société
Ces frais de scolarité qui paupérisent les familles, la plupart du temps sans résultats probants à l’arrivée
La faillite programm?e de l'?cole publique, conjugu?e ? la mont?e du ch?mage des jeunes, est devenue une? source de peur au sein des familles marocaines,? Personne n'aimant voir son enfant ?chouer. L'?cole est toujours per?ue comme un acc?s ? l'ascenseur social. M?me des familles des plus vuln?rables n'?pargnent rien, et r?duisent la consommation des besoins essentiels, pour payer ? leurs enfants des places dans des ?coles priv?es, essentiellement en milieu urbain.
La ru?e des familles marocaines pour l'enseignement priv?e a cr?? un commerce tr?s fructueux sans rapport avec la mission de service public. L'administration de l'?ducation nationale a encourag? cette d?rive sous pr?texte d'inciter ? investir dans l'enseignement en vue d'atteindre l'objectif de 20?% des enfants scolaris?s dans le priv?. La corruption et le trafic d'influence ont r?ussi ? transformer l'enseignement priv?? en une source principale de l'inflation ces derni?res ann?es, et de profits d?passant l'industrie et nombre d'autres commerces.
Les chiffres du HCP sur l'inflation indiquent que le co?t de la scolarisation des enfants au Maroc? est devenu un fardeau pour les familles. L'inflation des frais de scolarisation des enfants d?passe l'inflation de toutes les autres rubriques. Elle a atteint plus de 6?% contre un taux moyen ne d?passant pas 2?% pour l?ensemble du panier des produits et services consomm?s par les familles.
En l'absence d?un sens de responsabilit? aigu dans la plupart des acad?mies cens?es contr?ler les ?coles priv?es, et du minist?re de tutelle, le caract?re commercial de ces ?coles l'a emport? sur leur mission de service public. Chaque ann?e elles proc?dent ? l'augmentation de leurs tarifs sans r?action de ceux qui ont pour mission de r?guler le secteur et de mettre fin aux abus. L'exc?s a pris plus d'ampleur depuis la nomination du gouvernement Benkirane, peut-?tre parce que les islamistes et leurs soutiens ont une pr?sence de plus en plus remarqu?e dans l'enseignement priv?.
En plus des frais mensuels de l'enseignement, qui devaient normalement ?tre r?glement?s vu le caract?re de l'?cole, les ?tablissements priv?s ont choisi de pratiquer une sorte d'extorsion? des familles en leur imposant d'autres frais annuels que les parents doivent payer obligatoirement avant la fin d'avril de chaque ann?e avec la mensualit? sous peine de voir leurs enfants rejet?s. Ces frais dont personne ne connait les justifications, et sur quelle base ils sont calcul?s, sont de plus en plus chers et constituent un moyen pour remettre ? la porte les enfants des clients, c?est le mot, les moins fortun?s. Ceux qui ne paient pas dans les d?lais communs ? toutes les ?coles sont pri?s de trouver une autre ?cole ? leurs enfants.
Les concern?s peuvent toujours recourir aux acad?mies pour faire valoir les droits de leurs enfants, mais ne le font pas par peur d'exposer leurs enfants ? la vindicte qui peut d?truire leur scolarit? et leur avenir.
Contrairement ? une illusion r?pandue, l'enseignement priv? n'est pas toujours de meilleure qualit? que l'enseignement public. Il y a des ?coles priv?es qui ne disposent pas des conditions requises pour accueillir des enfants et beaucoup d'autres n'ont pas de corps enseignant propre sans que cela n?ait aucune incidence? sur l?agr?ment. Dans plusieurs ?coles, les enseignants comptent sur les parents alphab?tis?s? et sur les cours suppl?mentaires pay?s, dispens?s ? l'int?rieur de l'?cole parfois, pour bien arrondir leurs fins de mois.
Des enfants qui reviennent avec quatre devoirs maison et plus chaque jour, sont appel?s ? consacrer plus de 12 heures par jour aux ?tudes, un ??surbooking??? intellectuel contraire au droit des enfants au repos et au divertissement. Les cas de surmenage chez les enfants sont de plus en plus fr?quents selon des m?decins, et des cas de maladies de dos ? cause du poids des cartables sont fr?quemment signal?s.
L'administration, paralys?e par sa propre corruption,? n?ose rien pour mettre le hol? aux exc?s et ? des pratiques qui mettent en danger l'avenir des enfants de ce pays. ?Les syndicats, au nombre de 22 dans le secteur de l??ducation nationale, sont eux aussi plus int?ress?s par des int?r?ts qui n'int?grent pas l?int?r?t des ?l?ves. Publique ou priv?e, l'?cole marocaine est malade.