Jour le plus long, la païenne ONU célèbre le Soleil

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Le solstice d'été, généralement un 21 juin, est fêté tous les ans sur le site préhistorique de Stonehenge en Angleterre par plus de 9000 personnes.

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Par Yosra Bougarba (MAP avec Quid)

Le prophète Ibrahim (Abraham pour les autres) avait commencé par prendre le soleil pour « notre seigneur qui êtes là-haut » avant de le voir disparaitre à l’horizon, se disant que finalement il ne peut être Dieu car il est inconcevable que Dieu se couche. Les Egyptiens de l’antiquité, eux, ne se sentaient pas concernés par ces considérations et avaient pris le Dieu du soleil pour leur Dieu, l’affabulant d’un nom monosyllabe, Râ, représenté par un homme à tête de faucon, coiffé du disque solaire. 

Indifférente aux besoins humains d’un créateur pourvoyeur de vie et de biens, en mesure de leur assurer une existence au-delà de la terrestre, la lumière du soleil, étoile située à 150 millions kilomètres de la terre et représentant environ 99,9% de la masse totale du système solaire, continue malgré tout d’être vitale, tout autant que l’eau, pour la croissance et la survie des espèces sur la planète bleue.

Pour les plantes, les rayons du soleil sont une condition sine qua non à la photosynthèse. Pour les animaux et les humains, ils n’apportent seulement éclairage et réchauffement, n’aident pas uniquement à leur alimentation en alternance à doses prescrites avec la pluie, mais la lumière du soleil favorise l'absorption de la vitamine D, qui renforce les os, contribue à leur croissance, stimule le système immunitaire et rend l’organisme moins vulnérable aux infections et aux maladies immunitaires. En outre, la lumière du soleil stimule la production de la sérotonine, hormone du bonheur. C’est un parfait anxiolytique contre la déprime.

Important, très important, dans la chaine agricole et alimentaire, le soleil l’est aussi pour de nombreuses cultures qui célèbrent des moments liés au positionnement du Soleil, si bien qu’en Islam les prières surérogatoires sont interdites entre la prière d’al-asr (milieu de l’après-midi) et al-moghrab (coucher du soleil) parce qu’elles risquent de se confondre avec des cultes païens de l’astre qui régule nos horloges et nos calendriers.   

Moins céleste, plus terre-à-terre, loin de ces préoccupations qui mettent en prise le profane te le religieux, l’Assemblé générale des Nations unies a reconnu le 21 juin comme étant la Journée internationale de la célébration du solstice.

Le mot solstice est tout bêtement, comme dans beaucoup de ces dans les langues occidentales, dérivé du latin sol "soleil" et de sistere "rester immobile", car le mouvement saisonnier du trajet quotidien du Soleil (vu de la Terre) semble "figé" à la limite nord ou sud avant la direction inverse, explique le site de l’ONU relevant qu'il s'agit d'un événement qui se produit lorsque le Soleil atteint son arc de jour le plus au nord ou au sud par rapport à l'équateur.

L’année compte deux solstices chaque année : vers le 21 juin, c’est le "solstice d'été", premier jour de l'été et jour le plus long de l'année, et le 21 décembre, et le "solstice d'hiver" premier jour d'hiver et le jour le plus court.

Au fil des ans, ces dates peuvent subir un changement léger et connaître une évolution sur les grandes périodes de temps dépendamment des légers mouvements de l’axe de rotation terrestre.

Les solstices et les équinoxes (lorsque la durée du jour et celle de la nuit sont égales), sont liés aux saisons, aux récoltes et aux modes de vie. La célébration de diverses combinaisons de solstices, d'équinoxes ainsi que d'autres moments liés au positionnement du Soleil, est ancrée dans certaines cultures et s'accompagnent fréquemment de périodes de vacance, rappelle l'ONU. Encore faudrait-il appartenir à des régions où les vacances ont un sens, et à des catégories sociales qui peuvent se les offrir.

Les célébrations diffèrent d’une culture à une autre. Certains organisent des festins, des feux de camp au sommet de montagnes, ou des pique-niques dans la nature accompagnés parfois de chants et de danses traditionnels. D’autres saisissent l'occasion pour organiser des activités en famille ou planifier un voyage. D'autres célèbrent la nuit la plus courte de l'année en observant les étoiles ou en assistant au coucher du soleil du solstice et au lever du soleil le lendemain. Ce jour sacré est célébré de par le monde depuis des temps anciens. La tradition celtique, par exemple, honorait le roi chêne en tant que déité du solstice d'été. Un feu sacré était allumé au cours de la nuit la plus courte de l'année pour chasser les mauvais esprits.

Dans l'Égypte antique, le solstice d'été correspond à peu près au gonflement des eaux du Nil et marque le début de la nouvelle année. Plusieurs tribus amérindiennes célèbrent le solstice d'été par la danse du Soleil. Les Romains de l'antiquité fêtent Summanus (dieu sabin des orages nocturnes) le 20 juin. Le christianisme célèbre différentes fêtes liées aux solstices, apparentées à la fête de la Saint-Jean, le 24 juin, à Noël, le 25 décembre. En Islam, vaut mieux s’abstenir, il reviendrait à commettre une association (chirk) avec Allah, le célébrer c’est se promettre à l’enfer.  

 

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