« La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». Robert Zemeckis. 

Adapté du roman homonyme de Winston Groom publié en 1986, “Forrest Gump“ de Robert Zemeckis, est l’un des rares films ayant raflé six Oscars en 1995 (celui du meilleur film, meilleur réalisateur pour Robert Zemeckis, meilleur scénario pour Eric Roth, meilleur acteur pour Tom Hanks, meilleur montage pour Arthur Schmidt et meilleurs effets spéciaux), trois Golden Globes (meilleur film dramatique, meilleur réalisateur et meilleur acteur), un BAFTA Award des meilleurs effets spéciaux et quantité d’autres prix dans de prestigieux festivals. Puis, en 2011 le film a été sélectionné par le National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès américain pour y être conservé pour son intérêt “culturellement, historiquement ou esthétiquement important“.

Effectivement, ce film est l’un des plus novateurs sur les plans techniques et esthétiques. Il a été notamment précurseur dans le procédé technique d’insertion de personnages du film dans des prises de vues réelles de personnalités d’époques historiques différentes, comme les présidents John F. Kennedy, Lyndon B. Johnson et Richard Nixon, ainsi que les chanteurs Elvis Presley et John Lennon. Le film fait également référence à divers faits socio-politiques réels de l’histoire des Etats-Unis.

Le film raconte l'étrange odyssée de Forrest Gump, un homme simple d’esprit, avec un faible quotient intellectuel. En 1981, une plume d'oiseau, volant dans les airs, finit par atterrir aux pieds de Forrest. Assis sur un banc dans la ville de Savannah en Géorgie, Forrest attend l'autobus. Au fil des différents interlocuteurs qui vont, à tour de rôle, s’asseoir à côté de lui, Forrest va leur raconter la fabuleuse et mouvementée histoire de sa vie. En effet, à l'image de la plume qui se laisse porter par le vent, Forrest va se laisser porter par les événements de sa vie aux Etats-Unis pendant la seconde moitié du 20ème siècle :

- En 1951, Forrest Gump alors enfant aux jambes équipées d’orthèses, rencontre Elvis Presley qui s’inspire de ses mouvements saccadés de danse.

- Le jour de sa première rentrée scolaire, il rencontre Jenny, la seule qui accepte de le laisser s’asseoir près d’elle dans le bus scolaire et qui deviendra son amie, alors que tous les autres le déconsidèrent et le maltraitent. Pour leur échapper, il acquiert un don athlétique incomparable.

- Après son diplôme, il s’engage au service militaire et se lie d’amitié avec Bubba, un soldat afro-américain qui, comme Jenny, est le seul à le respecter. Il va même s’associer avec lui pour monter une florissante affaire de pêche de crevettes.

- En 1967, Forrest et Bubba sont envoyés au Viêt Nam. Blessé et transféré dans un hôpital militaire, il développe un grand talent pour le ping-pong. De retour aux Etats-Unis. Il est décoré par le président Lyndon B. Johnson de la médaille d’Honneur du Congrès...

- Puis, les événements se succèdent jusqu’à ce qu’il retrouve son amour Jenny, qui finit par mourir après lui avoir laissé un enfant, également nommé Forrest, mais sain d’esprit et fort intelligent. Finalement, on voit Forrest Gump accompagnant son fils Forrest Gump Junior au bus scolaire pour son premier jour d'école. Et la boucle est bouclée.

UNE TECHNIQUE ET UNE ESTHÉTIQUE NOVATRICES

Ce film a eu un grand succès, tant auprès de la critique, des cinéphiles qu’auprès du grand public. Il a rapporté à ses producteurs près de 800 millions de dollars pour un budget de production estimé à 50 millions de dollars. En France, sorti dans plus de 300 salles de cinéma, il a fait près de 4 millions d’entrées. Et, il est toujours classé à la tête du classement des 100 meilleurs films de tous les temps.

Outre son succès commercial, “Forrest Gump“ est un film poétique, doux, charmant et d’une grande profondeur humaine. C’est aussi une merveilleuse ode à la vie, à l’amitié, à l’amour et au bonheur, rehaussée par un subtil jeu de comédiens, excellemment dirigés, composant leurs rôles à la perfection, d’une manière juste et convaincante. Puis, le rendu filmique est bien servi par une musique originale d’Alan Silvestri d’une grande richesse. Le tout, agencé d’une manière performante dans une construction dramatique, technique et esthétique fluide et fort novatrice, tellement réussie qu’une majorité de critiques et cinéphiles attribuent au film l’honorable reconnaissance comme chef-d’œuvre.

Il est aussi intéressant de signaler que le film contient des messages humanistes très constructifs dans un monde où la jeunesse est de plus en plus déboussolée au milieu d’une évolution bien négative des valeurs humaines qui ont façonné les générations des années 60 et 70. Comme il a le mérite d’avoir inspiré plusieurs innovations techniques dans le domaine du cinéma, comme dans la vie réelle.

Enfin, ce film touchant, émouvant et plein d’idées créatrices et inspirantes, a marqué les cinéphiles et les professionnels à travers le monde. Il fait partie du genre de films à voir et revoir avec un plaisir toujours renouvelé.

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE DE ROBERT ZEMECKIS

« Crazy Day » (1978) ; « La grosse Magouille » (1980) ; « A la poursuite du diamant vert » (1984) ; « Retour vers le futur » (1985) ; « Qui veut la peau de Roger Rabbit » (1988) ; « La mort vous va si bien » (1992) ;  « Forrest Gump » (1994) ; « Contact » (1997) ; « apparences » (2000) ; « Seul au monde » (2000) ; « Le Pôle express » (2004) ; « La Légende de Beowull » (2007) ; « Le Drôle de Noel de Scrooge » (2009) ; « Flight » (2012) ; « The Walk : Rever plus haut » (2015) ; « Alliés » (2016) ; « Bienvenue à Marwen » (2018) ; « Sacrées sorcières » (2020) ;  « Pinocchio » (2022).