Ces trois illustres argentins qui ont contribué à l'indépendance de l'Amérique du Sud

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« L’Accolade de Maipu » a mis en scène deux pères fondateurs de la libération d’Argentine et du Chili de l’occupation espagnoles dans la localité de Maipu, près de Santiago, un certain 5 avril 1818.

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Buenos Aires - L'Argentine et le Chili ont célébré cette semaine la fameuse « Accolade de Maipu », considérée de part et d’autre de la Cordillera des Andes comme un moment fondateur de la libération des pays d’Amérique Latine de la colonisation espagnole, pendant les deux premières décennies du 19ème siècle.

« L’Accolade de Maipu » a mis en scène deux pères fondateurs de la libération d’Argentine et du Chili dans la localité de Maipu, près de Santiago, un certain 5 avril 1818.

D’un côté le général José San Martin venant d’Argentine, de l’autre Bernardo O’Higgins qui venait de vaincre les troupes loyales à la couronne espagnole. Dans l’imaginaire collectif des deux pays, leur accolade à Maipu symbolisait la fin de la lutte pour l’indépendance du Chili.

San Martin, qui donne son nom à de nombreuses avenues et places à travers la géographie argentine et même au siège du ministère des affaires étrangères à Buenos Aires, est l’un de ces héros militaires qui ont affronté un empire espagnol déclinant pour construire une jeune nation argentine. Il représente à côté de Simon Bolivar une figure de proue de la guerre d’indépendance de son pays, mais aussi du Chili et du Pérou.

« Libérateur » ou « Père fondateur de la Patrie », San Martin croulait sous les lauriers à la faveur de sa contribution avec son armée des Andes à l’émancipation du Chili avant d’attaquer avec sa flotte l’épicentre du pouvoir espagnol en Amérique du Sud que fut la ville de Lima, capitale actuelle du Pérou.

Sa figure a grandi dans l’imaginaire des sud-américains après avoir cédé, en 1822, son armée à Simon Bolivar pour qu’il achève la libération du Pérou.

Il a aussi dépêché 1600 de ses soldats les plus loyaux pour participer à la bataille de Riobamba qui déboucha sur la reddition des troupes espagnoles à Quito et la libération de l’Equateur en avril 1822.

Avant de quitter définitivement le Pérou, San Martín proclama l’abolition de l'esclavage et jeta les bases de la liberté de la presse et de culte, fonda des écoles et la première bibliothèque publique à Lima.

Il mourut loin de sa patrie naissante en 1850, en France.

Le général Manuel Belgrano est la deuxième figure historique qui a lutté pour transformer la vice-royauté du Río de la Plata (créée en 1776 et comprenant l'actuelle Argentine, l'Uruguay, le Paraguay, la Bolivie et une partie du Brésil) en un territoire indépendant de la couronne espagnole portant le nom des « Provinces unies du Río de la Plata ».

Né en 1770 à Buenos Aires, l’engagement de Belgano dans le processus d'indépendance remonte aux invasions britanniques de Buenos Aires en 1806 et 1807.

Doté d’un esprit vif et d’une éduction d’exception pour l’époque, Belgrano a étudié à Salamanque, en Espagne. Sa présence sur le territoire européen pendant une période charnière de l’histoire contemporaine lui a permis de vivre à la première personne les événements de l'époque et de s’imprégner directement des idéaux de la révolution française et des idées du siècle des lumières.

De retour dans son pays, Belgrano créa, sur les rives du fleuve Paraná, un drapeau bleu et blanc comme emblème qui accompagna les soldats indépendantistes dans leur lutte contre l'armée espagnole. Le premier symbole de souveraineté de l’Argentine venait de naître. Il a été hissé pour la première fois dans la ville de Rosario le 27 février 1812.

Le trio des héros sud-américains est complété par Martín Miguel de Güemes. Né en 1785, Güemes fut l'un des militaires les plus forts et les plus combatifs qui jouèrent un rôle de premier plan dans le processus d'indépendance d’Argentine et d’Amérique du sud.

Une correspondance abondante témoigne de sa relation étroite avec le général San Martín et Manuel Belgrano.

Stratège militaire et gouverneur de la province de Salta (nord), Güemes livra de nombreuses batailles contre les troupes espagnoles.

Il était le chef incontesté de la lutte pour l'indépendance dans le nord d’Argentine à travers le groupe de soldats appelé Gauchos, composé de métis espagnols et indigènes. Les Gauchos, qui sont des travailleurs agricoles dans le civil, formaient la base de l'armée de Güemes ayant montré une hargne sans limite contre le colonisateur espagnol.

S’il est vrai que les aspirations du triumvirat San Martin-Belgrano-Güemes pour le franchissement de la couronne espagnole ont été exaucées, il n’en demeure pas moins que l’unification de la Grande Patrie latino-américaine est restée au stade de rêve jusqu’à aujourd’hui.

 

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