Cinéma, mon amour de Driss Chouika : DANSE AVEC LES LOUPS, UNE PROFONDE EXPLORATION DE LA CULTURE AMÉRINDIENNE

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L’un des points forts du film est son authenticité toute naturelle. En regardant le film, on comprend bien pourquoi Costner a tenu à choisir 400 véritables indiens, 150 comédiens et 250 figurants, appartenant à différentes tribus

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« Ce film est la lettre d’amour que j’adresse aux Indiens, dit Kevin Costner. On les a exterminés, on a détruit leur culture pour posséder leur terre. J’ai aussi voulu montrer qu’ils ont toujours su vivre en harmonie avec la nature ».

Kevin Costner. 

A 35 ans, Kevin Costner, alors comédien reconnu pour son grand talent, prend la décision risquée de produire, réaliser et camper le premier role de l’adaptation du fameux roman de Michael Blake, “Danse avec les loups“. Mais les Majors boudent le projet, le jugeant trop risqué. Cela ne fait pas renoncer Costner à son défi, et il y met toutes ses économies en tant que producteur tout en continuant la recherche de fonds complémentaires. Finalement, la modeste compagnie de production dans le temps, Orion, met à disposition les fonds qui manquent pour boucler le budget du film.

Le succès a été retentissant. Sorti en novembre 1990 aux Etats-Unis, puis en janvier/février au Royaume-Uni et en France, l’accueil a été très favorable, tant auprès de la critique que du large public et des cinéphiles à travers le monde. Ce succès a été confirmé par les festivals les plus prestigieux. Il a eu en 1991, pas moins de 7 Oscars (Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur montage pour Neil Travis, Meilleure musique pour John Barry, Meilleure photographie pour Dean Semler, Meilleur mixage son pour Bill W. Benton, Jeffrey Perkins, Gregory H. Watkins et Russell Williams, Meilleur scénario adapté pour Michael Blake), Ours d’Argent à la Berlinale pour une réalisation exceptionnelle, ainsi qu’un nombre impressionnant de prix et récompenses.

Le film raconte la très attachante histoire du jeune lieutenant de cavalerie américain John Dunbar, l’un des héros de la guerre de Sécession. Une fois la guerre finie, il découvre un poste isolé à la frontière des territoires Indiens et s'y installe. Il gagne progressivement la confiance des Sioux et apprend leur langue. Il finit ainsi par devenir un sioux pur et dur, profondément imprégné par leur culture et leurs traditions séculaires. Ayant développé une amitié naturelle avec un loup, ils lui ont donné, selon leur tradition, le nom de « Danse avec Loups ». 

UNE PROFONDE EXPLORATION DE LA CULTURE AMÉRINDIENNE

Le film "Danse avec les loups" est un véritable chef-d'œuvre cinématographique qui a non seulement captivé les audiences par sa beauté visuelle mais aussi par son approche qui explore en profondeur la culture amérindienne avec toutes ses traditions séculaires. L’évolution de son personnage principal, John Dunbar, aa transformation, sa compréhension et son respect croissant envers la culture Lakota des Sioux offrent une toile de fond pour explorer des thèmes sociaux et historiques profonds.

C’est une quête de l'identité et de l'appartenance à un groupe social bien déterminé, avec une organisation et des codes sociaux bien définis et solidairement respectés et observés. Initialement, Dunbar est un homme perdu, en quête d'une nouvelle direction après une action héroïque accidentelle sur le champ de bataille. Sa quête le mène à un monde complètement différent où son identité et ses valeurs sont constamment remises en question. Sa transformation progressive de soldat américain en membre d'une tribu Lakota révèle une critique sociale de l'époque en termes de conquête et de colonisation. Dans la réalité, Kevin Costner a fini par aimer, apprécier et adopter cette identité culturelle en affirmant « Ce film est la lettre d’amour que j’adresse aux Indiens, dit Kevin Costner. On les a exterminés, on a détruit leur culture pour posséder leur terre. J’ai aussi voulu montrer qu’ils ont toujours su vivre en harmonie avec la nature »

Les relations développées entre Dunbar et les membres de la tribu Lakota sont centrales dans l'intrigue. Ces interactions offrent une exploration profonde de la communication interculturelle. Contrairement à bon nombre de représentations cinématographiques de cette période, "Danse avec les loups" met en lumière une représentation respectueuse et nuancée des peuples amérindiens, évitant les stéréotypes simplistes pour se concentrer sur la compréhension mutuelle et le respect. Ce film souligne la possibilité de relations harmonieuses fondées sur l'empathie et le respect culturel mutuel.

UNE AUTHENTICITÉ TOUTE NATURELLE

L’un des points forts du film est son authenticité toute naturelle. En regardant le film, on comprend bien pourquoi Costner a tenu à choisir 400 véritables indiens, 150 comédiens et 250 figurants, appartenant à différentes tribus. Et durant plusieurs semaines, tous ont suivi des stages d’équitation et des cours d’apprentissage de la langue lakota des sioux. Il a tenu également à tourner les dialogues des sioux dans leur langue, avec des sous-titrages en anglais américain. Preuve que l’authenticité ne s’improvise pas.

Ce cachet d’authenticité est accentué par les décors naturels choisis. La nature occupe une place primordiale dans le film, traitée presque comme un personnage à part entière. Les paysages vastes et magnifiques des Grandes Plaines sont capturés avec une cinématographie captivante, soulignant l'importance du lien avec la terre pour les peuples indigènes. La relation de Dunbar avec les loups symbolise également son intégration dans un monde naturel en harmonie, reflétant la philosophie Lakota de respect et de protection de la nature, contrastant fortement avec l'approche utilitaire et souvent destructrice de l'expansion occidentale.

FILMOGRAPHIE DE KEVIN COSTNER RÉALISATEUR (LM)

« Danse avec les loups » (1990) ; « Postman » (1997) ; « Open Range » (2003) ; « Horizon : Une saga américaine, Chap. 1 » (2024) ; « Horizon : Une saga américaine, Chap. 2 » (2024).

FILMS DE K. COSTNER/ACTEUR QUI ONT FAIT DATE

« Les Incorruptibles » (1987) de Brian De Palma ; « JFK » (1991) de Oliver Stone ; « Bodyguard » (1992) de Mick Jackson ; « Wyatt Earp » (1994) de Lawrence Kasdan.

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