Lecture de Mohattane dans ‘’D’une bipolarisation à une autre, promesses de l’interdépendance’’ de Oualalou

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Le professeur Oualalou se penche sur l’explication des causes de la disparition de la première bipolarisation où les Etats-Unis et l’URSS étaient les maîtres du jeu et les soubassements qui ont accompagné la naissance de la nouvelle bipolarisation, avec le leadership des Etats-Unis et la Chine

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D’UNE BIPOLARISATION A UNE AUTRE, PROMESSES DE L’INTERDEPENDANCE, c’est le titre de l’ouvrage que vient de publier le Professeur Fathallah Oualalou (Editions la Croisée des Chemins, 2023), économiste, professeur d’université et homme politique de gauche. Une publication bien documentée et instructive, dont le fil conducteur est une analyse objective et un regard lucide et pertinent sur le monde en perspective au XXI siècle, où les principes idéologiques et les convictions politiques de l’auteur étaient au second plan. 

Le professeur Oualalou procède à une analyse comparative des soubassements de la bipolarisation du XXième siècle (Etats-Unis/URSS) et celle du XXIième (Etats-Unis/Chine), à travers l’interférence de leurs composantes économiques, politiques, stratégiques, idéologiques et culturelles. 

La première partie de l’ouvrage est un bon rappel de l’histoire des faits géopolitiques et socio-économiques de la première bipolarisation. Un ordre international qui remonte au lendemain de la seconde guerre mondiale et qui a prévalu jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989, sonnant le glas et la disparition de l’URSS. Une bipolarisation marquée par la confrontation entre l’Est et l’Ouest, qui était des fois à la limite de la confrontation militaire et de déclenchement d’un conflit nucléaire (Crise des missiles à Cuba en 1962). 

Dans cette publication, le professeur Oualalou se penche sur l’explication des causes de la disparition de la première bipolarisation où les Etats-Unis et l’URSS étaient les maîtres du jeu et les soubassements qui ont accompagné la naissance de la nouvelle bipolarisation, avec le leadership des Etats-Unis et la Chine. Un exercice analytique qui amène l’auteur à s’interroger sur le devenir de la deuxième bipolarisation  à moyen et long terme, en examinant les risques d’exacerbation des tensions entre les deux grandes puissances du XXIième siècle, les Etats-Unis et la Chine, la forte  probabilité  de l’ascension tranquille de la Chine à la première place du podium et l’espoir d’assister à l’avènement  d’une multipolarité qui pourrait favoriser plus d’équilibre, de justice et de partage entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Les Etats-Unis, le dénominateur commun 

Tant pour la première que pour la deuxième, les Etats-Unis sont le dénominateur commun à ces deux bipolarisation.  Au XXième siècle, les Etats-Unis ont été des acteurs majeurs dans les deux guerres mondiales, qu’ils ont gagnées. Ils sortiront vainqueurs de la seconde guerre avec comme allié l’URSS, avec laquelle ils vont partager le monde en zones d’influence. Une union soviétique héritière de la révolution bolchévique, de la nouvelle Politique Economique-NEP de Lénine  et du modèle stalinien de planification impérative ; un modèle de croissance dont les soubassements théoriques remontent aux schémas de Marx et aux travaux des planificateurs soviétiques du Gosplan (Feldman, Bazarov, Groman et Kondratiev); un modèle de croissance basé pour l’essentiel sur les industries industrialisantes…. Surtout sur l’industrie lourde orientée principalement vers l’armement. Une stratégie qui a fait de l’URSS un adversaire redoutable, avec son arsenal militaire et par la suite l’arme atomique, qui lui servait de carte de chantage à chaque fois qu’une crise internationale survenait entre l’Est et l’Ouest. La crise actuelle entre l’Ukraine et la Russie en est encore une fois la parfaite illustration.

Dans la compétition de la guerre froide, les Etats-Unis sont de loin au premier rang dans tous les domaines, représentant en 1950 près de 28 % du PIB mondial, suivis par l’U.R.S.S., dont le PIB était estimé à l’époque à 10%. C’est d’ailleurs cet atout économique qui a permis aux Etats-Unis de l’emporter sur l’U.R.S.S. 

Par ailleurs, les Etats-Unis monopolisent l’encadrement du système multilatéral des Nations-Unies et renforcent leur position dans la gouvernance de l’économie mondiale à travers la banque mondiale et le FMI, soumis de plus en plus à leur orientation et culture. Ils ont développé des moyens de coercition, aidés en cela par la prédominance du dollar.

Leaders de la nouvelle révolution informatique et numérique, les Etats-Unis sont restés depuis la deuxième moitié du XXième siècle les premiers des nouvelles technologies de l’Information et de la communication- NTIC. C’est à partir de la Silicon Valley  en Californie (Etat qui représente à lui seule la 6ème économie du monde), que les Etats-Unis sont devenus la première économie digitale mondiale, avec IBM, Microsoft et plus tard les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon).

Le complexe militaro-industriel américain, avec 30% des ventes d’armement dans le monde, est le premier exportateur mondial. Le budget des armées américaines représente 36% des dépenses militaires dans le monde.

Les Etats-Unis sont par ailleurs les maitres incontestés dans la recherche spatiale avec leurs différents programmes de conquête de l’espace. Ils sont actuellement propriétaires de la moitié des satellites artificiels en orbite.

En somme pour le professeur Oualalou, tout un système américain puissant et dominant, dont la suprématie est régie par une « main invisible », avec une convergence des sphères économiques (firmes et banques multinationales), stratégiques (armée, sécurité et renseignement-CIA), politico-institutionnelles (Présidence, Congrès et justice) et sphères culturelles et scientifique (mode de vie, université et recherche).

C’est cet écosystème qui est à l’origine du leadership américain, tracté hier par les multinationales traditionnelles, et aujourd’hui par les géants du numérique et leurs dirigeants devenus les plus grandes fortunes du monde.   

La bipolarisation du rideau de fer…

Dans cette compétition Est-Ouest et la veille sécuritaire de l’OTAN et du Pacte de Varsovie, de l’autre côté du rideau de fer, l’immobilisme au sommet de l’Etat soviétique est roi, avec une stagnation de l’activité économique qui, du reste, a toujours été le maillon faible de l’URSS : le PIB soviétique n’a atteint à son apogée que 40% de celui des Etats-Unis !  

Grâce à un consensus entre les deux superpuissances, un système de gouvernance politique du monde a été mis en place dans un cadre multilatéral représenté par l’ONU et ses divers organes.

A la conférence de Yalta, rappelle le professeur Oualalou, Roosevelt, Churchill et Staline ont convenu d’un partage du monde en zones d’influence. Avec toutefois le sentiment pour Staline, le « nouveau père des peuples », que la confrontation entre les deux systèmes, entre les deux modes de gouvernance et de production, entre le capitalisme et le socialisme était, d’une manière ou d’une autre, inévitable.

D’où l’escalade de la guerre froide qui a poussé l’URSS à se cristalliser autour de la course aux armements et l’arsenal nucléaire notamment ; chacune des parties voulant se barder des moyens capables de détruire son adversaire. En fait les arsenaux cumulés étaient beaucoup plus, pour les deux superpuissances, des forces de dissuasion pour éviter un affrontement direct. C’est ce qui a permis l’établissement d’un consensus américano-soviétique de «coexistence pacifique ». D’où un équilibre de la terreur, où « la guerre est devenue probable et la paix impossible » (Raymond Aron).

D’autres facteurs ont concouru à l’essoufflement et par la suite à la chute du système soviétique : son incapacité à réagir à la pression géostratégique des Etats-Unis (la guerre des étoiles, la stagnation dans le fonctionnement de son modèle politique, la défaillance de son mode de gouvernance et l’effet de rayonnement spirituel de l’église catholique).

En pleine guerre froide, le poids de la Russie est économiquement celui d’une puissance moyenne, avec un PIB équivalent à celui de l’Italie. Qualitativement, son système productif ne s’est pas diversifié. Son dynamisme reste lié aux exportations des hydrocarbures et des matières premières.

Autrement dit, la Russie n’a pas beaucoup de chance et de place dans la nouvelle bipolarisation en gestation, même si elle a hérité de l’ex URSS un grand arsenal stratégique, nucléaire et spatial   :

  • Son budget militaire est 11 fois inférieur à celui des Etats-Unis et de 4 fois à celui de la Chine ;

  • Economiquement la Russie ne fait pas le poids : son PIB représente à peine 1/10ème de celui de la Chine.

Au milieu des années 1980, l’URSS a été déstabilisée par les effets dévastateurs du contrechoc pétrolier. Ces défaillances économiques ont participé à son déclin et à sa dislocation et donc à la fin de la guerre froide (disparition de l’URSS le 25 décembre 1991, les 15 Etats rattachés à Moscou depuis 1922 ont déclaré leurs indépendances).    

Les deux dernières décennies du XXième siècle qui ont accompagné le déclin de l’U.R.S.S. ont été marquées par la montée en puissance de la Chine.

La bipolarisation de la route de la soie…

A cause de 70 ans de soviétisme, la Russie nouvelle n’a pas la culture du pluralisme politique et économique. La Chine, au contraire, a adhéré aux vertus de l’économie de marché sans céder sur le front de la centralité politique. C’est le secret de sa réussite, estime le professeur Fathallah Oualalou.

A ses yeux, à long terme c’est la nouvelle bipolarisation Etats-Unis/Chine qui semble devoir imposer ses marques comme vecteur des compétitions du XXIième siècle. 

La montée de l’économie chinoise depuis les années 1980 a été consacrée par l’adhésion de la Chine à l’OMC en 2001, permettant à ce pays, devenu l’atelier du monde, d’être le premier producteur et exportateur des produits manufacturés.

Depuis le début du XXIième siècle, les NTIC sont devenues les pivots de tous les progrès. Elles sont tractées du côté américain par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, et Miscrosoft) et du côté chinois par les BATX (Baidu, Alibab, Tencent et Xiaomi) ;

Ces deux pôles en grande rivalité géoéconomique et commerciale en ce début du XXIième siècle ont deux backgrounds totalement opposés. Les premiers héritent de leur statut de superpuissance reconnue du fait de leurs actions durant les deux guerres mondiales au XXième siècle et de la victoire de leur idéologie sur celle de l’URSS, la seconde est le produit de l’émergence économique, avant tout, depuis 1979 sous la direction de Deng Xiao Ping et de sa montée silencieuse en puissance.

La deuxième bipolarisation met donc face à face deux puissances qui appartiennent à des civilisations et à des cultures différentes. Les Etats-Unis sont une excroissance de l’Europe occidentale avec ses références liées à l’histoire de la chrétienté et à son rôle d’avant-garde qui a donné naissance au capitalisme puis à l’impérialisme. A l’opposé de l’URSS, la Chine est l’héritière d’une civilisation millénaire avec des apports de toutes les composantes de l’asiatisme : le confucianisme et le bouddhisme. Pour le professeur Fathallah Oualalou, l’ADN de la Chine est totalement différent de celui de l’Occident, dans ses deux variantes est et ouest.

Dans la compétition actuelle entre les Etats-Unis et la Chine, cette dernière a pour objectif de mettre un terme au monopole de l’Occident et avancer vers une multipolarité partagée.

L’auteur n’a pas manqué toutefois de souligner que le modèle de croissance de la Chine n’est pas parfait, ni un modèle de référence, parce qu’il souffre d’un certain nombre de limites structurelles:

  • Parti unique ;

  • bureaucratie ;

  • corruption ;

  • atteinte aux droits de l’Homme ;

  • opacité dans la gouvernance ;

  • vieillissement de la population ;

  • Inégalité dans la répartition des richesses (1% des Chinois détiennent plus de 30% de la richesse nationale).

Du haut de sa longue carrière de professeur universitaire, d’homme politique et militant de gauche, le professeur Fathallah Oualalou considère, avec beaucoup de lucidité et sagesse,  que les nouveaux maîtres du monde doivent convenir d’abandonner la notion de guerre des civilisations et la remplacer par celle de co-développement et de justice sociale ; seule voie à même de les aider, avec les autres Nations, à faire face aux menaces et incertitudes sans frontières qui guettent l’Humanité toute entière.

Dans le contexte actuel de la course au leadership mondial entre les Etats-Unis et la Chine, cette dernière est en train de devenir une grande puissance, qui veut marquer de son influence le fonctionnement des affaires du monde à partir de son propre apport historique. Pour la Chine, la mondialisation ne peut pas rester sous la coupe du seul Occident. 

Partant de cet état de fait, le professeur Fathallah Oualalou estime que le monde doit être géré en tenant compte de la diversité des civilisations qui le composent : celle de l’Occident, celle de l’Asie-dont la chinoise - mais aussi de la civilisation arabo-musulmane ou encore celles émanant du Sud, dont les civilisations africaines.

La mondialisation du XXIième siècle est si fragile qu’elle devient incertaine ; l’invasion de l’Ukraine par la Russie est très édifiante à cet égard ; deux pays en guerre qui ont à eux seuls déstabilisé l’économie mondiale, surtout en ce qui concerne la sécurité alimentaire des Nations, celles du Sud particulièrement. 

Pour le professeur Fathallah Oualalou, cette incertitude de la mondialisation du XXIième siècle est renforcée par deux contraints majeures :

  • La question du réchauffement climatique, un grand défi pour l’Humanité au XXIième siècle qui devrait obliger les grandes puissances mais aussi tous les pays à rénover leurs modèles de développement et à faire de l’économie verte le moteur de la croissance à venir ;

  • L’exacerbation des inégalités, tant à l’intérieur des pays qu’entre pays riches et pays émergeants d’une part et entre les pays riches et les pays pauvres et en développement d’autre part.

L’ardente obligation pour arriver à une multipolarisation heureuse au XXIième siècle

L’originalité de cette nouvelle publication du professeur Fathallah Oualalou réside dans le fait qu’il nourrit des lueurs d’espoir pour l’avenir. C’est en quelque sorte « le début de l’histoire » à l’opposé de la thèse de la « fin de l’histoire » de Francis Fukuyama.

Pour l’auteur, la bipolarisation Etats-Unis / Chine  est différente de celle du XXième siècle. La Chine n’est pas l’URSS qui a tiré sa puissance de son dogme idéologique et de son arsenal militaire et nucléaire. La Chine au contraire veut tirer sa puissance de son dynamisme économique et de son ouverture sur l’économie de marché. Avec son socialisme aux couleurs chinoises, elle est sans complexe vis-vis du capitalisme. Bien au contraire, elle a adhéré au libre-échange et au multilatéralisme des échanges internationaux. Mais tout en restant attachée au centralisme politique du Parti Communiste Chinois-PCC.

Une analyse qui amène l’auteur à tirer quelques enseignements et conclusions :

  • A long terme, la géoéconomie est surdéterminante par rapport à la géopolitique. La suprématie économique de l’Occident et a contrario les faiblesses économiques de l’URSS expliquent la dislocation de cette dernière. Deng Xiao Ping en a tiré les leçons qui s’imposent et a privilégié le facteur économique pour assurer l’élan de la chine, qui deviendra 40 ans après une superpuissance ;

  • Une résurgence de la guerre froide est-elle possible ? C’est le moins sûr pour le professeur Oualalou. Car l’objectif économique ultime de la Chine est d’assurer « la prospérité commune ». Sur le plan stratégique, cette puissance asiatique n’a pas d’alliés, ni de pacte militaire et encore moins ne cherche pas à construire « une Grande Muraille de fer », comme le « rideau de fer » soviétique. Elle n’inquiète pas moins l’Occident, pour lequel elle est plus un adversaire qu’un ennemi. Il serait pour le professeur Fathallah Oualalou abusif d’assimiler la République Populaire de Chine à l’Union soviétique, considérée hier comme une forteresse à contenir et donc à diaboliser ;

  • Une bipolarisation à l’instar de celle du XXième siècle est dangereuse et donc à éviter, parce qu’elle conduit fatalement à des affrontements militaires. Pour cette raison, l’auteur considère qu’une refondation du monde autour d’une réelle multipolarité est vitale pour l’avenir du monde. Face aux Etats-Unis et à la Chine, l’Europe doit monter au créneau. Elle doit s’autonomiser par rapport aux Etats-Unis, accepter le fait russe, son voisin eurasiatique, rassembler ses forces, bâtir son unité politique et stratégique et surtout s’ouvrir sur son flanc sud (Afrique et Monde arabe), pour construire un pôle géopolitique de proximité, de partenariat et de progrès, qui tournerait définitivement le dos aux rapports coloniaux et néocoloniaux devenus obsolètes. Le monde a besoin d’une mondialisation équilibrée et partagée, avec l’avènement d’un nouveau pôle Afrique-Méditerranée-Europe qui redonnerait à la Méditerranée sa centralité perdue et rénoverait les rapports Nord-Sud.

Dans ce nouveau monde à imaginer et à construire dans le contexte de la deuxième bipolarisation, l’Afrique, comme c’était d’ailleurs le cas dans la première bipolarisation, est pour le professeur Fathallah Oualalou à la fois un défi et un enjeu pour le devenir du monde, du fait de l’explosion démographique qu’elle connait face au repli démographique au nord de la Méditerranée et grâce à ses ressources naturelles. 

L’Afrique ne doit pas être un continent à convoiter de nouveau comme du temps du capitalisme négrier notamment, ni un champ de bataille économique et commerciale dans la compétition de la bipolarisation du XXIième siècle ; le monde a besoin d’une Afrique qui doit rompre avec une gouvernance domestique médiocre et de chocs extérieurs multiples : détérioration des termes de l’échange, hausse de la valeur du dollar et des taux d’intérêt.

Dans son plaidoyer pour un nouvel ordre international, le professeur Fathallah Oualalou estime que la compétition n’exclut pas la coopération, le partenariat et le co-développement. Dans la nouvelle bipolarisation, les Etats-Unis et la Chine, en plus du reste de la Communauté internationale, doivent intervenir pour un développement accéléré et durable de l’Afrique.       

Si la démographie est un atout pour le Continent Noir et par conséquent pour le reste du monde, avec l’élargissement de la classe moyenne et l’insertion de la jeunesse dans l’économie numérique, elle n’en reste pas moins aujourd’hui, une source de grands défis et menaces à la fois pour l’Afrique elle-même et pour la Communauté internationale. Elle nourrit les mouvements migratoires, l’exode du climat, de la pauvreté et de la mal gouvernance, à tel point que  la bande sahélo-saharienne est en train de devenir le nid, le refuge et terreau fertile des organisations terroristes islamistes (Daech, Boko Haram, Al Quaida et AQMI). Une menace sérieuse pour le nord et le sud de la Méditerranée en premier chef, conclut le professeur Fathallah Oualalou.