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Les femmes ne jouissent que des trois quarts des droits juridiques des hommes (Banque mondiale)
"Les progrès en matière d’égalité de traitement pour les femmes ont été les plus faibles depuis 20 ans" (BM)
Washington - Les femmes ne jouissent que "des trois quarts des droits juridiques des hommes et près de 2,4 milliards de femmes en âge de travailler n’ont toujours pas les mêmes droits juridiques que les hommes", souligne un rapport publié jeudi par la Banque mondiale.
"Les progrès en matière d’égalité de traitement pour les femmes ont été les plus faibles depuis 20 ans", indique le rapport "Les Femmes, l'Entreprise et le Droit 2023".
Le score moyen mondial de l’indice "Les Femmes, l’Entreprise et le Droit" est de 77,1 sur 100 en 2022, soit seulement un demi-point de plus qu’en 2021, relève la même source.
Depuis 2021, 18 économies ont introduit un total de 34 réformes en faveur de l’égalité entre les sexes dans tous les domaines mesurés par l’indice "Les Femmes, l’Entreprise et le Droit", soit le nombre le plus faible depuis 2001, ajoute le rapport.
La plupart des réformes ont porté sur l’augmentation des congés payés pour les parents et les pères, la suppression des restrictions relatives au travail des femmes et l’obligation de garantir l’égalité salariale.
Au cours des cinq dernières décennies, la moyenne mondiale du score de l’indice "Les Femmes, l’Entreprise et le Droit" a progressé d’environ deux-tiers grâce à plus de 2.000 réformes visant à renforcer les droits juridiques des femmes, indique la Banque mondiale.
En 53 ans, les économies ont introduit le nombre impressionnant de 2.151 réformes dans les 35 domaines mesurés, ce qui a permis de faire passer la moyenne mondiale du score de l’indice "Les Femmes, l’Entreprise et le Droit" de 45,8 à 77,1 points.
Entre 2000 et 2009, plus de 600 réformes ont été introduites, avec un pic de 73 réformes annuelles observé en 2002 et en 2008, note le document.
"Cependant, depuis lors, le rythme des réformes s’est essoufflé et les économies semblent faire montre d’une certaine lassitude à l’égard des réformes dans des domaines juridiques notoirement épineux, tels que la Mobilité et les Actifs", déplore le rapport.
"En 2022, seules 34 réformes ont été enregistrées, un niveau historiquement bas depuis 2001", fait remarquer le rapport, ajoutant qu'il faudra encore 1.549 réformes pour atteindre l’égalité entre les sexes aux yeux de la loi partout dans le monde.
Selon la même source, seules 14 économies ont atteint la parité juridique entre les sexes en 2022, telle que mesurée par l’indice "Les Femmes, l’Entreprise et le Droit" et les progrès ont été inégaux d’une région à l’autre et sur la durée.
À travers le monde, chaque économie a mis en œuvre au moins une réforme depuis 1970, permettant aux femmes de se rapprocher de la parité hommes-femmes aux yeux de la loi, souligne le rapport.
"Malgré ces progrès, les disparités entre les sexes persistent dans toutes les régions et à tous les niveaux de revenus", note le document, ajoutant que 176 économies ont encore des progrès à faire.
Sur l’ensemble des domaines mesurés, les réformes les plus nombreuses ont concerné la lutte contre la violence domestique, l’interdiction de la discrimination basée sur le sexe en matière d’emploi et la législation sur le harcèlement sexuel.
"Bien que des efforts de réforme soient entrepris dans le monde entier, il subsiste aujourd’hui des écarts considérables en matière de droits des femmes dans toutes les régions, notamment dans les domaines des politiques relatives aux congés et à l’égalité salariale."
"Quatre-vingt-treize économies n’imposent toujours pas l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale, et certaines économies reviennent même sur des droits pour lesquels les femmes se sont battues longtemps et âprement", ajoute le rapport.
"Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2023" est la neuvième d’une série d’études annuelles qui mesure les avancées vers la parité dans 190 économies en examinant les lois et réglementations qui affectent les opportunités économiques des femmes.
Le projet présente huit indicateurs, structurés autour des interactions des femmes avec la loi au cours de leur vie et leur carrière: Mobilité, Travail, Rémunération, Mariage, Parentalité, Entrepreneuriat, Actifs et Retraite.