Nelson Mandela ou encore la féministe pakistanaise Malala Yousafzai  ont reçu le prix Sakharov.