Retraites: un enseignant français convoqué à la police pour un pantin de Macron sur les rails

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La police française devant des poubelles en feu lors d'une manifestation après que le gouvernement a fait passer une réforme des retraites au parlement sans vote, en utilisant l'article controversé 49.3 , à Paris le 28 mars 2023. La France est confrontée à une nouvelle journée de grèves et de manifestations, près de deux semaines après que le président a contourné le parlement pour faire passer une réforme des retraites qui provoque des troubles dans le pays (photo JULIEN DE ROSA / AFP).

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Un enseignant français a été interrogé des heures par la police lundi pour avoir placé son "paillassou", un pantin à l'effigie du président Emmanuel Macron, sur les rails de la gare de Nice lors d'une manifestation, a-t-il affirmé mardi à l'AFP, dénonçant une "intimidation".

La préfecture a confirmé de son côté à l'AFP avoir déposé une plainte au nom de l'Etat à la suite de la "mise en scène macabre" à laquelle se serait prêté cet enseignant.

Lors de la journée nationale d'action contre la réforme des retraites du 23 mars, lors d'un court blocage de la gare de Nice, dans le sud de la France, cet instituteur avait placé sur les rails son "paillassou" Macron, devant une rame TGV à l'arrêt.

Le "paillassou" est une tradition du carnaval de Nice, une sorte de mannequin de paille dans lequel on met tous ses problèmes et que l'on fait valser avec un drap le plus loin possible pour s'en débarrasser.

Thomas Ghestem avait eu l'idée de ce "paillassou" en costume cravate avec le visage du président en 2018, pour "la fête à Macron" lancée alors par le député de La France insoumise François Ruffin.

Rappelant que le "paillassou" est un "symbole de la liberté d'expression" et une "tradition carnavalesque niçoise", l'intersyndicale estime que s'"attaquer à ce symbole, c'est entraver la liberté d'expression ici et ailleurs: ces méthodes d'intimidation ont été appliquées dans plusieurs villes de France, elles sont intolérables et inacceptables et n'ont pas leur place dans notre pays".

Gardé à vue pendant huit heures, Thomas Ghestem, membre du syndicat FSU, a été interrogé par les policiers pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique et provocation publique à la commission de crime ou délit sans intention", a-t-il précisé.

Il est finalement reparti libre mais son domicile a été perquisitionné, a-t-il affirmé. La garde à vue a été levée, a confirmé le parquet de Nice à l'AFP, précisant cependant que l'enquête sur les faits se poursuit.