Par Omar EL MRABET (MAP)

Madrid - Les insultes proférées à l'encontre de l'attaquant brésilien du Real Madrid, Vinicius Junior, lors du match disputé dimanche contre Valence, ont soulevé une nouvelle vague d'indignation, ressuscitant une fois de plus les démons du racisme dans le football espagnol.

L'Espagne se retrouve ainsi exposée pour racisme. Comme si les événements se suivent et se ressemblent. Les réactions n'ont pas tardé, tant dans son pays d'origine qu'aux quatre coins du monde, et le football mondial s'est uni pour soutenir le Brésilien et lui témoigner un soutien inconditionnel.

Depuis 2021, Vinicius a été victime d'une dizaine d'incidents racistes et haineux dans le football espagnol. En cours de route, les plaintes déposées par l’intéressé/victime ou même par le Real Madrid et les associations de lutte contre le racisme ont été classées sans suite, ou sont toujours en cours d’examen devant les tribunaux. En outre, en termes de mesures disciplinaires, aucun club n'a subi de fermeture totale ou partielle de son stade. Les mesures prises ont été jugées vides de substance.

Malgré cela, le Real Madrid n'est pas resté muet, décidé à aller jusqu’au bout. Par le biais d'un communiqué, il a annoncé sa décision de présenter une nouvelle plainte devant le procureur général. Il n'est pas le seul, puisque l'Association des footballeurs espagnols (AFE) et le Mouvement contre l'intolérance ont fait de même, qualifiant les insultes à l’égard de l’attaquant brésilien de '’crimes de haine et de discrimination’’.

‘’Le Real Madrid C.F exprime sa plus ferme condamnation des événements ayant ciblé notre joueur Vinicius Júnior’’, a dénoncé le club de la capitale espagnole, ajoutant que ‘’ces attaques constituent un crime de haine’’.

‘’Pour cette raison, et compte tenu de la gravité des faits qui se sont produits, le Real Madrid a donc déposé une plainte correspondante auprès du bureau du procureur général de l'État, plus précisément auprès du bureau du procureur contre les crimes de haine et la discrimination, afin que les faits puissent faire l'objet d'une enquête et que les responsabilités puissent être établies’’, détaille le communiqué des merengues.

Face à cette situation, la Fédération royale espagnole de football a tiré la sonnette d’alarme. Le patron de l’instance footballistique, Luis Rubiales, a reconnu, lundi, que le football espagnol a "un problème de racisme".

‘’Nous avons d'abord un problème de comportement, d'éducation et de racisme. Tant qu'il y aura un seul indésirable ou un groupe d'indésirables qui insultent sur la base de la croyance ou de la couleur de peau, nous aurons un sérieux problème’’, a souligné Rubiales dans une déclaration institutionnelle.

‘’Nous avons un problème grave, qui touche aussi toute une équipe, un public, un club et tout un pays", a déploré Rubiales, lançant un débat sur les mesures devant être prises pour lutter contre ce phénomène dans les stades espagnols.

Cette polémique, qui s'est invitée également dans la campagne électorale pour les élections du 28 mai, a suscité également la réaction du gouvernement espagnol qui a condamné les incidents survenus au stade Mestalla.

‘’Tolérance zéro pour le racisme dans le football’’, a écrit le chef de l’exécutif espagnol, Pedro Sanchez, relevant que ‘’le sport est fondé sur les valeurs de tolérance et de respect’’.

‘’La haine et la xénophobie ne devraient pas avoir leur place dans notre football et dans notre société’’, a insisté M. Sanchez.

Pour nombre d’observateurs, les insultes racistes dont Vinicius a été victime dimanche dernier sont un épisode honteux qui s'ajoute à ce qui s'est déjà produit dans d'autres stades et avec d'autres joueurs, mais qui exigent, une fois pour toute, une action sérieuse et énergique, à la mesure de l'extrême gravité des faits. Reste que les stades ne sont en définitive que l’expression la plus visible et le prolongement de ce qui travaille les entrailles d’une société. (Quid avec Map)