société
Des expressions racistes contre les Subsahariens avec les méthode de Da3ich, la responsabilité de tous
Les confrontations violentes entre des habitants du quartier Boukhalef et des immigr?s subsahariens le 30 ao?t sont graves. Leur gravit? ne se limite pas au fait qu'un citoyen s?n?galais (Charles Ndour), en situation r?guli?re, ait ?t? ?gorg? ? la mani?re de Da3ich pendant que d'autres ont subi des blessures en se d?fendant des agresseurs excit?s, mais au fait qu'elles confirment l'existence de certaines r?actions motiv?es par un racisme vicieux et m?prisable.
Il ne faut pas cacher le soleil par un tamis.
S'il est tout ? fait l?gitime que des habitants d'un quartier r?agissent ? des exc?s, d'o? qu?ils viennent, ce n'est par des m?thodes de hors la loi. La loi ne se fait pas par des bandes d'ignorants qui se comportent en justiciers qui ne se privent du ??droit?? de pratiquer un racisme sordide.
Deux suspects ont ?t? arr?t?s, en plus de quelques subsahariens, et le parquet a ouvert une instruction qui doit d?terminer les responsabilit?s dans ces ?v?nements tragiques qui ont suscit? plusieurs r?actions ici et au S?n?gal. La direction de la s?ret? nationale a r?agi en mettant fin aux fonctions du responsable des renseignements g?n?raux, qui a failli ? sa mission apparemment, en le mutant ? Berkane, et les forces de l'ordre ont, enfin, renforc? leur pr?sence sur place. Mais ?a ne suffit pas. Il faut veiller ? ce qui s'est produit ne se reproduise plus car il ne s'agit pas du premier incident de ce genre ? Tanger. La ville est devenue une destination des Subsahariens, des Maghr?bins, des Syriens et des Marocains ?galement. Elle constitue un passage oblig? pour ceux et celles qui r?vent de regagner les cotes europ?ennes. Nombre de ces gens finissent par s'y installer, d?finitivement ou presque, surtout apr?s la crise et les mesures de lutte contre l'immigration clandestine en Espagne et au Maroc. La ville, autrefois internationale, est appel?e ? se m?tamorphoser durant les d?cennies ? venir. Tanger Med lui a donn? une nouvelle envergure.
Les actes motiv?s par des id?es racistes doivent ?tre sanctionn?s conform?ment ? la loi, mais il faut surtout que l'Etat, comme les associations des droits humains, m?nent une lutte ?nergique contre un racisme qui parait enracin? dans la culture de certaines personnes en leur expliquant que le Maroc est un pays africain avant tout et que son destin est aujourd'hui, comme il l'?tait auparavant, est intimement li? ? son continent et sa population.
Notre langage quotidien doit se d?barrasser des expressions racistes, ? l'exemple de 3azi ou Louiyen en Arabe dialectal, Assouki en Amazigh, et s'adapter avec les normes universelles actuelles qui condamnent toutes les expressions du racisme, y compris le racisme contre les adeptes des autres religions. Toute une culture bas?e sur le m?pris des gens diff?rents est ? bannir. Cette culture ne porte pas atteinte ? la dignit? humaine des immigr?s africains seulement, mais ?galement ? une population marocaine de peau noire. Cette population, vivant au sud principalement, est toujours sous repr?sent?e au niveau des responsabilit?s publiques, des partis politiques et des m?dias... parce qu'il y a une culture qui continue ? leur barrer la route, alors qu'il est prouv? qu'elle a jou? des r?les essentiels dans la d?fense du pays et la lib?ration de certaines de ses parties , essentiellement la ville de Tanger, r?cup?r?e par My Isma?l, et dans la vie politique, comme le confirme Abdellah Laroui dans sa th?se sur les origines culturelles du nationalisme marocain par exemple.
Il est certain que certaines expressions de racismes, courantes, sont le produit de l'ignorance et de l'analphab?tisme, mais elles sont intol?rables parce qu'elles comportent une violence contre l'autre, le diff?rent.