société
JO de Paris 2024 : le Top ten ne déroge pas à la règle et respecte la hiérarchie économique mondiale – Par Hassan Zakariaa
Il n’y a pas que la « fuite » des cerveaux, il y a aussi la « fuite » des pieds. La médaillée d'or néerlandaise Sifan Hassan, née e 1er janvier 1993 à Adama (Éthiopie) est une athlète éthiopienne, naturalisée néerlandaise. Elle franchit ici la ligne d'arrivée en première position dans le marathon féminin de l'épreuve d'athlétisme des Jeux Olympiques de Paris 2024 aux Invalides à Paris, le 11 août 2024. (Photo par Andrej ISAKOVIC / AFP)
Par Hassan Zakariaa
Sans surprise, sur 206 pays, au Top 10 des médailles d’or, et en l’absence de la Russie qui y figure normalement, on retrouve les pays les plus développés : 194 médailles d’or sur avec en tête, in extrémis les Etats Unis d’Amérique, grâce aux médailles d’argent, suivis de la Chine et qui à eux deux ont raflé 80 or, 40 chacun.
Sur ces dix pays, 6 appartiennent au G7, le septième, le Canada, n’est pas très loin et pointe à la douzième place. Le même Top dix a moissonné 571 médailles tous métaux confondus sur 5084. Sur ces dix on retrouve cinq européens, si les Britanniques veulent bien se compter en Europe. Les autres sont par ordre de médailles la France, Pays Bas, Allemagne et Italie.
La France pays hôte a récolté 16 médailles d’or dues particulièrement à la natation, quatre médailles d’or avec un seul jeune homme à la tâche, Léon Marchand, et au judo, deux, là encore grâce à un seul homme Teddy Riner, en individuel et en équipe.
Les BRICS ne sont représentés que par la Chine. En dehors de cette dernière, les autres Asiatiques dans ce Top ten sont le Japon et la Corée du Sud. L’Australie, permet, elle, à l’Océanie de se retrouver parmi les meilleurs.
Pour rencontrer un pays africain dans le tableau des médailles, il faudra aller chercher à la 17ème place grâce aux sports d’endurance (fond, demi-fond en plus du marathon).
Le « secret » des victoires
Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, alors que le gauchisme et le tiers-mondisme dominaient la pensée et la réflexion, il était bien vu de voir dans le sport, et plus particulièrement le football, un opium du peuple, au même titre que la religion, un intellectuel marocain sortait du lot, pour analyser autrement toute la sémantique politique, économique, sociale et culturelle du sport : Mehdi El Manjra (1933 – 2014).
Intellectuel marocain de renom, écrivain, et futurologue, Mehdi Manjra a consacré une partie de son travail à explorer les liens entre le développement socio-économique et les performances sportives dans les compétitions internationales. Il a non seulement, à contrecourant du tiers-mondisme ambiant, souligné que les résultats sportifs sont souvent un reflet du niveau de développement d'un pays, mais aussi un outil pour renforcer la cohésion sociale et promouvoir le développement économique.
El Manjra a expliqué que les investissements dans le sport, en particulier dans les infrastructures et l'éducation physique, peuvent avoir un impact significatif non seulement sur les performances sportives, mais aussi sur la santé publique, l'intégration sociale, et l'identité nationale. Il a également abordé la manière dont le sport peut être utilisé comme un levier pour améliorer la visibilité internationale d'un pays, attirer des investissements étrangers, et stimuler l'économie locale.
Son analyse va au-delà des simples résultats sportifs, en soulignant que les politiques de développement doivent intégrer le sport comme un élément clé pour réaliser un développement durable et inclusif. Son approche montre comment les compétitions sportives internationales ne sont pas uniquement des événements isolés, mais font partie intégrante d'une stratégie globale de développement national et de communion nationale. La France qui vient de clore ses Jeux Olympiques l’a bien démontré : entrée dans ces jeux fracturée, appréhendant les déchirures, elle a oublié au rythme des compétitions ses divisions et ses polémiques habituelles, pour se retrouver, le temps de cette « trêve » olympique, dans la joie de vivre et la fierté d’être.