SENTIERS, A l'homme auroral, Ahmed Herzenni (Epitaphe) – Par Rédouane Taouil

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Ahmed Herzenni

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L’ambassadeur itinérant et ancien président du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), Ahmed Herzenni s’est éteint, lundi soir à Rabat des suites d’une longue maladie.

Natif de Guercif en 1948 et titulaire d’un doctorat en sociologie et en anthropologie de l’université du Kentucky (Lexington) aux Etats-Unis en 1994, ce militant des droits de l’homm,e, ancien détenu politique qui lors des auditions de l’Instance Equité et réconciliation a refusé de se présenter comme victime a occupé plusieurs fonctions dont celle de président du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH) entre 2007 et mars 2011, date à laquelle cette Institution est remplacée par le Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH). Le défunt a entamé sa carrière professionnelle en tant qu’enseignant au collège (1971-1986) avant d’exercer, après un long passage par la case prison, en tant que chercheur à l’Institut national de recherche agronomique de Settat (1986-1995) et de Rabat et Settat (1997-2006), puis en tant que professeur à l’université Al Akhawayne d’Ifrane (1995-1996). Auteur de plusieurs articles et ouvrages, feu Ahmed Herzenni avait été nommé par le Roi Mohammed VI, en novembre 2006, secrétaire général du Conseil supérieur de l’Enseignement.

Apprenant son décès, Rédoune Taouil, professeur chercheur qui aime se présenter comme ancien élève des écoles primaire et secondaire publiques du Maroc, lui a dédié ces quelques vers. En prenant la triste nouvelle, Il a eu cette réflexion : La mort doit avoir des remords.  

A l’aube

Le feuillage cueille une larme

Dans le frisson chaste d’un nuage

Et la dédie au soleil

Comme la promesse frêle

D’un éblouissement,

Loin des orbes de cendre

nous éparpillons nos ronces d’antan.

Le vent tressaille

dans les pins d’Alep

Sa prière est lyre d’une terre

au faîte de son dénuement,

La falaise ocre

A soupirs de gisant

Chancelle dans la bleuté,

Sans ombre

Le sentier chemine paisiblement

Aux vêpres,

La mort s’embaume

Dans le romarin apaisant

Au sein de tombes sans nom,

Les abeilles dans le vertige

des pétales

Mûrissent leur frémissement,

Sur les eaux s’amoncelle

la rumeur de l’origan

Sur le baiser du feu céleste au noyer

La sève est orpheline

Sans ruissellement,

Dans la sente des fragrances

Un visage parsemé de henné jaillit

Comme un coquelicot éphémère

Dans des doigts rêveurs

De noces d’émerveillement,

À la tombée de la lune

Dans le miroir des ténèbres

Le grillon se constelle

Dans sa moisson d’étoiles

Et la nuit se hisse à ses épanchements

Le ramier est pâturage

Le vœu du roseau roucoulement

Entre lits de pierre

Où la pluie gît dans sa soif

Et été fugace

Nous ourlons un toujours

À l’insu de l’âpre du temps.

 

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