Affaire Depardieu pour ‘’viol’’ : ressemblances et dissemblance avec celle de Polanski

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Roman Polanski

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Des personnalités du monde de la culture française dénoncent un "lynchage" de Gérard Depardieu, mis en examen pour ‘’viols’’ présumés depuis 2020 et au cœur d'une polémique après un documentaire télévisé, où on lui reproche surtout son voyage en Corée du nord et son amitié pour Moscou. 

Difficile dans cette situation de ne pas faire un parallèle avec l’affaire de Roman Polanski qui avait fui les États-Unis pour la France avant son audience de détermination de peine et y a vécu depuis lors.  En 2010, la Suisse a décidé de ne pas extrader Roman Polanski vers les États-Unis, où il faisait face à cette affaire de viol sur mineure. L’accusation portait sur : viol sur mineur, sodomie, fourniture d'une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche.  La Confédération helvétique a ainsi cédé à la pression du gotha artistico-médiatico-politique européen qui, au nom du talent du réalisateur l’ont défendu bec et ongles, sans que les milieux féministes trouvent à redire. Ce n’est pas le cas aujourd’hui pour Gérard Depardieu. Pourquoi ?  

La soixantaine de personnalités françaises dont le réalisateur Bertrand Blier, les actrices Nathalie Baye, Carole Bouquet ou Charlotte Rampling, les acteurs Jacques Weber, Pierre Richard ou Gérard Darmon, mais aussi les chanteurs Roberto Alagna, Carla Bruni, Arielle Dombasle ou Jacques Dutronc, qui ont publié cette tribune lundi soir sur le site du Figaro, ont été pris à parti par #MeToo et d’autres associations féministes.

Pourtant, les arguments des défenseurs de l’acteur français ressemblent à s’y méprendre à ceux développés pour la défense de Roman Polanski : "Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s'abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l'amalgame le plus complet et au mépris d'une présomption d'innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s'il n'était pas le géant du cinéma qu'il est", écrivent-ils dans ce texte.

"Lorsqu'on s'en prend ainsi à Gérard Depardieu, c'est l'art que l'on attaque. Par son génie d'acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays. (...) Quoi qu'il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace indélébile de son œuvre dont notre époque est à tout jamais marquée. Le reste, tout le reste, concerne la justice ; que la justice. Exclusivement", ajoutent-ils.

Quant à la dissemblance avec celle de Polanski, c’est que la défense de l’autre était unanime, et celle du pauvre français de l’est pas.

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