Je dois reconna?tre que j?ai ?t? pris de court. Le ramadan s?rement qui ramollit les r?flexes si bien que pendant une semaine l?information, majeure, m?est pass?e sous le nez. La d?cision royale par dahir d?interdire aux imams et autres pr?cheurs des mosqu?es toute appartenance politique est une r?volution. Au m?me titre que les corps arm?s et les magistrats, le corps des p?cheurs doit s?astreindre ? la neutralit?. On ne peut user de l?autorit? presque sacr?e du minbar? et de son prestige pour faire du racolage public? des voix au profit d?un courant ou d?un autre. Un Islam pour tous et tous pour un m?me Islam. Les pr?cheurs et leurs pr?ches doivent englober l?ensemble du vivre ensemble, de l?extr?me gauche, parce qu?on peut y rencontrer des croyants, ? l?extr?me droite o? l?on ne croise la plupart du temps que des islamistes. Ce n?est pas encore la s?paration de l??glise et de l?Etat, mais les chapelles ? la mosqu?e c?est fini. Du moins l?galement. Comme le dit si bien Driss Ajbali dans une chronique sur quid.ma, ??la mosqu?e est le domaine r?serv? ? Dieu. C?est au Parlement que se discutent les affaires des hommes??.

Pr?cher ou appartenir, il faut choisir?! On ne peut ?tre l??lu de Dieu et l??lu des hommes, le cumul des mandats, le m?lange des genres ?tant de notori?t? publique une tr?s mauvaise chose pour la gestion des affaires de la cit?. Abdalilah Benkirane, heureux chef du gouvernement, devrait le savoir, et s?il ne le savait pas maintenant il le sait, lui qui a la f?cheuse tendance de faire le chemin inverse en confondant la tribune du parlement avec le minbar de sa chapelle. Son PJD compte quantit? de pr?cheurs et de membres dans des institutions religieuses officielles. Corn?lien choix, d?serter le parti ou d?barrasser le plancher des mosqu?es. Dieu ou le profane. L?amour divin ou de l?eau dans leur vin. Les hommes sont si faibles qu?ils essayent toujours de ruser pour avoir le beurre et l?argent du beurre. Il n?y avait qu?? voir Benkirane qui, en toute logique, aurait d? d?missionner, devant le parlement, content de son bilan, pour parier que les pr?cheurs AAP (? appartenance politique) vont s?accommoder, au m?pris des percepts coraniques, de la nouvelle situation. Il appartient donc au gouvernement et ? son chef d??tre ? la hauteur de leur mission en l?gif?rant pour ?viter semblables duplicit?s. Ou faudrait-il que ce soit le FMI qui le leur dicte??