Pour un gouvernement de compétences avérées

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La véritable question est celle de savoir si le Maroc peut se payer le luxe de continuer encore deux ans avec un Exécutif incohérent, empêché par ses divisions, incapable de communiquer avec la population. La question se pose parce qu’entre l’incompétence établie des uns et le populisme des autres, on ne voit pas comment quelques individualités pourraient sauver la mise

Nous assistons à un spectacle affligeant. Les partis de la majorité s’étripent publiquement et, pire, contestent tout aussi publiquement, les décisions de l’Exécutif, en des termes très vifs, que même l’opposition hésite à utiliser.

Il n'est pas question ici de distribuer les bons et les mauvais points, parce qu'il n'y a aucune pertinence à rechercher dans ces joutes électoralistes, à deux années des législatives qui affaiblissent un exécutif déjà mal en point, alors que le pays fait face à des défis énormes.

Énumérons quelques uns parmi les plus angoissants. Le taux de chômage est stable entre 9,5% et 10% et ce quel que soit le taux de croissance réalisé. C’est un point important pour expliquer le désarroi de la jeunesse qui a perdu ses repères, parce qu’il n’y a point de projet sociétal mobilisateur, offrant la confiance dans l’avenir. La justice sociale et l’équité territoriale sont toujours aux abonnés absents parce que l’Exécutif n’arrive pas à sortir des schémas budgétaires classiques. L’acceptabilité face à l’impôt est très faible, parce que le rendement des services publics est médiocre. Enfin, l’école et la santé publique menacent ruine, sans que l’Exécutif puisse se réclamer d’une quelconque vision. 

Face à ces défis, les polémiques stériles sont ridicules. Le gouvernement donne l’impression qu’il n’a pas pris la mesure des exigences de la situation. Là où on lui réclame une vision, il répond par des mesurettes incohérentes; là où il faut du courage politique, il privilégie des poncifs. La véritable question est celle de savoir si le Maroc peut se payer le luxe de continuer encore deux ans avec un Exécutif incohérent, empêché par ses divisions, incapable de communiquer avec la population. La question se pose parce qu’entre l’incompétence établie des uns et le populisme des autres, on ne voit pas comment quelques individualités pourraient sauver la mise.

Il faut bien évidement repenser le mode de scrutin qui nous impose des alliances pléthoriques, sans unité, ni idéologique ni programmatique. C’est un fait, sauf que la solution ne peut intervenir avant deux ans. Or, le temps est une denrée très rare.

La solution pragmatique serait un gouvernement de compétences avérées, qui mettrait en route un vrai programme de réformes, assumerait ses choix, les expliquerait à la population, sans arrière- pensée électoraliste ou politicienne. De tels gouvernements sont généralement efficaces pour éviter les blocages politiciens. Les partis auront deux ans pour préparer leurs programmes, leurs nouveaux discours et faire en sorte que les prochaines élections dégagent une majorité cohérente pré-annoncée. A défaut de quoi, le pays continuera à tourner en rond.

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