On s’attendait à tout de Saied, sauf qu’il devienne la version maghrébine d’Eric Zemmour

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Quand un président africain, jusqu‘à nouvel ordre du moins, se voit plus blanc que blanc

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Rabat – Des déclarations et des attitudes choquantes, le président tunisien Kais Saied nous en a habituées depuis qu’il est arrivé là où personne ne l’attendait : le Palais de Carthage. En accusant ostentatoirement les migrants subsahariens qui arrivent dans son pays sur leur chemin vers l'Europe, d’essayer « d’africaniser» son pays et de l’éloigner de son «arabité», il ne pouvait ignorer qu’il emboitait le pas au fameux agitateur de l’extrême droite sans retenue, Eric Zemmour. 

Ce dernier, disciple zélé d’un autre français, Renaud Camus qui a théorisé Le grand remplacement, est un outrancier patenté. La théorie complotiste d'extrême droite de Camus, relayée par Zemmour, veut que les musulmans et les Maghrébins en particulier qui ont été amenés ou qui arrivent en Europe et notamment en France préparent à faire le vide pour prendre le contrôle du vieux continent. 

Les propos extrêmement haineux et racistes contre les migrants africains sont d’autant plus inacceptables et intolérables que la Tunisie elle-même est déjà africaine et qu’Ifriqiya est l’un des premier noms de la Tunisie et d’une partie du l’Afrique du nord. Selon certaines versions, c’est même cette racine qui servira pour baptiser le continent noir : Afrique.

A l’autre versant du Maghreb, la Tunisie ‘’de’’ Kais Saied qui fustige et tient des propos racistes à l’encontre des immigrés africains, qui cherchent refuge en Europe suite à la pauvreté, la famine et les conflits qui minent leurs pays, revoie une image désastreuse à l’opposé de ce que l’extrême Maghrib, le Maroc, essaye de réaliser et où les migrants africains jouissent de droits sociaux et sont intégrés en grande partie dans le tissu social du Royaume. Cette image qu’il façonne à son pays, Kais Saied la doit sans doute à ses mauvaises fréquentations régionales.

Ses propos ont provoqué consternation et rejet viscéral au Maroc ou de nombreuse associations subsahariennes et marocaines travaillent en continue pour la cause des migrants.
Le citoyen marocain, s’il n’a pas l’habitude de s’immiscer dans les affaires d’un pays, a été secoué par les propos racistes et exécrables tenus par le président tunisien qui ne s’est pas contenté de ces propos mais a décidé des "mesures urgentes" pour mettre fin et "au plus vite" au phénomène de ‘’l'afflux massif ‘’de migrants irréguliers de l'Afrique subsaharienne vers la Tunisie..

Laisser passer une colère aussi sourde contre des nations africaines et les propos diffamants du président Saied est anti-éthique. Se taire serait le début de la compromission.

Le président tunisien, professeur universitaire qu’il est, devrait savoir pertinemment que la migration est un enrichissement pour la société d’accueil et le fait d’affirmer que les africains sont la cause première des problèmes de la Tunisie dénote une grave ignorance de la réalité tunisienne. (Quid avec MAP)

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