Diner en famille, honneurs militaires, discours devant le Congrès et repas de gala sont au programme de la « visite officielle d’État » du premier ministre indien aux États unis. L’intitulé inédit est une véritable innovation protocolaire. L’Inde le mérite bien.

Coté business, on s’attend à des contrats énormissimes… Coté stratégie, les États unis n’entendent pas se laisser distancer par ce sud global. Coté électoral, les deux leaders sont en période pré-électorales. 

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Pour John Kirby : « Cette relation bilatérale, qui sera, selon nous, l’une des plus importantes pour l’avenir du monde, a un potentiel énorme ». C’est la rencontre d’un couple passionné et passionnant. 

Depuis l'indépendance de l'Inde en 1947, les relations entre l'Inde et les États-Unis ont évolué de manière significative.

Au départ, les relations étaient plutôt froides en raison de la politique étrangère non-alignée de l'Inde et de sa proximité un peu hésitante avec l'Union soviétique pendant la guerre froide. Cependant, au cours des dernières décennies, les relations indo-américaines ont connu une véritable transformation.

Dans les années 1990, l'Inde a entrepris des réformes économiques majeures, ouvrant son économie au commerce et aux investissements étrangers. 

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Cela a conduit à un accroissement des intérêts économiques mutuels. Les États-Unis sont devenus l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Inde et ont encouragé les investissements américains dans le pays.

Sur le plan diplomatique, les relations entre l'Inde et les États-Unis se sont améliorées au fil du temps. En 2005, les deux pays ont signé un accord nucléaire historique qui a permis la coopération nucléaire civile entre eux. Cela a marqué un tournant majeur dans les relations bilatérales et a renforcé la confiance mutuelle.

Depuis lors, l'Inde et les États-Unis ont cherché à approfondir leur coopération dans divers domaines, notamment la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la science et la technologie, l'énergie, l'éducation et la culture. Les échanges de visites de haut niveau entre les dirigeants des deux pays sont devenus plus fréquents, témoignant de l'importance accordée à cette relation.

L'émergence du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) en 2006 a également eu un impact sur les relations indo-américaines. En tant que membre fondateur du BRICS, l'Inde a toujours cherché à maintenir un équilibre entre ses engagements dans le BRICS et sa relation avec les États-Unis. Bien que l'Inde ait continué à renforcer ses liens avec les États-Unis, elle cherche à exploiter les opportunités économiques et politiques offertes par le BRICS.

Sur la guerre d’Ukraine, ce géant démographique s’est avoué dépendant de l’énergie nucléaire, du pétrole et du gaz naturels russes.

Comment peut-on expliquer les hésitations de l’Inde ? L’Inde connait bien ses limites et gère ses casseroles. Elle n’est pas encore une puissance économique majeure, marché interne solvable limité, inégalités sociales et spatiales… et pas encore une puissance technologique. 

Pour quelle intégration opter ? Pour l’Asie pacifique ? Ou bien pour une intégration globale ?

Des questions telles que le commerce bilatéral, la propriété intellectuelle, les droits de l’homme, les visas pour les professionnels indiens aux États-Unis et les divergences sur certains problèmes régionaux peuvent causer des frictions entre les deux pays.

La visite du premier ministre Narendra Modi, met en lumière la complexité des relations entre l'Inde et les États-Unis à quelques semaines du sommet des BRICS.

Bien que le BRICS ait influencé les politiques étrangères de l'Inde, l'Inde (comme les autres) tente de maintenir une relation bilatérale solide avec les États-Unis tout en participant activement au BRICS. Comme quoi dans les périodes de transition, la polygamie peut être une forme d’hésitation, une façon de ne pas trop se compromettre ou de placer un jeton sur toutes les cases de la table de jeu.