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Violences au Sénégal : les cours suspendus dans la région de Ziguinchor jusqu'au 25 mai
La ville sénégalaise de Ziguinchor, située dans le sud du pays, est depuis lundi en proie aux échauffourées entre les partisans de Ousmane Sonko et les forces de l'ordre
Dakar - Les autorités sénégalaises ont décidé la suspension des cours dans l'ensemble des établissements scolaires de la région de Ziguinchor (Casamance, sud), durant la période du 19 au 25 mai courant, soit deux jours après la reprise du procès le 23 courant contre le leader de Pastef et maire de cette ville Ousmane Sonko, accusé de "viol présumés" et "menaces de mort" sur une employée d'un salon de beauté à Dakar.
"Les cours sont suspendus sur l’étendue de la région de Ziguinchor dans les écoles, établissements et centres de formation professionnelle du vendredi 19 mai 2023, à partir de huit heures, au jeudi 25 mai 2023 à huit heures", a indiqué, mercredi dans un communiqué, l’inspecteur d’académie (IA), dans cette région, Cheikh Faye.
La ville sénégalaise de Ziguinchor, située dans le sud du pays, est depuis lundi en proie aux échauffourées entre les partisans de Ousmane Sonko et les forces de l'ordre, en dépit du renvoi mardi au 23 mai prochain en audience spéciale du procès pour "viols" et "menaces de mort" opposant le leader de Pastef à l’ex-masseuse Adji Sarr, selon la presse locale.
Des manifestations ont occasionné plusieurs pertes matérielles. Un bus de l’université Assane Seck a été incendié. Le service de l’élevage a été saccagé et un de ses véhicules de fonction a été également incendié par les manifestants, selon l'agence de presse sénégalaise "APS".
Deux individus dont un policier ont été tués, lundi, et plusieurs manifestants blessés durant les violences. La radio communautaire Kassumaye FM a été caillassée, une partie de l’Alliance française a été aussi incendiée, a ajouté la même source.
Le ministère de l'intérieur a annoncé mardi dans un communiqué avoir été "informé de la découverte des corps sans vie de deux jeunes" lundi: l'un, identifié, qui aurait succombé à une blessure par arme blanche dans la banlieue de Dakar, un autre, non-identifié, à Ziguinchor.
La veille, le ministère avait rapporté la mort accidentelle d'un policier, écrasé par un blindé déployé lors des heurts survenus à Ziguinchor.
Selon l'agence sénégalaise APS, "des routes sont rendues impraticables, les jeunes ayant dressé des barricades sur le principales artères de la ville. Les axes qui mènent chez Ousmane Sonko sont barrés, sous l’œil vigilant de ses partisans".
Mardi, le procès pour "viol présumé" de l’opposant Ousmane Sonko contre Adji Sarr, ouvert devant la chambre criminelle du tribunal de Dakar en l'absence de l'accusé, a été renvoyé en audience spéciale au mardi 23 mai. La victime était par contre présente à l'audience du 16 mai.
Sonko, 48 ans, candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres de Dakar, à Ziguinchor, ville dont il est le maire et où il s'est retiré il y a quelques jours.
L'APS a rapporté que le leader du parti PASTEF, "est sorti mercredi soir pour s'offrir un bain de foule devant son domicile à Ziguinchor", ajoutant "qu'après une déambulation au milieu d’une foule en liesse, Ousmane Sonko est retourné à son domicile sans faire de discours".
On ignore pour le moment si l'opposant sénégalais va se présenter ou non mardi prochain à l'audience du 23 mai devant la chambre criminelle du tribunal de Dakar.
Ousmane Sonko, placé sous contrôle judiciaire depuis deux ans, avait déclaré avoir décidé de ne plus coopérer avec la justice dans les affaires judiciaires le concernant.
Selon des analystes, si l'accusé ne se présente pas devant le tribunal il sera jugé par contumace.
Sonko avait été condamné en appel le 8 mai à six mois de prison avec sursis dans une autre affaire pour "diffamation" et "injures publiques" contre un ministre. Cette peine, à elle seule, pourrait le priver de son éligibilité à la présidentielle de 2024 si elle est confirmée en cassation.
En mars 2021, rappelle-t-on, l'interpellation de Sonko alors qu'il se rendait au tribunal dans l'affaire de "viols présumés", avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui avaient fait des victimes.