Les républicains bien placés, mais pas de ''vague rouge'' aux élections américaines de mi-mandat

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Un membre du personnel attend alors qu'un pupitre est préparé lors d'une soirée de surveillance de la nuit électorale pour le leader de la minorité de la Chambre des représentants Kevin McCarthy (R-CA) après les élections de mi-mandat, tôt le 9 novembre 2022, à Washington, DC. M. McCarthy. (Photo : Brendan Smialowski / AFP)

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Les républicains étaient en passe mercredi de prendre le contrôle de la Chambre des représentants d'une courte tête, au lendemain d'élections de mi-mandat qui confirment la profonde polarisation de l'Amérique, mais où les démocrates de Joe Biden ont bien mieux résisté que prévu.

La "vague rouge" (la couleur des républicains) annoncée n'a pas eu lieu mardi privant sans doute Donald Trump de quoi propulser ses velléités de reconquête de la Maison Blanche.

A 16H00 GMT mercredi, la chaîne NBC News projetait un total de 220 élus à la chambre basse pour le parti républicain, soit une majorité de deux sièges seulement et un gain de 11 élus par rapport à la législature précédente. D'autres grands médias se montraient plus prudents.

Des heures après la fermeture des bureaux de vote, plusieurs scrutins décisifs et disputés n'ont pas encore livré leurs résultats comme en Arizona ou dans le Nevada.

"Il est clair que nous allons reprendre la Chambre des représentants", a toutefois assuré dans la nuit de mardi à mercredi le ténor républicain Kevin McCarthy qui devrait devenir le prochain président de la chambre basse, succédant à la "speaker" Nancy Pelosi.

Une chambre basse contrôlée par les républicains se positionnerait de manière à défaire le programme du président Biden, sur le changement climatique par exemple. Des grands ténors comme Kevin McCarthy ont aussi déjà promis d'ouvrir des enquêtes sur sa gestion du pouvoir.

Incertitude au Sénat

Au Sénat, où les démocrates détenaient une très mince majorité avant l'élection, il faudra sûrement plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant qu'une majorité ne se décide et donc l'agenda politique aux Etats-Unis pour les deux prochaines années.

L'Arizona et le Nevada n'étaient pas encore décidés à 16H00 GMT. Longtemps indécis, le Wisconsin a lui réélu le républicain Ron Johnson, ont rapporté mercredi matin les chaînes CNN et ABC.

En Géorgie, le pasteur Raphael Warnock, sénateur sortant, restait également en ballotage avec l'ancienne star du football américain Herschel Walker, soutenu par Donald Trump.

Comme en 2020, cet Etat du Sud se dirigeait vers une nouvelle élection dans quatre semaines.

Reflet de cette indécision, les marchés financiers étaient en baisse mercredi.

"Les démocrates sont surpris de leur force et les républicains de leur faiblesse", commentait un courtier Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.

Le camp démocrate du président de 79 ans ne cachait pas sa satisfaction d'avoir plus que sauvé les meubles.

"Ne sous-estimez jamais à quel point la +Team Biden+ est sous-estimée", a tweeté, goguenard, le directeur de cabinet du président américain, Ronald Klain.

Les démocrates ont ainsi arraché aux républicains l'un des sièges les plus disputés de ce scrutin, en Pennsylvanie, remporté par John Fetterman.

Après une campagne acharnée centrée sur l'inflation, qui s'est affichée comme la principale préoccupation des Américains suivi par l'avortement selon les sondages sorties des urnes, les républicains étaient pourtant confiants dans leurs chances de priver mardi Joe Biden, un président à la cote de popularité anémique, de ses majorités au Congrès.

Organisées deux ans après la présidentielle, les élections de mi-mandat font quasiment systématiquement office de vote sanction pour le pouvoir en place.

Mais les électeurs américains ne l'ont pas entendu ainsi et le "Grand Old Party", à qui l'on prêtait jusqu'à peu une percée de 10, 25, voire 30 sièges à la Chambre, s'est vu obligé de revoir ses ambitions à la baisse.

"Ce n'est certainement pas une vague républicaine, ça c'est sûr", a admis l'influent sénateur Lindsey Graham, un proche de Donald Trump, sur NBC.

Sensation DeSantis 

Du côté des gouverneurs des Etats, après avoir arraché deux postes aux républicains (dans le Maryland et le Massachusetts), le camp démocrate n'avait pas non plus dit son dernier mot dans l'Arizona, où le dénouement de la course entre la trumpiste Kari Lake donnée favorite, et la démocrate Katie Hobbs restait inconnu.

Par ailleurs, selon des résultats encore préliminaires, les électeurs dans cinq Etats ont soutenu le droit à l'avortement, à contre-courant d'un arrêt historique de la Cour suprême en juin.

Malgré ses déclarations d'une "super soirée", celle-ci n'a pas été bonne pour Donald Trump.

Le tempétueux milliardaire avait parié sur une victoire éclatante de ses lieutenants pour se lancer sous les meilleurs auspices dans la course à la présidentielle 2024. Il a promis à cet effet "une très grande annonce" le 15 novembre.

Une façon de couper l'herbe sous le pied à l'un de ces potentiels rivaux à l'investiture républicaine, Ron DeSantis.

Mais le gouverneur de Floride, 44 ans, a été réélu de manière triomphale et assuré qu'il ne faisait que "commencer le combat".

Etoile montante du camp conservateur, Ron DeSantis s'est félicité dans un discours offensif d'avoir fait de cet Etat du Sud, longtemps considéré comme penchant tantôt à gauche, tantôt à droite, une "terre promise" pour les républicains. (AFP)

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