chroniques
Limogeages: quelles implications politiques?
Les marketeurs du système politique n'ont pas été d'une grande lisibilité ces derniers temps. Ils nous la jouent à la Neymar en multipliant les crochets déroutants. Le résultat le plus patent c'est que gouvernement et parlement sont inaudibles. Était ce l'objectif ou juste un dommage collatéral? L'avenir proche nous le dira
Sur la base du rapport qui lui a été fourni, établissant que les retards dans les projets de Hoceima sont dûs à la bureaucratie avec les responsabilités des ministres, Le Roi a évincé ces derniers et interdit à ceux qui ont déjà quitté le gouvernement d'accéder à de nouvelles responsabilités.
L'acte est constitutionnel, Le Roi étant le garant Du bon fonctionnement des institutions. Les implications politiques sont de tout autre ordre. D'abord le déséquilibre entre l'Institution monarchique et les autres s'accentuent. Ce n'est pas le parlement dans le cadre de sa mission de contrôle, elle aussi constitutionnelle, qui a enquêté sur les dysfonctionnements, Mais une commission désignée par le Roi. Les interprétations larges, optimistes du texte de 2011 paraissent osseuse, parce qu'elles n'ont pas tenus face à la première secousse. Nous sommes bien face à une monarchie exécutive a plein temps. Ce n'est ni plus mal, ni mieux parce qu'aucun acteur ne réclame, réellement, la souveraineté populaire.
Maintenant comme tout séisme, cela va impacter les structures partisanes, Le PPS et le MP en particulier. L'ancien parti communiste voit deux de ses ministres débarqués. Son secrétaire général, et le ministre de la santé, pourtant très populaire depuis qu'il a baissé le prix du médicament. Comment va réagir ce parti ? Va t il les remplacer ou réviser son positionnement politique et quitter le gouvernement ?
Mohamed Hassad était parti pour conquérir la tête du Mouvement Populaire. Maintenant qu'il ne peut plus accéder à de hautes responsabilités quel intérêt a-t-il à y aller? Aucun. Sauf s'il y a quelqu'un qui croit que ce serviteur de l'État depuis 30 ans, se découvre des ambitions aherdaniennes.
Cela se passe au moment où le "je pars, retenez moi" d'Ilyas El Omari a trouvé son épilogue. Ses amis l'ont retenu, et ceux qui ont, naïvement, pris au serieux sa démission, ont ecorné l'image de l'homme et du parti, Les déclarations de Hassan Ben Addi en sont un parfait exemple.
Les gens parlent d'une hypothétique entrée de l'istiqlal au gouvernement, tout reste plausible. Mais cela laisserait Le PAM seul dans l'opposition, Au risque de disqualifier encore plus le gouvernement. Tout est plausible parce que les marketeurs du système politique n'ont pas été d'une grande lisibilité ces derniers temps. Ils nous la jouent à la Neymar en multipliant les crochets déroutants. Le résultat le plus patent c'est que gouvernement et parlement sont inaudibles. Était ce l'objectif ou juste un dommage collatéral? L'avenir proche nous le dira.