Par Julien Tardif

Driss Ajbali fut, dans les années 1980, directeur de centre social dans l'un des quartiers "difficiles" de la ville de Strasbourg avant de rejoindre le cabinet Catherine Trautmann pour travailler sur la tranquillité publique.  

Vidéo

Titulaire d’un DEA de Sociologie, il est devenu, dans sa région, l'Alsace, l’un des premiers experts des violences urbaines et des questions de l’immigration. Ancien président du Castrami, une association qui œuvre depuis 1952 dans le domaine de l'immigration, il a fait deux mandats au Conseil consultatif des droits de l’Homme marocain (2003-2011). Il est, depuis sa fondation, membre du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Étranger (CCME). En 2020, il sera nommé Médiateur de l’Agence nationale de presse marocaine - MAP. 

Le dernier livre de Driss Ajbali sur Eric Zemmour a été présenté le 28 mars à l’Assemblée nationale française. L'occasion d'une rencontre avec des élus de la diversité organisée à l’initiative du Cercle Eugène Delacroix, association d’élus de la République française de tous bords politiques qui promeut la coopération France/Maroc. La rencontre s’est tenue en présence de M. M’jid El Guerrab, député des Français de l’étranger. 

Dans son ouvrage "Violence et immigration" publié en 2001, on pouvait déjà lire ce que disait Driss Ajbali « Les mots jeunes et quartiers sont en passe de devenir des " termes ethniques ", tout comme ces nouveaux métiers de la médiation. Dans une société qui appelle au refus de la tribu mais appelle à la citoyenneté cela constitue une obscénité républicaine »...." L’ethnicisation du travail social devient une catastrophe dont on ne mesure pas encore les effets. On ne peut pas appartenir à une nation si on n’appartient pas d’abord à la ville et à la région dans lesquelles on est né et où l’on vit ».

Éric Zemmour est, aux yeux de Driss Ajbali, celui qui surfera le plus cyniquement sur les questions d’immigration, de sécurité et de violence urbaine. Adepte du propos à l’emporte-pièce, le journaliste idéologue dénonçait, avec une régularité de métronome, cette France où « on protège ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin ». Pas dupe Ajbali, nous avait annoncé que Zemmour « ne sera assurément pas l’homme de 2022 mais bien un millésime 2021 ».

* Driss Ajbali, Eric Zemmour, un outrage français, La Croisée des chemins, 2022