Cinéma, mon amour de Driss Chouika ; JEREMY IRONS, UN TALENT ET UN CHARISME IMPRESSIONNANTS

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Jeremy Irons a pu incarner avec la même justesse un aussi célèbre écrivain comme Franz Kafka (“Kafka“ de Steven Soderbergh ), un évangéliste jésuite du 18ème siècle (“Mission“ de Roland Joffé), un terroriste allemand notoire (“Une journée en enfer“ de John McTiernan), un double rôle de jumeaux (“Faux-semblants“ de David Cronenberg), un très riche compte (“Le mystère von Bülow“ de Barbet Schroeder), le pape Rodrigo Borgia (dans la série “The Borgia“ de Neil Jordan…

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« Je suis devenu un acteur pour être un vaurien et un vagabond, je ne pense donc pas que l’establishment aurait été en mesure de m’intégrer comme l’un des siens, car je ne le suis pas ». Jeremy Irons.

Après avoir débuté au théâtre à Londres à la fin des années 60, Jeremy Irons avait rejoint Broadway au début des années 80, où il reçoit le prix du meilleur comédien (Tony Award), et se dirige vers le cinéma où il reçoit le BAFTA du meilleur acteur en 1982 pour son rôle dans le film “La maîtresse du lieutenant Français“ de Karel Reisz avant de remporter la prestigieuse récompense de l’Oscar de la meilleure interprétation masculine en 1990 pour son rôle dans le drame psychologique “Le mystère de von Bülow“ de Barbet Schroeder. Il est ainsi l’un des rares comédiens à être à l’aise et exceller aussi bien au cinéma, au théâtre qu’à la télévision, ayant remporté ce qu’on appelle “Les trois couronnes des acteurs“ (Triple Crown of Acting) décernés aux Etats-Unis pour le Cinéma (l’Oscar), le Théâtre (le Tony) et la Télévision (l’Emmy).

Comédien d’un immense talent et d’un charisme incomparable, le registre d'interprétation d’Irons englobe un large champ de genres et types de rôles qu’il arrive toujours à composer d’une manière convaincante et magistrale. Son sens d’interprétation juste et intelligente des personnages les plus divers, lui permet d'être à l’aise aussi bien dans des superproductions que dans des films d’auteurs indépendants, au cinéma comme au théâtre et à la télévision. Il est aussi bien connu par sa liberté de pensée et son indépendance d’esprit, affirmant explicitement : « Je suis devenu un acteur pour être un vaurien et un vagabond, je ne pense donc pas que l’establishment aurait été en mesure de m’intégrer comme l’un des siens, car je ne le suis pas ». Et c’est peut-être cette liberté d’esprit, et aussi le fait que pour lui l’Art et la Vie sont foncièrement indissociables, qui lui permettent de maîtriser son jeu à la perfection, puisant dans toutes les possibilités offertes par le vécu quotidien de ses personnages, qu’il nourrit par son pragmatisme, sa culture artistique et sa riche expérience.

Jeremy Irons se glisse dans la peau de ses personnages comme un poisson dans l’eau, aidé par sa réputation de comédien professionnel exigeant. C’est ainsi qu’il a pu incarner avec la même justesse un aussi célèbre écrivain comme Franz Kafka (“Kafka“ de Steven Soderbergh ), un évangéliste jésuite du 18ème siècle (“Mission“ de Roland Joffé), un terroriste allemand notoire (“Une journée en enfer“ de John McTiernan), un double rôle de jumeaux (“Faux-semblants“ de David Cronenberg), un très riche compte (“Le mystère von Bülow“ de Barbet Schroeder), le pape Rodrigo Borgia (dans la série “The Borgia“ de Neil Jordan), un dirigeant sportif américain (“La couleur de la victoire“ de Stephen Hopkins)..., bref des personnages particuliers, charismatiques, froids, énigmatiques, cyniques ou inquiétants.

Comédien exemplaire, admiré aussi bien par les critiques que les cinéphiles à travers le monde, Jeremy Irons a une bien haute idée de son métier et de sa carrière, affirmant que « L’idée d’une carrière m’est apparue comme un verdict de condamnation à la prison. Je serais parti du fond et j’aurais suivi mon chemin jusqu’à atteindre le haut de l’échelle, après j’aurais pris ma retraite et quelque temps après je serais mort... En tant qu’outsider, tout cela m’a semblé très très attirant ». Durant toute sa carrière, il a pu conserver un parfait équilibre entre divers genres et différents styles, du western au film historique, en passant par le fantastique, la comédie populaire, le drame ou le biopic.

Ainsi, comédien accompli, pouvant composer des rôles aussi complexes soient-ils et sur tous les registres, Irons est hautement apprécié et respecté par les plus grands réalisateurs, tant américains qu’européens, aux choix et styles cinématographiques bien différents.

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE DE JEREMY IRONS (LM)

« La maîtresse du lieutenant français » (1981) de Karel Reisz ; « Un amour de Swann » (1984) de Volker Schlöndorf ; « Mission » (1986) de Roland Joffé ; « Faux-semblants » (1986) de David Cronenberg ; « Une journée en enfer » (1988) de John McTiernan ; « Le mystère von Bülow » (1990) de Barbet Schroeder ; « Kafka » (1991) de Steven Soderbergh ; « Fatale » (1992) de Louis Malle ; « Baterfly » (1993) de David Cronenberg ; « Beauté volée » (1996) de Bernardo Bertolucci ; « Lolita » (1997) de Adrian Lyne ; « La machine à explorer le temps » (2002) de Simon Wells ; « And Now… Ladies and Gentlemen » (2002) de Claude Lelouch ; « Adorable Julia » (2004) de Istvan Szabo ; « Kingdom of Heaven » (2005) de Ridley Scott ; « Inland Empire » (2006) de David Lynch ; « La Panthère rose 2 » (2009) de Herald Zwart ; « Un train de nuit pour Lisbonne » (2013) de Bille August ; « La corrispondenza » (2016) de Giuseppe Tornatore ; « La couleur de la victoire » (2016) de Stephen Hopkins ; « House of Gucci » (2021) de Ridley Scott ; « L’ étau de Munich » (2021) de Christian Schwochow ; « The Flash » () de Andrés Muschietti.

DRISS CHOUIKA

 

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