RÉFLEXIONS DE VOYAGE

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La légèreté qu’on prêtait à la France a disparu et avec elle ce proverbe qui disait « Heureux comme Dieu en France ».

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Parti de Casablanca pour un séjour de trois semaines en France, je me suis trouvé bloqué à Nice par un stupide accident de voiture.

Je viens de rentrer à Casablanca via Paris où j’ai passé quelques jours. Tout cela pour dire que bloqué près de trois mois en France, j’ai eu le loisir d’observer un pays qui m’est cher. Je dois l’avouer, il m’a surpris.

Je ne sais pas ce qui a rendu les Français si tristes, inquiets et sérieux. On est loin de la France insouciante, celle des filles aux « belles gambettes ». Pigalle n’est plus chantée et l’avenue des Champs Élysées, une vieille amie blessée, porte encore les stigmates des excès d’un passé  torride. La légèreté qu’on prêtait à la France a disparu et avec elle ce proverbe qui disait « Heureux comme Dieu en France ».

  Je croyais que seule l’Iran avait des Ayatollah autoritaires et vindicatifs. Que nenni, la France aussi a des Ayatollah qui ordonnent et condamnent, qui exigent et excommunient : les écologistes. Ils rejettent le numérique, les technologies modernes dont la robotique et l’intelligence artificielle. Ils ne veulent plus de voitures, d’avions, de trains rapides. Une aubaine pour le Maroc, on pourrait y exporter nos chameaux ‘hybrides’ et avec le ralentissement du tourisme, Marrakech pourrait ainsi, prêter à madame Hidalgo, la mairesse de Paris, ses calèches pour prendre le relai de tous ces taxis pollueurs.

  J’ai rencontré plus de Français islamophobes que d’amoureux de la Grande Mosquée de Paris. Le nombre de personnes qui m’ont déclaré : «  On a tout essayé, maintenant je vais voter Le Pen » inquiète. En fait,  l’Islam radical, par sa posture et ses exigences, est devenu l’allié objectif de madame Le Pen. Le président français, Emmanuel Macron, a bien senti le danger. Dans son récent  discours des Mureaux il a attaqué ouvertement l’Islam radical et séparatiste. Il a martelé qu’aucune loi religieuse ne pouvait supplanter la Loi républicaine. Nombres de commentateurs politiques en France  ont jugé les déclarations de Macron comme « la fin du déni ». La recherche des voix d’extrême droite, amène certains politiques, dont le Président de la République française, à des contorsions difficiles. Après un « laisser-faire » on assiste aujourd’hui, tout au moins en paroles, à « la tolérance zéro ».

  Peu de touristes étrangers, Paris affiche son visage des mauvais jours. 

 Il n’y a plus de Peppone dans les quartiers périphériques de Paris. Les classes populaires se sont dégagées des partis politiques. Ce désengagement n’est pas seulement électoral. Les médias ne parlent plus du « populo » ni des classes moyennes, rétrogradées par la crise économique qui a suivi la crise sanitaire. 

  J’ai cherché les Élites républicaines forgées par l’histoire révolutionnaire, je n’ai rencontré que des hommes fatigués et désabusés. Ces mêmes élites qui ont façonné le peuple français, ont l’air de reculer devant cette nouvelle génération pour qui rien n’est sacré, mêmes les monuments érigés par « la Patrie reconnaissante ».

 Je veux, néanmoins, croire au sursaut salvateur de la vraie France. Elle n’a pas disparue, elle doit être cachée dans les plis de l’Histoire d’aujourd’hui.