La Kasbah de Moulay El Hassan rattache l'histoire de Kenitra à une période bien antérieure au début du protectorat

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couv-kasbah La Kasbah de Moulay El Hassan, une citadelle au c?ur de la ville de Kenitra datant de la fin du 19?me si?cle, est aujourd'hui? rong?e par l'oubli et m?connue des habitants de la ville.

L'ordre de construction de la Kasbah, proprement dite, fut donn? par le sultan Moulay Al-Hassan en 1892 et les travaux ne furent achev?s qu'en 1895? (1313 de l'h?gire), sous le r?gne de Moulay Abdel-Aziz, comme l'indique une? inscription en arabe grav?e sur sa porte.

Situ?e sur la rive gauche de l'oued Sebou, ? 1350 m d'un petit pont sur? l'oued el Faouarat, ?difi? par le ca?d Ali Ou Addi, gouverneur de la r?gion ?? la fin du XVII?me si?cle, et dont la ville tire d'ailleurs son nom de? ''Koun?it?ra'', la Kasbah de Moulay El Hassan fut b?tie sur la route appel?e? alors "la piste du sultan? (Trik Es Soltane), reliant Rabat ? F?s, pour? s?curiser et prot?ger les voies commerciales et de passage entre la for?t de la? Ma?mora, El Merja et l'oued Fouarat, contre les attaques multiples des tribus des Zammour et des Bni Ahsen.

La Kasbah servait au d?but de sa construction de point d'accueil pour les troupes du Sultan et les arm?es de passage, de lieu des convois commerciaux et? de station de relais pour les services de poste.

Selon un plan lev? le 10 f?vrier 1920, cit? par M. El Madani el Maati dans son m?moire pour l'obtention d'un DEUSS ? l'universit? Ibn Tofail de K?nitra, la kasbah a ?t? construite sur une superficie de 8169 m?tres carr?s sous forme quadrangulaire de 90 m de c?t? avec des tours carr?es de 3 m de c?t? et une tour-contrefort au milieu de chaque face. A l'int?rieur, autour des murs d'enceinte en pis?, elle contient des Bnikats (petites pi?ces) et une petite? mosqu?e, la premi?re de Kenitra.

La porte de la citadelle, dans la fa?ade Sud-Ouest, a ?t? d?truite en 1919? par le protectorat fran?ais ainsi que l'enceinte Est pour permettre le passage? de la ligne de voie ferr?e qui desservait le port de Kenitra sur l'Oued Sebou.

La Kasbah fut malheureusement d?laiss?e. L'int?gration de nouveaux? mat?riaux de construction (b?ton, ciment, agglos,) ont alt?r? la structure? des enceintes de la Kasbah et les constructions anarchiques qui s'y trouvent ?? l'int?rieur contrecarrent toute possibilit? de sa restauration et de sa revalorisation, indique M. El Madani.

N?anmoins certaines parties sont encore bien conserv?es et il serait? urgent de les classer et de proc?der ? une ?tude approfondie de leurs? composantes et de leurs? caract?res architecturaux.

La Kasbah est m?connue des habitants de la ville, une des raisons qui? seraient ? l'origine de son d?labrement. Selon une enqu?te d'opinions effectu?e? par El Madani El Maati, 86pc des habitants de la ville, dont ses ?lites, ne? connaissent pas l'existence de la Kasbah de Moulay El Hassan.

M. El Madani propose, dans la perspective de sa r?habilitation, d'en faire? un mus?e maritime et fluvial, qui s'articule essentiellement autour de? th?matiques li?es ? la mer, aux fleuves et au port fluvial de Kenitra, qui? vient d'?tre ferm? dans la perspective d'en faire un port de plaisance.

La revalorisation de la kasbah, ?crit-il, contribuerait ? ancrer l'histoire de la ville de Kenitra ? une p?riode plus loin que celle datant du d?but du protectorat et ? stimuler le sentiment d'appartenance des k?nitris ? leur ville.

La r?habilitation de la Kasbah, propose-t-il, pourrait s'inscrire dans le cadre d'une vision globale de reconversion du port de Kenitra et du projet de? renouvellement urbain de l'ancienne zone industrielle limitrophe, initi? par? l'Agence Urbaine de Kenitra-Sidi Kacem.

En novembre dernier, rappelle-t-on, l'agence avait pr?sent? un projet de renouvellement de cette zone de 34 ha, adjacente ? la Kasbah de Moulay El Hassan. Elle propose sa reconversion en zone d'animation culturelle et de? loisir pour la cr?ation d'une corniche am?nag?e en espace de d?tente et de? promenade pi?tonne/cyclable.

Cette corniche peut servir aussi de mus?e ? ciel ouvert o? peuvent ?tre? expos?es des ?uvres artistiques ou des objets industriels r?cup?r?s du site,? estime l'agence.

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