International
Le gouvernement canadien suspend l’achat de publicités sur Facebook et Instagram
“C'est difficile de continuer d'appuyer avec les deniers du gouvernement une compagnie qui refuse de reconnaître le rôle du journalisme libre, indépendant et non partisan’’ (Ministre canadien)
Ottawa - Le gouvernement fédéral canadien n'achètera plus de publicité sur Facebook ni Instagram, tant que la maison mère de ces plateformes, Meta, continuera de bloquer les contenus journalistiques canadiens, a annoncé mercredi le ministre du Patrimoine canadien Pablo Rodriguez.
Le gouvernement du pays nord-américain investit environ 11 millions de dollars annuellement dans la publicité sur les réseaux sociaux de Meta.
“C'est difficile de continuer d'appuyer avec les deniers du gouvernement une compagnie qui refuse de reconnaître le rôle du journalisme libre, indépendant et non partisan dans notre pays”, a affirmé le ministre.
Le gouvernement souhaite, selon Pablo Rodriguez, montrer l'exemple et espère ainsi que des provinces canadiennes et des sociétés emboîtent le pas. Il a entre autres salué la décision de Québecor et de Cogeco Média de suspendre leurs campagnes publicitaires sur Facebook et Instagram.
Le quotidien La Presse+ a indiqué qu'il cesserait également d'acheter de la publicité sur Meta.
Alphabet, la compagnie mère de Google, n'est pas visée pour l'instant par cette mesure de représailles du gouvernement canadien, même si la compagnie a elle aussi menacé de retirer les sites des médias canadiens de son moteur de recherche.
Meta, la société mère de Facebook, a indiqué récemment qu'elle retirerait les contenus d'actualité de Facebook et d'Instagram au Canada suite à l'adoption de la loi sur l'information en ligne par le Parlement canadien.
La loi sur l'information en ligne vise à remédier à la baisse importante des recettes publicitaires à laquelle les organismes de presse canadiens ont dû faire face au cours des deux dernières décennies. Elle oblige les grandes entreprises technologiques comme Google et Meta à négocier des plans de remboursement avec les organes de presse pour la diffusion de leurs articles sur leurs plateformes.
“On leur demande de contribuer à leur juste part. Pas plus, pas moins”, a souligné M. Rodriguez, pour justifier la décision.