chroniques
Benkirane fossoyeur du PJD ?
Les cadres du PJD voient leur train s'approcher du mur. Ils ont passé 20 ans à se “normaliser” pour accéder aux affaires et leur chef les renvoie hors du champ, sans un seul argument leur permettant de renforcer leur popularité
Je vais vous faire un aveu lourd de conséquences, le seul journal que j'achète régulièrement est celui de Bouachrine, parce qu'il me permet de pallier a une grande déficience, j'ai tres peu de sources au sein du PJD. Grace a lui je peux “humer” ce qui se passe chez les islamistes, qui en majorité n'arrivent pas à avoir des relations civilisées avec un areligieux comme ils disent.
Bouachrine écrit que Benkirane refuse d'être téléguidé et que Aziz Rabbah, parce qu'il a déclaré que “Le Roi est notre père à tous, il peut nous conseiller, nous réprimander...”serait lui dans la configuration de la limitation de l'indépendance du parti. Rabbah avait déjà été désigné par Benkirane lui même comme “un garçon trop pressé”. Les carrières individuelles ne me concernent pas. Par contre la déflagration, tue pour le moment, au sein du PJD, m'intéresse au plus haut niveau.
En 2002, Youssoufi a accepté la nomination de Jettou, a négocié les postes, avant d'aller à Bruxelles déclarer que c'était la fin du processus démocratique. J'avais écrit “Youssoufi le liquidateur”. Là on est face à un schéma, à la fois semblable et très différent. Benkirane a dit, durant toute la campagne, “donnez moi vos voix et je fais mon affaire de ceux qui affirment qu'ils ne s'allieront jamais avec nous “. Il a eu les voix et il a mis le pays dans l'impasse.
Il est réellement ridicule quand il dit aujourd'hui que soit on reconduit l'ancienne majorité, soit c'est niet. Il prend les Marocains pour des imbéciles, parce que cette solution, la plus logique, celle de reconduire une majorité toujours majoritaire, a été récusée... par Benkirane, tombé amoureux de Chabat qui l'a traité de Daeshien quelques semaines plus tôt. Il a joué sur la fibre des forces occultes qui l'empêcheraient de gouverner. Cinq mois plus tard, si ces forces occultes existent, elles ont gagné face à l'idiot du village qui se prend pour un Hdidane moderne.
Les Marocains sont lassés, mais surtout, les cadres du PJD voient leur train s'approcher du mur. Ils ont passé 20 ans à se “normaliser” pour accéder aux affaires et leur chef les renvoie hors du champ, sans un seul argument leur permettant de renforcer leur popularité. Il n'y a plus ni “tahakkoum”, ni clan anti-réformes, mais seulement Benkirane qui n'aime pas Lachgar. Cela ne soulève pas l'enthousiasme. Le PJD a perdu le bénéfice de sa campagne.