Manifestations dans plusieurs pays contre les violences faites aux femmes

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Une Turque tient un portrait de la militante palestinienne, Leila Khaled à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. L. Khaled est devenue célèbre dans les années 1960 et 1970 pour sa participation à deux détournements d'avions : celui d’un vol TWA en 1969 et du vol EL AL en 1970.Elle vit en Jordanie en tant que réfugiée palestinienne depuis 75 ans​ (Photo par BULENT KILIC / AFP)

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Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs pays à l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, réclamant des changements de comportements des hommes et davantage de moyens et d'efficacité des Etats.

Dans le monde, 82 féminicides commis par des partenaires ou ex-partenaires ont lieu chaque jour et on estime que 31% des femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans leur vie, selon des données 2018 de l’OMS.

Plus de la moitié (56%) des femmes et des filles qui sont tuées le sont dans la sphère intime (membre de la famille, conjoint ou ex), contre 11% des hommes et des garçons, selon un rapport d’ONU Femmes publié en 2022.

Le 25 novembre est depuis 1999 la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Une date correspondant à l'assassinat de trois des soeurs Mirabal, opposantes au dictateur Rafael Trujillo, le 25 novembre 1960 en République dominicaine.

A Marrakech, la lutte contre la violence faite aux femmes, sous toutes ses formes et ses différents aspects, constitue un pas important vers la réalisation du développement escompté, ont souligné, samedi à Marrakech, les participants à une table ronde conscarée à ce fléau social..

Les participants à cette rencontre organisée à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes (25 novembre de chaque année), ont ajouté que la femme qui constitue « la colonne vertébrale » de la société ambitionne en permanence de consolider ses droits et de consacrer les valeurs de parité et de promouvoir les femmes leaders ayant des compétences académiques, culturelles et politiques avérées, de manière à s’attaquer à tout ce qui est de nature à porter atteinte à la gent féminine et la société marocaine.

A Essaouira La promotion de l’approche du genre et les moyens susceptibles de renforcer les droits des femmes ont été au centre d’une rencontre- débat organisée, samedi, dans le cadre de la 7è édition du Forum euro-méditerranéen des Jeunes Leaders (24-26 novembre). Cette rencontre, à laquelle ont pris part des jeunes fortement engagés dans l’action associative et citoyenne, a été l’occasion pour les participants d’examiner les nouvelles formes d’engagement pour l’égalité hommes- femmes, ainsi que les défis et obstacles qui se dressent devant la réalisation de l’équité et l’égalité entre les sexes et les moyens à même d’en faire une réalité tangible.

"C'est fini: notre lutte est mondiale" : à Madrid, environ 7.000 personnes selon le gouvernement ont manifesté derrière cette banderole, slogan repris d'un récent match de football féminin Suède-Espagne.

Des défilés ont aussi eu lieu à Barcelone et Séville, dans un pays pionnier où fut votée en 2004 la première loi européenne réprimant spécifiquement la violence de genre.

"Protégez vos filles, éduquez vos fils", "Céder n'est pas consentir", "Quand je sors, je veux être libre, pas courageuse", "Danser sans être droguée", pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants dans plusieurs villes de France.

"Nous ne voulons plus compter nos mortes", a lancé Maëlle Lenoir, du collectif féministe "Nous toutes".

En 2022, 118 féminicides ont été recensés en France, selon les chiffres officiels. Depuis début 2023 les associations féministes en comptent 121.

En Italie, où des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes dont Rome et Milan, il y a eu 106 féminicides l'an dernier, selon l’Institut national des statistiques (Istat).

Le pays est encore sous le choc de la mort d’une étudiante de 22 ans, Giulia Cecchettin, assassinée il y a deux semaines par son ex-compagnon Filippo Turetta, 22 ans aussi, qui a été arrêté en Allemagne après une cavale d’une semaine.

De nombreux rassemblements ont aussi eu lieu en Amérique latine, où 4.050 féminicides ont été recensés en 2022, selon une agence régionale de l'ONU.

En Argentine, la marche avait pour mot d'ordre la défense des politiques de genre après l'élection du nouveau président ultralibéral controversé Javier Milei, qui a annoncé durant la campagne vouloir supprimer le ministère des Femmes et s'est dit contre le droit à l'avortement.

Au Brésil, un alignement de paires de chaussures accompagnées de prénoms de femmes sur la plage de Copacabana, à Rio, symbolisait les 722 féminicides recensés dans le pays en 2022.

"Attention le machisme tue", pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes à Santiago du Chili, ou "pas une de moins, nous nous aimons vivantes", dans une manifestation au Venezuela.

A Istanbul en Turquie, 500 femmes se sont rassemblées dans le quartier de Sisli avec comme mots d'ordre: "Nous ne garderons pas le silence" et "Les femmes sont unies et luttent contre la violence de l'État masculin".

En 2021, la Turquie s'était retirée d'un accord international visant à protéger les femmes contre la violence domestique, la Convention d'Istanbul. Samedi, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que cette sortie n'avait "aucun impact sur notre lutte contre la violence à l'égard des femmes".

Aux Etats-Unis, le président Joe Biden a lui déploré que "le fléau de la violence sexiste continue d’infliger souffrance et injustice à un trop grand nombre de personnes". "Nous savons quels sont les enjeux: chaque fois et partout où les femmes et les filles sont menacées, la paix et la stabilité le sont également", a-t-il ajouté.

"La violence à l'égard des femmes est une mauvaise herbe toxique qui gangrène notre société et doit être coupée à la racine (...) par une action éducative qui place la personne et sa dignité au centre", a dit de son côté le pape François.

Dans un vidéo sur les réseaux sociaux, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la "persistance de la violence faite aux femmes n'est pas une fatalité", "nous devons y mettre fin et nous allons le faire".

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