Après son renoncement à un nouveau mandat, Sall obtient mandat de choisir le candidat de sa coalition

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Pour le choix du candidat à la présidentielle de février 2024, le président Sall s’est vu attribuer toute latitude pour choisir le candidat idéal

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Dakar - Macky Sall, qui a surpris son monde lundi 3 juillet en annonçant qu’il ne se présentera pas à la Présidentielle du 24 février 2024, a réuni mercredi 5 juillet, au palais de la république le secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance pour la République (APR).

Cette réunion qui s’est tenue dans la salle Bruno Diatta du palais présidentiel, M Sall a rappelé à ses lieutenants que son message du 3 juillet était destiné aussi bien au peuple qu’à leur parti.

Expliquant sa décision inattendue de ne pas se représenter, le président en place a précisé que sans être candidat, il voulait voir une personnalité de son parti lui succéder. « Je vous accompagnerai jusqu’au pouvoir si vous vous comportez correctement, c’est à dire de façon solidaire parce que la solidarité est la seule condition » a lancé M. Sall, selon la presse sénégalaise.

 Comptant sur la coalition Benno Bokk Yakaar, qui l’a aidé en 2012 à évacuer de la présidence un Abdoulaye Wade très désireux d’y reste, M Sall a indiqué qu’il ferait tout « pour consolider la coalition et l’élargir ». Mais, le Président, comme pour le regretter, a déclaré : « Benno Bok Yakaar est plus forte, mais moins déterminée. Et c’est là que se trouve le danger. Si vous me suivez, nous gagnerons », a-t-il promis.

Selon la presse sénégalaise, le Président Macky Sall a beaucoup insisté sur la solidarité et le consensus pour le choix d’un candidat, seuls gages d’une victoire de leur parti en 2024. « Aucune ambition personnelle ne doit tuer le projet. Il faut choisir le candidat dans la générosité. Les primaires font beaucoup de dégâts parce qu’ils divisent le parti. Ceux qui veulent se porter candidat à la candidature, ils n’ont qu’à le manifester parce qu’on n’a pas trop de temps. Il faut que ce soit une candidature consensuelle et que les gens arrêtent de démarcher des responsables. Mais, le choix ne sera pas effectif car c’est une affaire d’Etat », 

Et cette fois sans surprise, pour le choix du candidat, le président en exercice s’est vu attribuer toute latitude pour choisir le candidat idéal : « Ceux qui veulent être candidat doivent se manifester auprès du Président », souligne-t-on.

A l’Issue de cette réunion qui a duré quelque cinq heures, le porte-parole adjoint de l’Apr, Abdou Mbow, a précisé que le ‘’candidat devra être un responsable de la première heure et qui dispose d’une base électorale solide’’.

Le journal "Les Échos" rapporte, à ce sujet, que « les tractations ont commencé, de même que les rencontres nocturnes », suggérant un climat de préparation intense et d’anticipation.

La décision du président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat en février 2024, décrispant un climat politique très tendu, a été saluée aux niveaux national et international.

L'opposition sénégalaise par contre a relativisé la portée de cet acte, affirmant qu'il n'avait fait "que respecter sa parole et la Constitution" et réclamant "des élections inclusives" avec l'opposant Ousmane Sonko.

"Je demande à chacun de rester vigilant et mobilisé. Nous avons pris acte de cette décision qui n'est rien d'autre qu'une réponse qui était attendue de lui (...) c'est-à-dire respecter les dispositions de la Constitution. Ce qui est attendu de lui, c'est l'organisation d'une élection transparente et inclusive", a déclaré Dethié Fall, l'un des chefs de l'opposition, au cours d'une conférence de presse tenue mardi à Dakar.

Au niveau local, Alioune Tine, figure de la société civile, fondateur du think tank "Afrika Jomcenter", basé à Dakar, affirme que c'est "une délivrance", ajoutant que Macky Sall "sort par la grande porte avec un grand discours". Le parti démocratique sénégalais PDS de Karim Wade, un opposant, a pour sa part salué "une décision courageuse qui doit permettre au peuple sénégalais de renforcer son unité".

L'opposant Khalifa Sall ancien maire de Dakar, et candidat déclaré à la présidentielle de 2024, a salué "une belle décision" de Macky Sall élu en 2012 puis réélu en 2019.

Une vingtaine de candidats se sont déclarés pour la présidentielle du 25 février 2024. Trois candidats sont en vue pour cette élection, en l'occurrence l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, deuxième de la présidentielle de 2019, l'ancien ministre, Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade et l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall. Une femme est aussi en course, Aminata Touré, ancienne Premier ministre passée à l’opposition.

La collecte des parrainages est ouverte à partir d'août, ce qui devrait pousser les candidats à se dévoiler dans les deux mois. Le dépôt des candidatures est prévu du 11 au 26 décembre.