Pour ne rien oublier : Le génocide des Tutsis au Rwanda - Par Samir Belahsen

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Des images qui en rappellent d’autres

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“Quand je cesserai de m’indigner, j’aurai commencé ma vieillesse.”

 André Gide / Nouveaux prétextes

“Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous, d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux. Quand quelque chose vous indigne, comme j'ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. On rejoint le courant de l'histoire et le grand courant de l'histoire doit se poursuivre grâce à chacun.”

Stéphane Hessel / Indignez-vous

Le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 trouve ses racines dans une longue histoire de tensions ethniques et politiques au Rwanda, remontant à la période coloniale et se développant au fil des décennies. Des facteurs tels que la division créée par les autorités coloniales belges entre les Hutus et les Tutsis, les différences ethniques et socio-économiques, les rivalités politiques et les manipulations politiques ultérieures ont tous contribué à créer un climat de méfiance et de haine.

La France dans le génocide :

Le rôle de la France pendant le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 a fait l'objet de débats intenses et de multiples controverses. 

La France avait des liens étroits avec le gouvernement rwandais de l'époque, dirigé par le président Habyarimana, et elle a fourni un soutien militaire et politique au régime. La France est accusée d'avoir, au moins, fermé les yeux sur les préparatifs du génocide sinon d'avoir directement soutenu le gouvernement rwandais dans son exécution.

En 2019, le président Emmanuel Macron avait reconnu que la France avait une "responsabilité accablante" dans le génocide au Rwanda, bien qu'il ait évité l'expression "complicité". Il avait également ordonné l'ouverture des archives françaises pour que la lumière soit faite sur le rôle de la France pendant cette période.

Sur le plan géopolitique, le génocide a eu des implications à la fois locales et internationales. Localement, il a profondément bouleversé l'équilibre politique et social du Rwanda, avec des conséquences persistantes sur la reconstruction et la réconciliation. Sur le plan international, le génocide a mis en lumière les échecs de la communauté internationale à empêcher de telles atrocités et a soulevé des questions sur les responsabilités en matière d'intervention humanitaire et de maintien de la paix. L’occident a démontré sa capacité à fermer les yeux pendant, à nier et à oublier le droit international après. 

Le génocide des Tutsis dans la littérature 

En ce qui concerne la littérature, le génocide des Tutsis au Rwanda a été abordé par de nombreux écrivains et intellectuels, tant au Rwanda qu'à l'étranger. Des œuvres littéraires telles que "Un dimanche à la piscine à Kigali" de Gil Courtemanche ou "Pays sans ombre" de Lawrence Hill explorent les expériences individuelles et les répercussions du génocide. 

Un dimanche à Kigali

Gil Courtemanche qui a vécu au Rwanda pendant la génocide raconte une relation amoureuse entre un Canadien expatrié d'un certain âge et une jeune Rwandaise, vivant à Kigali, la capitale du Rwanda. Un amour qui est loin d’être un long fleuve tranquille.

On est en 1994  période du génocide au Rwanda, opposant les Tutsis et les Hutus, avec en prime l'épidémie de SIDA qui était largement répandue au pays à cette époque. Valcourt, le journaliste, tombe amoureux d'une jeune rwandaise nommée Gentille.

Gentille travaille comme serveuse à l'hôtel où le Canadien s’est installé. Elle est Hutue, avec un physique de Tutsis : elle était mince et effilée. Les Hutus, se basaient sur la forme du corps et du visage pour désigner les Tutsis à exterminer. Comme dans tous les génocides, il y a toujours une bonne dose de bêtise.

Le roman de Gil Courtemanche «  Un dimanche à la piscine à Kigali » (éd. Boréal, 2000), a été porté au grand écran par Robert Favreau, avec l’excellent Luc Picard dans le rôle du journaliste. (Disp /Youtube)

Robert Favreau, avait déclaré : «  J'ai fait ce film en espérant que notre indifférence se mue en indignation. » 

Ne jamais rien oublier, c’est le début de l’indignation !