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Une activiste marocaine s’insurge contre l’institution de contrats de travail formels pour les prostitués en Belgique
Scandalisée par ce contrat et ses clauses, l’activiste féministe marocaine Ibtissame Betty Lachgar s’insurge contre cette décision et écrit sur sa page Facebook
À partir du 1ᵉʳ décembre 2024, la Belgique est devenue le premier pays au monde à permettre aux travailleurs et travailleuses du sexe de signer des contrats de travail formels, leur offrant ainsi des droits sociaux et des protections comparables à ceux des autres professions.
Les dispositions du contrat de travail pour les travailleurs du sexe « permet » l’accès aux droits sociaux : Les travailleurs du sexe bénéficient désormais de l’assurance maladie, de congés payés, de congés de maternité, d’allocations de chômage et de droits à la pension.
Scandalisée par ce contrat et ses clauses, l’activiste féministe marocaine Ibtissame Betty Lachgar s’insurge contre cette décision et écrit sur sa page Facebook « la Belgique (…) devient le premier pays à institutionnaliser l'exploitation sexuelle des femmes (grande majorité) et à légaliser le proxénétisme. Un proxo pourra donc poursuivre en justice une femme qui refuserait 10 fois un "rapport sexuel" sur une période de 6 mois. Une femme au chômage sera radiée des listes si au bout de deux "offres d’emploi" de "viols tarifés" elle refuse une place dans un bordel. » Betty Lachgar conclut son poste en lançant un « NON LA PROSTITUTION N'EST NI UN TRAVAIL NI DU SEXE. C'est la plus vieille oppression. Le système prostitutionnel déshumanise les femmes et les réduit à des esclaves sexuelles et à des réceptacles à la disposition des hommes. »
A signaler que ce contrat ne contien pas que des obligations mais quelques droits également. Les Conditions de travail sont réglementées et le contrat encadre les heures de travail, la rémunération et les mesures de sécurité. Les employeurs sont tenus de respecter des normes strictes, notamment en matière d’hygiène et de sécurité, telles que la fourniture de linge propre, de préservatifs, de produits d’hygiène, et l’installation de boutons d’urgence dans les lieux de travail.
Les travailleurs et travailleuses du sexe ont le droit de refuser des clients ou des actes sexuels spécifiques sans craindre de sanctions ou de licenciement. Ils peuvent également interrompre une prestation à tout moment et imposer leurs propres conditions à l’acte sexuel.
En cas d’exercice du droit de refus, les travailleurs et travailleuses du sexe sont protégés contre toute mesure défavorable de la part de l’employeur pendant une période de six mois. Si une telle mesure est prise sans motif valable, l’employeur est tenu de verser une indemnité équivalente à six mois de salaire brut.
Les employeurs doivent obtenir un agrément préalable pour engager des travailleurs et des travailleuses du sexe. Ils doivent également désigner une personne de confiance chargée de veiller à la sécurité des travailleurs et respecter des conditions strictes, notamment l’absence de condamnations pour des infractions liées à l’exploitation sexuelle ou à la traite des êtres humains. Sur le papier, il n’y a peut-être rien à redire. Mais dans la réalité ça reste à voir.