Après Robert De Niro, Une icône française

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Marrakech – Imane Jirari - Je me sens “très petite à côté de certains artistes qui sont présents, des talents énormes : je les admire et je les aime”.

C’est la réalisatrice brillante Agnès Varda qui était l’héroïne de la soirée du lundi, dans le cadre de la série d’hommages rendus aux acteurs et réalisateurs étrangers et marocains au FIFM 2018.

La grande dame du 7ème art français a reçu la précieuse récompense des mains de ses enfants, Rosalie Varda et Mathieu Demy, ainsi que de l’artiste-photographe JR, avec qui elle a coréalisé le film “Visages, Villages”.

La cinéaste française a été rejointe sur scène par le “maître” américain Martin Scorsese sous les applaudissements ininterrompus de l’assistance.

“Nos existences ont été enchantées par les films d’Agnès Varda, par ses mots et par sa présence”, a lancé M. Frémaux, soulignant que cet hommage appuyé et cette Etoile d’Or du Festival International du Film de Marrakech qui a été remise à Mme Varda sont “l’occasion de dire ce que nous lui devons, combien nous l’admirons, combien nous l’aimons, et combien nous la remercions”.

M. Frémaux et Chiara Mastroianni ont aussi remercié Varda qui a inventé son propre cinéma, et en le faisant d’avoir réinventé le cinéma, alors qu’elle ignorait ce que c’était le 7ème art, ce qui fait d’elle, ont-ils ajouté, une réalisatrice “unique”.

Frémaux et Chiara ont également précisé que Varda est de ces femmes qui savent “encourager les autres, complimenter les jeunes et dire le moment venu ces choses décisives qui changent l’avenir”.

Selon eux, elle est une cinéaste attentive, exigeante et imprévisible qui, avec une petite caméra, a obtenu tous ces “miracles” et qui sont toutes de “grandes œuvres”.

Prenant la parole, Agnès Varda s’est dite “très émue” de l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, tout en exprimant ses “vifs remerciements” au Roi Mohammed VI, à le Prince Moulay Rachid, et à la Fondation du Festival International du Film de Marrakech.

Elle s’est de même dite heureuse d’être parmi des gens de cinéma de divers pays, dont le Maroc, tout en déclarant qu’elle se sent “très petite à côté de certains artistes qui sont présents, des talents énormes : je les admire et je les aime”.

“Nous tous, gens de cinéma, nous travaillons pour pousser le plus loin possible nos imaginations, notre travail, notre art, le 7è art”, a-t-elle noté, relevant que quelles que soient les éventuelles difficultés, “nous tous, gens du cinéma, nous voulons atteindre le public, le surprendre, l’émouvoir, le faire rire”. “Nous savons que nous sommes des privilégiés car le monde est en péril”, a-t-elle dit.

Elle a, dans ce sens, tenu à faire valoir et à défendre “les valeurs de l’amour d’autrui, la connaissance des autres, la curiosité des autres, et puis témoigner et partager. C’est à cela que je crois”.

Notons que cette cérémonie a été aussi ponctuée par la projection d’extraits des films les plus notoires de cette réalisatrice au talent avéré et reconnu mondialement, tels que “Cléo de 5 à 7”, “Les Glaneurs et la Glaneuse”, “Les Plages d’Agnès” et “Visages, Villages”.

Née le 30 mai 1928 à Ixelles en Belgique, Agnès Varda a plus d’une corde à son arc et rien ne semble arrêter son immense curiosité incessante : réalisatrice, scénariste, actrice, photographe et même plasticienne.

Figure emblématique, réalisatrice majeure de la Nouvelle Vague, géniale touche-à-tout, Agnès Varda jouit d’une grande reconnaissance internationale (Lion d’or au Festival de Venise, Palme d’or d’honneur au Festival de Cannes, Oscar d’honneur, etc.).

Agnès Varda est également photographe. Dans les années 50, elle a été photographe pour le Festival d’Avignon. Elle est également auteur de reportages en Chine, à Cuba, au Portugal, en Allemagne et de plusieurs collections de photographies personnelles.

En 2003, à la Biennale d’Art de Venise, elle a commencé sa vie de “visual artist” (terme anglais préféré à celui d’artiste plasticienne), installations, vidéos et photographies.

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