International
80 postes vacants, le ''retour à la diplomatie'' de Biden peine à se confirmer
Le président américains Joe Biden et son secrétaire d’Etat Antony Blinken
Washington - Le président des Etats-Unis, Joe Biden, qui a prôné, dès son discours d’investiture, que "l’Amérique est de retour, la diplomatie est de retour”, peine toujours à confirmer ses choix d’ambassadeurs dans de nombreuses capitales à travers le monde, relèvent commentateurs et médias.
Le constat est revenu tel un leitmotiv suite à la confirmation, mercredi, par le Sénat de l’ambassadeur américain au Mexique, Ken Salazar, seul émissaire à être désigné en sept mois de mandat de Biden, à l’exception de la confirmation de Linda Thomas-Greenfield en février comme ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies à New York.
"Cela soulève des inquiétudes quant à l'efficacité avec laquelle l'administration mène la politique étrangère – et le message qu'un tel vide diplomatique envoie à la communauté mondiale”, écrit la radio NPR sur site internet.
"Il n'y a aucun autre pays au monde, je pense, qui a probablement jamais eu 80 postes d'ambassadeur vacants à la fois", déplore l'ambassadeur Eric Rubin, président de l'American Foreign Service Association, le syndicat du corps diplomatique cité par la publication.
En comparaison, l'ancien président Barack Obama avait réussi à envoyer, en cette même période de son premier mandat (200 jours), 59 ambassadeurs, George W. Bush en avait 53 et Donald Trump en avait 19, selon Kathryn Dunn Tenpas du think tank Brookings, qui évoque une moyenne "historiquement basse".
L’administration Biden, qui a proposé plusieurs dizaines de candidatures, est frustrée par le blocage au Sénat où démocrates et républicains sont presque au coude à coude.
Le sénateur républicain influent, Ted Cruz du Texas, est particulièrement déterminé à entraver plusieurs de ces nominations sur fond de divergences avec la politique qu'il juge accommodante de Biden au sujet du gazoduc russe avec l’Allemagne Nord Stream 2.
"Nous sommes frustrés par la lenteur des confirmations, en particulier pour les candidats non controversés", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Il est important, a-t-elle ajouté, d'avoir des ambassadeurs qualifiés et confirmés par le Sénat représentant les États-Unis dans le monde, ajoutant que le locataire de la Maison Blanche a proposé près de 275 candidats qui sont actuellement en attente de confirmation.
L’ex-ambassadeur des États-Unis auprès de l'OTAN, Ivo Daalder, a qualifié la situation d'occasion manquée pour une administration qui propose un "agenda diplomatique ambitieux".