La vie politique entre spasmes et calme

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Quand Aziz Akhannouch récupère le RNI, une coquille pratiquement vide, il y avait peu de gens pour parier un kopeck sur Aziz Akhannouch pour  se fondre dans l’habit d’un leader politique. Mais l’homme d’affaires doublé de ministre surprend

La majorité gouvernementale, nous laisse-t-on croire, traverserait une crise qui menace ses équilibres, voire son existence. Pour certains, on les connait partisans sincères ou tartuffistes de Abdalilah Benkirane, cette crise trouverait ses origines dans le boycott par Aziz Akhannouch et ses amis de deux activités gouvernementales : un conseil de gouvernement et le déplacement de son chef à l’Oriental fortement secoué par la contestation des « gueules noires » et qui donne l’impression de s’installer dans la durée. Pour d’autres, pas forcément fans de l’ancien chef de file du PJD, la cause des spasmes gouvernementaux est plutôt à chercher dans les attaques ouvertes et fort de café de Abdalilah Benkirane, en présence de son successeur, Saâdeddine El Othmani, contre le président du RNI lors du congrès de la jeunesse islamiste. La chronologie des faits tend à donner raison aux seconds, les premiers ne faisant qu’ignorer volontairement que la faute incombe essentiellement à celui qui le premier a ouvert les hostilités avec des adversaires qu’il a souvent tendance à considérer comme ses ennemis jurés. Les différents dirigeants du RNI supportent mal  qu’ils soient ainsi pris à partie par l’un des hommes les plus en vue des alliés au sein du la formation islamiste sans qu’aucun d’eux ne trouve à redire. Réponse des islamistes du gouvernement : Benkirane n’est aujourd’hui qu’un militant comme les autres, ses propos n’engageant en définitive que lui. Un peu cour comme explication.

Avouez toutefois qu’il en faut plus pour mettre en péril la stabilité du gouvernement. Sans doute ça donne du grain à moudre à la presse et de l’encre pour les gros titres, mais guère plus. D’ailleurs les ministres du RNI minimisent leur attitude, même s’ils admettent qu’ils marquent le coup pour le principe. A l’origine de ce bouillonnement, une déclaration de Aziz Akhannouch prédisant la victoire de son parti aux législatives de 2021. La position de Abdalilah Benkirane n’est nullement différente lorsqu’il s’agit de sa propre formation politique. Dans le cas des deux hommes l’attitude est légitime, sinon à quoi bon aller en permanence au contact des électeurs si on n’inscrit pas son action dans une perspective et un esprit de gagnant ? Quand on creuse, c’est l’entregent du président du RNI qui surprend et perturbe. En récupérant en octobre 2016 le parti, une coquille pratiquement vide, fondé en 1978 par Ahmed Osman, il y avait peu de gens pour parier un kopeck sur Aziz Akhannouch pour  se fondre dans l’habit d’un leader politique. Mais à la surprise général le ministre surchargé et le biznessman affairé prend au sérieux et à cœur sa mission. Il est de tous les congrès nationaux et régionaux, de toutes les rencontres et réunions, organise séminaire sur séminaire, suit le programme qu’il s’est fixé si bien que dans un paysage politique atone il dénote : Un PJD en proie avec ses démons, un PAM paralysé par ses dissensions, l’Istiqlal « de » Nizar Baraka qui peine à donner à sa reconstruction de la visibilité, un MP qui a perdu ses repères, forcément le chemin du RNI ressemble à un long fleuve presque tranquille.

 

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