société
Jour de Bac : Seul au monde, sauf pour les fraudeurs…
Plus de 500 mille candidats, dans un chacun pour soi formellement recommandé
Nadia El Rhzaoui (MAP avec Quid)
Ce mardi 8 juin, c’est un chacun pour soi qui commence et que les meilleurs gagnent. Pour les candidats au baccalauréat, c’est donc la dernière ligne droite pour décrocher le sésame qui ouvre les portes de l’avenir. Encore faudrait-il mener le parcours à son terme.
L'épreuve, un rite de passage et premier grade universitaire, a une véritable symbolique et une double particularité : sanctionner les études secondaires et donner accès à l’université et aux grandes écoles. C’est aussi un rempart contre l’échec et le moyen d’échapper pour les uns au sort, pour les autres à sa condition et pour certains au regard d’autrui.
''Malgré le refrain qui revient à cette même période de l’année tendant à banaliser le diplôme par certains, le Bac qui couronne des années d’efforts n’est pas une fin en soi, mais c'est un véritable tremplin vers l’avenir'', affirme Yasmine, candidate au Bac au lycée Al Khansae à Casablanca, qui vise une mention très bien.
''Le Bac est une norme dans la société. Mon objectif est d’empocher le diplôme du premier coup avec mention, une qualité de plus qui ouvre les portes de l’avenir et l’un des premiers critères d’admission aux grandes écoles supérieures'', assure-t-elle, en affirmant qu’elle vient de déposer sa candidature pour les classes préparatoires aux grandes écoles.
''Il n’y a pas de place au tâtonnement, car il n'y a pas d'autre alternative. Il ne faut épargner aucun effort pour franchir ce Rubicon le plus brillamment possible'', ajoute-t-elle.
Pour d’autres, la grande majorité, le bac est une épreuve stressante appréhendée avec gravité par la plupart de candidats. Yasser qui redoute l’examen, espère, lui, que ses efforts et sa préparation seront suffisants, tout en priant pour que les épreuves ne soient pas très corsées.
Ils ont nombreux qui comme Yasser ont dû avoir recours à des cours particuliers pour surmonter ses lacunes dans les matières qui les motivent le moins généralement les maths, bête noire des filières littéraires.
Si l’épreuve en elle-même est un obstacle à franchir, le cursus post-bac reste une gageure à réussir, pas toujours évidente pour tout le monde. Pour Omar, l’éventail d’options peut poser problème et il est important de choisir de façon éclairée. Ses espoirs, il les porte sur des études d’ingénierie, tant il veut être à la hauteur de son père qui a fait de grandes études. Un stress de plus.
‘’Avant de faire un choix, on a tout intérêt à se renseigner sur les débouchés et les possibilités de poursuite d’études ici ou à l’étranger’’, ajoute-t-il tout en affirmant, préoccupé, son appréhension que sa maman se retrouve face au syndrome du nid vide. Mais il faut bien, pour aller plus loin, abandonner quelque chose ou quelqu’un, chantait Mireille Mathieu.
Sara, une candidate libre, qui a raté la marche l’année dernière, avance en se rassurant d’avoir ’’réussi à surmonter son échec’’ et se veut confiante pour décroche enfin la clé magique : « Durant cette dernière semaine, ça été l'ultime course avec son lot de stress et de trac, ce que je redoute le plus, j’arriverai à le gérer et le vaincre, car sans le diplôme rien ne sera possible».
Seul au monde, sauf pour les fraudeurs qui viennent généralement accompagnés, à leurs risques et périls, Ils sont ainsi plus de 500 mille candidats à concourir pour mettre en poche ce miraculeux diplôme à la fois insuffisant pour aborder la vie adulte mais impérativement nécessaire pour aller plus loin. La session ordinaire de l’examen national unifié du baccalauréat 2020-2021 commence ce mardi 8 juin et se poursuivra les 9 et 10 pour les branches scientifique et technique et professionnelle. Les 11 et 12 juin ce sera pour la littérature et l’enseignement originel d’entrer en course. Et conjoncture sanitaire et Covid-19 obligent, les épreuves se dérouleront selon un protocole sanitaire strict pour la 2e année consécutive.