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Les violences policières en France vues par la presse et les capitales occidentales
Des manifestants reculent face aux gaz lacrymogènes lors d'une manifestation contre la police à Marseille, dans le sud de la France, le 1er juillet 2023, après une quatrième nuit consécutive d'émeutes en France à la suite du meurtre d'un adolescent par la police. (Photo CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
Paris- La cinquième nuit de violence et révolte s’est soldée par plus de 700 interpellées dans la nuit de samedi à dimanche partout en France, lors d’une soirée d’affrontements entre jeunes en colère, suite à la mort mardi à Nanterre, du jeune Nahel par un tir à bout portant d’un policier, et les forces de l’ordre.
En prévision de ces violences, le gouvernement a mobilisé 45.000 policiers et gendarmes sur tout le territoire, le même chiffre d’éléments des forces de l’ordre déployés la nuit précédente qui s’était soldée par plus de 1.300 interpellations parmi les manifestants.
L’exécutif a mobilisé aussi des blindés de la gendarmerie, de véhicules Centaure et des VBRG (véhicules blindés à roue de la gendarmerie) et des hélicoptères et autorisé le recours aux drones pour la captation, l'enregistrement et la transmission d'images dans certaines communes de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine.
Le bilan de cette nuit d’affrontements établi par le ministère de l’Intérieur fait également état de 45 policiers et gendarmes blessés, 577 véhicules et 74 bâtiments incendiés, tandis que 871 incendies ont été comptabilisés sur la voie publique, selon un bilan du ministère de l'Intérieur. Coté des révoltés, on ne donne toujours de chiffres sur les victimes des violences policières
Lors de la nuit de samedi, les violences ont touché tout particulièrement la ville de Marseille, où les forces de l'ordre ont été soutenues par le Raid et le GIGN, 65 personnes ont été interpellées. Deux véhicules blindés et deux hélicoptères étaient également engagés.
A Paris et sa proche banlieue, principal point de départ des émeutes urbaines après la mort de l'adolescent de 17 ans à Nanterre, 7000 policiers et gendarmes ont été déployés et 162 personnes ont été arrêtées, selon les médias.
Des affrontements entre groupes de jeunes et forces de l’ordre ont également secoué Brest, Saint-Etienne, Nice, et Lyon. Dans cette dernière ville, très touchée la veille par les violences urbaines, 21 personnes ont été arrêtées.
Outre le renforcement du dispositif sécuritaire suite au drame de Nanterre, le gouvernement, qui redoute un scénario similaire aux trois semaines d’émeutes des banlieues de 2005 suite à la mort de deux jeunes à Clichy-Sous-Bois, dans la petite couronne de Paris, a décidé l'annulation d'événements de grande ampleur, tandis que plusieurs villes ont instauré des couvre-feux nocturnes.
Dans le cadre de ces violences urbaines, qui se poursuivent depuis mardi, plusieurs pays, dont les Etats-Uni et le Royaume-Uni, ont appelé leurs ressortissants en France ou souhaitant se rendre dans l'hexagone à la vigilance et à éviter les rassemblements de masse.
"La France est en feu" (New York Times)
Washington - "Pendant des années, la France a été comme une cocotte-minute", écrit samedi le quotidien américain The New York Times, ajoutant que "cette semaine, ça a explosé".
Dans un article d'opinion, le célèbre journal américain relève que la mort d'un jeu adolescent dans un tir de la police française "a déclenché une révolte dans tout le pays contre la violence policière et le racisme".
"Au cours des dernières nuits, des manifestations ont éclaté de façon spectaculaire" en France, ajoute la publication, notant qu'à Toulouse, Lille, Marseille et Paris, des groupes de manifestants ont saccagé des postes de police et pillé ou vandalisé des dizaines d'entreprises, lançant des cocktails Molotov sur les bâtiments publics et la police anti-émeute.
Près d'un millier de personnes ont été arrêtées à la suite des ces révoltes, souligne le quotidien, qui relève que "la colère ne montre aucun signe d'apaisement".
Le meurtre de Nahel, qui, pour beaucoup, ressemblait davantage à une exécution sommaire, a révélé la forme la plus extrême de la violence policière qui a longtemps visé les communautés de couleur en France", fait remarquer la publication.
Ce drame "a également agi comme un catalyseur du mécontentement qui couve dans tout le pays", souligne la même source, qui note que pour le président Emmanuel Macron, "il s'agit un nouveau coup porté à son autorité, puisqu'il était une nouvelle fois contraint d'affronter une France en feu".
"Le gouvernement saisit rarement les occasions de s'attaquer sérieusement au problème de la violence policière", rappelle le quotidien, qui estime qu'"une partie du problème réside dans la relation de M. Macron avec la police".
"Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le président s'est appuyé sur les forces de police, consolidant leur rôle central dans la vie politique française", explique la publication, ajoutant que "la vague de protestations rejetant les différentes réformes sociales de M. Macron – la plus récente étant celle du système de retraite – a été contrée par un recours massif à la police".
"Même en plein pandémie, les policiers ont été les exécuteurs de première ligne des interdictions et des couvre-feux stricts de M. Macron", rappelle le journal, notant que "maintenant que les forces de l'ordre sont au centre d'une polémique nationale, il n'est pas surprenant que M. Macron ait les mains liées".
La presse nord-américaine pointe l’échec de Macron
La presse nord-américaine s’est largement faite l’écho des émeutes qui embrasent la France depuis trois jours suite à la mort d’un adolescent par un tir de la police, pointant en particulier l’échec du président Emmanuel Macron à adresser les questions de la discrimination et de la violence policière qui minent le pays.
“Les émeutes en France s'intensifient alors que Macron peine à répondre”, titre vendredi le quotidien américain Wall Street Journal dans un article illustré de photos de véhicules calcinés.
La flambée de violence a contraint Macron à écourter sa visite à Bruxelles pour un sommet de l'Union européenne et à retourner à Paris pour tenir une réunion d'urgence, indique le quotidien, ajoutant que “le dirigeant français fait maintenant face à une nouvelle crise après avoir tenté ce printemps de contenir les violentes protestations contre sa décision impopulaire de relever l'âge de la retraite”.
“Cette fois, les troubles découlent des tensions qui couvent depuis des années entre la police et les minorités ouvrières françaises, dont beaucoup sont musulmanes, qui résident dans les banlieues du pays ou à la périphérie des villes”, ajoute la publication.
De son côté, la chaîne américaine d’information en continu CNN souligne qu’un “nombre important de personnes à travers la France restent choquées et en colère, en particulier les jeunes hommes et femmes de couleur qui ont été victimes de discrimination par la police”.
“Cette colère a, pendant trois nuits consécutives, cédé la place à de violentes manifestations à travers le pays”, ajoute CNN, notant que la tragédie de la mort du petit Nahel “a ravivé un débat houleux sur la discrimination et le maintien de l'ordre dans les communautés multiethniques à faible revenu”.
“La poursuite des troubles serait un coup dur pour le programme du gouvernement”, relève la même source, qui rappelle que “Macron et ses ministres ont passé une grande partie de l'année à faire face aux retombées de la mise en place de réformes des retraites extrêmement impopulaires”.
Les questions de la race et de la discrimination sont des questions politiques récurrentes et délicates en France, rappelle CNN.
De son côté, le Washington Post relève que “l'escalade de la crise est un test pour Macron, un dirigeant dont l'ambition sur la scène mondiale a été mise à l'épreuve ces derniers mois par des dysfonctionnements internes”.
“La mort de l’adolescent relance un débat houleux sur la race, l'identité et la police”, note le grand tirage américain, qui rapporte que les militants français exigent la fin de ce qu'ils appellent les tactiques policières discriminatoires qui ciblent de manière disproportionnée les minorités en France, principalement les personnes d'ascendance africaine et arabe.
Pour sa part, Radio Canada écrit que “la France se réveille dans un décor post-chaotique après une troisième nuit de violences dans plusieurs villes de l'Hexagone”, ajoutant que “les agendas du président Emmanuel Macron et de son gouvernement ont été chamboulés”.
“Le recours à l’état d’urgence est désormais évoqué par des responsables politiques, notamment ceux de l’extrême droite”, souligne le média canadien.
Radio Canada, qui indique aussi que l’ONU a pointé le racisme au sein des forces de l’ordre en France, reprend une déclaration de Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, qui a souligné que “c'est le moment pour le pays [la France ] de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre”.
La France pourrait bientôt exploser et Macron ne peut s'en prendre qu'à lui-même (The Telegraph)
Londres - La France risque de vivre un été de troubles déclenchés par des violences policières se propageant dans tout le pays, divisant une nation de plus en plus polarisée et la poussant vers les extrêmes, souligne, vendredi, le quotidien britannique The Telegraph, notant que si c'est le cas, le président Macron aura perdu son pari des "Cent jours".
Il y a deux mois, "le président français, livide mais pas abattu après l'âpre bataille pour sa réforme de la loi sur les retraites", avait promis qu'il rétablirait la situation de son gouvernement en 100 jours de mesures ambitieuses pour l'emploi, l'éducation et la justice, rappelle la publication, précisant qu'il voulait "renouer" avec la France profonde, le "vrai" pays, loin de l'élite métropolitaine à laquelle il appartient lui-même.
''Mais l'assassinat à bout portant par la police, mardi dernier, d'un livreur de Nanterre âgé de 17 ans a déclenché la colère et des émeutes. Celles-ci, après trois jours, semblent pouvoir conduire à une répétition en France de l'été 2020 aux États-Unis, après le meurtre de George Floyd : des villes sous quasi-siège, un déplacement des plaques tectoniques, dans lequel des relations raciales et sociales enflammées détruisent tout ce qui reste du pacte social pour la majorité des Français'', ajoute la même source.
"Si un tel désastre se produit, Macron y aura joué un rôle", insiste le grand tirage. Oubliant le principe de la séparation des pouvoirs, il s'est empressé, sans attendre les résultats de l'interrogatoire judiciaire en cours des deux policiers impliqués, de condamner publiquement la fusillade et d'exiger une "justice rapide", poursuit-on.
En d'autres termes, il a réagi à une situation potentiellement incendiaire en alimentant les flammes, tout en apparaissant faible aux yeux des activistes et des politiciens extrémistes, observe le journal.
''Ses incursions de plus en plus fréquentes dans la grande politique étrangère ne sont pas populaires en France. Et comme l'ont fait remarquer les observateurs dès le début, les premiers Cent-Jours ont été l'époque où Napoléon a tenté de reconquérir son trône, après son évasion de l'île d'Elbe à Waterloo : un mauvais présage pour l'homme qui a tenté de moderniser le bonapartisme dans la politique française", conclut The Telegraph.
Un malaise social profond (The Guardian)
La mort de Nahel, un jeune adolescent de 17 ans, abattu par la police mardi, n'est pas un incident isolé mais un acte qui reflète des problèmes plus larges de relations raciales au sein de la société française et de la police du pays, a analysé dimanche le quotidien britannique The Guardian.
La fureur et la violence ont éclaté dans de nombreuses villes françaises après l'apparition d'une vidéo montrant le moment où le jeune a été abattu à bout portant dans sa voiture. Il y a eu 21 fusillades mortelles lors de contrôles routiers par la police depuis 2020. "La plupart des victimes étaient d'origine noire ou arabe", déplore le grand tirage.
Au sens le plus large, la mort de Nahel a fait resurgir des questions délicates sur le dogme français de l'assimilation raciale, de la laïcité et de l'identité unique, estime la publication.
"Les méthodes agressives, parfois brutales, employées par la police française, lourdement armée et indisciplinée, constituent un problème de longue date", soutient le média, rappelant que le problème a été mis en évidence lors des manifestations de rue des "gilets jaunes" en 2018-19, au cours desquelles des milliers de manifestants ont été blessés.
Des problèmes similaires ont surgi lors des manifestations liées à la réforme des retraites cette année et les organisations de défense des libertés civiles ont été très critiques à l'égard des forces de l'ordre.
Le fait que les dirigeants de la police se sentent en droit de qualifier les émeutiers adolescents de "vermine" et de "hordes sauvages" est révélateur du fossé dangereux et de plus en plus profond qui sépare les "nantis" et les "démunis" de la France.
L'incapacité de la classe politique française à s'attaquer à ce problème est l'une des raisons pour lesquelles de nombreux jeunes, en particulier les personnes de couleur, se croient en guerre contre le système, explique le journal, soulignant qu'Emmanuel Macron a été accusé d'irresponsabilité lorsqu'il a été photographié à un concert d'Elton John alors que Paris brûlait.
Dans sa tentative de reprendre le contrôle, Macron a provoqué la colère des syndicats de police en qualifiant la fusillade d'"inexcusable", alors même que ses appels au respect de la loi et de l'ordre étaient largement ignorés, conclut le quotidien.
La France au bord du gouffre social (El Pais)
Madrid - L'''assassinat'' du jeune Nahel par la police et le climat de ''rébellion'' qui se répand dans les banlieues de la quasi-totalité des grandes villes françaises confirment, une nouvelle fois, ''la gravité de la situation sociale et identitaire en France'', rapporte, samedi, le quotidien espagnol ''El Pais'', qui estime que le pays est ''au bord du gouffre social''.
''Ce qui s'est passé est très significatif de la distance croissante entre l’État et une partie importante de la population, notamment les jeunes, dans ces quartiers de relégation sociale, de la haine entre la présence policière incessante et les citoyens exclus, de la fragmentation socio-identitaire, malgré les investissements massifs réalisés par l’État ces dernières années'', souligne le journal.
''Le pays s'est désintégré socialement et probablement de manière irréversible au cours des dernières décennies, et les couches sociales exclues sont essentiellement issues de l'immigration - deuxième, troisième, quatrième génération'', relève ''El Pais'', ajoutant que ''face à cette situation détestable, il est difficile de trouver une réponse viable''.
''Pendant ce temps, le racisme prolifère, l'arsenal répressif légal s'étoffe d'année en année, avec pour résultat un arbitraire policier inédit depuis des décennies : la police a tué 27 personnes au cours des trois dernières années et l'État laisse libre cours à la fragmentation sociale, incapable de réprimer les représentants mêmes de la légalité démocratique'', indique la publication espagnole.
Résultat de cette situation, ''la France se rapproche tristement et dangereusement du bord du précipice'', conclut ''El Pais''.
Rome déplore le "mal-être évident" des banlieues françaises
A Rome, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déploré samedi, le "mal-être évident" régnant dans les banlieues françaises, après une quatrième nuit consécutive de heurts ayant abouti à plus d'un millier d'interpellations.
"Évidemment il y a un mal-être surtout dans les grandes périphéries françaises qui a explosé en raison de cet épisode très triste qui ne devait pas arriver", a regretté le MAE italien sur les ondes de la radio publique italienne.
M.Tajani a, ainsi, réitéré la mise en garde adressée vendredi par son ministère aux ressortissants italiens en France, les appelant à "suivre les conseils des forces de l'ordre et à ne pas s'approcher des lieux théâtre d'affrontements".
La politique de Macron suscite la violence et la haine
A Rome toujours, la politique du président français, Emmanuel Macron, suscite "des soulèvements dangereux pleins de violence et de haine", a souligné le média italien "scenari economici" , évoquant une "situation sociale initialement explosive qui fait brûler la France".
“Le meurtre de Nahel n'est que l'allumette jetée dans le réservoir d'un pays en colère, blessé, humilié par le gouvernement Macron”, a estimé le portail spécialisé dans les analyses géopolitiques et économiques, signalant que “l'austérité et la répression politique ont trop duré en France”.
Le site d’information a évoqué “les contestations sur la réforme des retraites qui ont fait voler en éclat toute forme de consensus populaire envers le gouvernement macronien”, rappelant que les syndicats et les classes moyennes se sont associés pour combattre “un gouvernement qu'ils considèrent désormais comme un technocrate froid”.
Selon le portail, “Macron continue d’appliquer la poigne dure pour la énième fois”. “Mais comment peut-on gouverner en passant d'une répression à l'autre?”, s’interroge le média italien.
La mort de Nahel n’est pas un cas isolé,
La mort de Nahel n’est pas un cas isolé. Elle est - une nouvelle fois, une fois de trop- la mort d’un jeune de quartier populaire issu de l’immigration maghrébine ou subsaharienne", soulignent plusieurs personnalités françaises de différents bords dans une tribune collective publiée dans “Libération” de samedi.
Les signataires interrogent “le fonctionnement de la police nationale”, qui selon eux, est le “fruit des choix politiques”.Combien d’autres morts faudra-t-il avant que les pouvoirs publics cessent la politique de l’autruche face à la multiplication de ces drames ?, se demandent-ils, pointant du doigt le “discours anti-immigrés” en France.
Les signataires de la tribune, qui affirment leur attachement à ce que les forces de l’ordre soient exemplaires et que Nahel ne soit pas un prénom sur une liste appelée à s’allonger, demandent la refonte des dispositions de la loi de février 2017 relative à la sécurité publique qui, à tort ou à raison, a été interprétée par les policiers comme un assouplissement des règles encadrant le recours à leurs armes, estimant que depuis, le recours injustifié aux armes à feu en direction de véhicules en mouvement s’est “sensiblement accru”.
Ils exigent aussi l’ouverture d’une réflexion sur la prévention du racisme au sein de la police. “A rebours de la minimisation des manifestations de ce fléau au sein d’un corps d’Etat qui devrait en être exempt, les pouvoirs publics ont la responsabilité de lutter contre les imaginaires ethnicisés d’un trop grand nombre de membres des forces de l’ordre”, soulignent-ils.
Les signataires, entre autres Dominique Sopo, président de SOS Racisme, Thomas Piketty, directeur d’études à l’EHESS, Kaltoum Gachi, coprésidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire, Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT et Mario Stasi, président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, demandent également la révision de la philosophie du maintien de l’ordre, “aujourd’hui souvent axée sur la confrontation”.
La mort brutale du jeune Nahel a suscité une vague d’indignation alors que des violences urbaines nocturnes secouent depuis mardi le pays avec des centaines d'interpellations et des dégradations de biens privés et publics, notamment.
La majorité des Français se considère "perdante" depuis l'élection de Macron (enquête)
La majorité des Français se considère "perdante" plutôt que "gagnante" de la politique menée en France depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, selon une enquête de l’institut de sondage Ifop-Fiducial.
Sur l'ensemble de la population interrogée, seule une minorité de Français estime être gagnante de la politique menée par l'actuel président français (25%), un chiffre en baisse constante depuis janvier 2022 (33%, -8 points), d'après le sondage dévoilé récemment.
S'agissant des catégories socio-professionnelles, l'enquête met en exergue des différences significatives dans la perception des bénéficiaires de la politique menée par Emmanuel Macron. Les dirigeants d’entreprise sont perçus comme les plus privilégiés par l'action de M. Macron (68%), suivis des habitants des grandes villes et métropoles (41%). Les fonctionnaires complétant le trio de tête (41%).
Les retraités (17%), les classes moyennes (16%) et les habitants des communes rurales (15%) arrivent, quant à eux, en bas de classement et sont perçus comme les grands perdants de la politique menée par Macron depuis son élection.
Les résultats détaillés du sondage soulèvent par ailleurs des divergences significatives selon la proximité politique des répondants. Seulement 8% des proches de La France Insoumise, 10% du Parti Socialiste et 14% de ceux du Rassemblement National et ceux d'Europe Écologie Les Verts indiquent profiter de la politique de Macron, alors que les sympathisants de Renaissance (81%) et des Républicains (38%) déclarent bénéficier le plus de la politique du président.
Réalisée du 27 au 28 juin 2023, cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La France doit s'attaquer sérieusement aux problèmes profonds du racisme (HCDH)
Genève - La France doit s'attaquer sérieusement aux problèmes profonds du racisme et de la discrimination au sein des forces de l’ordre, a déclaré, vendredi, la porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, en réaction à la mort brutale du jeune Nahel par un tir à bout portant d’un policier à Nanterre, en banlieue parisienne.
'’Nous sommes préoccupés par le meurtre d'un jeune de 17 ans d'origine nord-africaine par la police en France mardi. Nous notons qu'une enquête a été ouverte sur des allégations d'homicide volontaire. C'est le moment pour le pays (la France) de s'attaquer sérieusement aux problèmes profonds du racisme et de la discrimination au sein des forces de l’ordre’’, a commenté la porte-parole.
Elle a également appelé les autorités à ‘’veiller à ce que le recours à la force par la police pour lutter contre les éléments violents lors de manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité’’.
Toute allégation d'usage disproportionné de la force doit faire l'objet d'une enquête rapide, a insisté la porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
Bruxelles à l’instar de Macron et de sa France
La zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles a procédé, vendredi, à une cinquantaine d'arrestations administratives ''préventives", dans le cadre d'une opération visant à empêcher des émeutes à la suite d'appels à se rassembler dans le centre-ville, pour protester contre la mort en France d'un adolescent, tué par un policier.
Suite à des appels lancés sur les réseaux sociaux, des jeunes se sont rassemblés vendredi après-midi en divers endroits de Bruxelles, selon la police.
La zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles est sur le qui-vive, après de premiers rassemblements de jeunes jeudi soir, qui ont tourné à la confrontation avec les forces de l'ordre.
"Nous fonctionnons avec une unité de commandement", a déclaré, vendredi soir, la porte-parole de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, Ilse Van de Keere, à l’agence Belga.
"La coordination est assurée par le chef de corps. Tous les partenaires concernés sont présents au centre de crise régional", a-t-elle précisé.
Vendredi en début de soirée, une cinquantaine de personnes ont déjà été arrêtées administrativement. "Il s'agit d'arrestations préventives de personnes en possession de matériel, dont on peut supposer qu'il était destiné à commettre des dégradations", a déclaré Ilse Van de Keere.
Jeudi soir, des appels à se rassembler avaient aussi été lancés sur les réseaux sociaux, dans le but de protester contre la mort à Nanterre, en banlieue parisienne, de Nahel, un adolescent de 17 ans. Celui-ci a été tué à bout portant par un policier.
La police a interpellé au total 64 personnes au cours de la soirée de jeudi.