Politique
Le pari de Aziz Akhannouch
Pour redorer le blason du RNI, Aziz Akhannouch a sa petite idée. Sa petite idée, façon de dire : En finir avec le clientélisme, la course derrière « moule chakara » (l’achat des voix), les notables, même s’il n’est pas toujours facile de s’en débarrasser
Une première tournée régionale avait conduit l’année dernière, pratiquement à la même époque, Aziz Akhannouch à Agadir en vue du congrès de la reconstruction qui allait se tenir à El Jadida en mai 2017. Une deuxième tournée régionale qui a vu le renouvellement des structures du Rassemblement National des Indépendants (RNI), y compris la 13ème région des Marocains du Monde, a ramené le président du parti de la colombe à Agadir. Au plan organisationnel, le RNI y apparait en ordre de marche. Les organisations parallèles (jeunesse, professionnelles…) ont été mises en place et le RNI ne revendique pas moins de 100 mille adhérents. A Agadir 2 où, devant plus de 3 mille militants, il a campé le décore de la maturation programmatique et opérationnelle de son parti, Aziz Akhannouch a affiché la volonté de transformer la nature même de sa formation politique. D’électoraliste qui ne s’active que d’échéance en échéance, ce qui a failli le conduire à une quasi-disparition, il veut en faire un parti de tous les jours avec une présence quotidienne sur le terrain, sous tendue par une pensée et des idéaux spécifiques où se croisent la social-démocratie et le libéralisme dans toute sa splendeur. Le RNI entend à cette fin procéder à une formation continue de ses cadres, un maillage d’universités d’été et d’hiver, des cercles de réflexion et un contact permanent avec les citoyens, sont ses outils préférés. Sous le label ambitieux «d’une approche nouvelle et participative, une réflexion collective et une efficacité dans la mise en œuvre. »
Si à cette étape il y’a quelque chose dont Aziz Akhannouch peut se faire prévaloir c’est d’avoir tenu ses engagements d’Agadir 1 et des assises d’El Jadida. Entre deux congrès régionaux, deux rencontres ou deux séminaires, les équipes du RNI, certainement des professionnels du secteur, ont réalisé des sondages grandeur nature sur les attentes et les besoins de la base. Ce qui en a résulté ne sort pas de l’ordinaire : Enseignement, emploi etc. Ce qui fait dire à un journaliste « en quoi cela vous différencie-t-il des autres partis ?». « L’approche, l’alternative, le savoir-faire de nos cadres » répond A. Akhannouch. Les idées ne valant que par les résultats sur lesquels elles débouchent, il faudra faire confiance à l’avenir pour sanctionner positivement ou négativement le programme du RNI nouvelle version. Dans l’immédiat, sans préjuger de la durée de la mandature en cours, le travail des rnistes n’est pas une mince affaire. D’abord redorer le blason d’un parti qui porte dans ses gênes l’ADN de l’administration. A en juger par le frémissement que j’ai senti à Agadir 2, c’est en voie. Il faudra du temps. Mais Aziz Akhannouch a sa petite idée. Sa petite idée, façon de dire : En finir avec le clientélisme, la course derrière « moule chakara » (l’achat des voix), les notables, même s’il n’est pas toujours facile de s’en débarrasser. Le RNI a pour l’instant les yeux rivés sur les communales, fondement de la Région. Il en faut pas moins de 30 mille candidats, une fournée qui pourrait par la même occasion sérier les futurs parlementaires. Dans son élan enthousiaste, le RNI se demande s’il ne pourrait pas couvrir tout le Maroc, ce qui n’a été fait par aucun parti jusque-là. Un challenge de taille d’autant plus que ses candidats doivent être en mesure de faire face aux rivaux quelle qu’en soit la couleur et l’odeur. Un profilage, suivi de formation, qui s’annonce bien plus que délicat et complexe.