"Sexe, idéologie et Islam", "Le Harem politique", "Sultanes oubliées", "Le Monde n'est pas un harem" et "Chahrazade n'est pas marocaine" ne tomberont pas dans l’oubli  

L’Université Mohammed V abrite aujourd’hui et demain un colloque international à la mémoire de Fatéma Mernissi. Le premier jour de ce colloque sur les "Mille et une facettes de l’œuvre et de la vie de Fatéma Mernissi" a vu aussi l’inauguration de la Chaire Fatéma Mernissi.

« Une manière de prolonger le travail de la défunte intellectuelle, a souligné, mercredi à Rabat, Driss Ksikes, écrivain et directeur du Centre de recherches de l'Institut des hautes études de management (CESEM).

Pour lui, « le but de cette chaire est de donner des bourses à des doctorants et des post-doctorants et de continuer ce travail de tissage que menait Fatéma Mernissi entre l'universitaire, le civique et le créatif » dans un but de prolongement des idées de la sociologue marocaine par de jeunes chercheurs.

La chaire Mernissi est appelée à dépasser dans son fonctionnement l’étroitesse du  cadre académique étroit pour s'ouvrir sur les acteurs de la société civile, les artistes, les journalistes, et à tous ceux intéressés par les questions essentielles sur lesquelles a porté le travail de la défunte Fatéma Mernissi, a souligné un autre coordinateur de cette chaire, Mokhtar El Harras.

Les deux coordonnateurs de la chaire Fatéma Mernissi assurent que cette chaire se veut un projet de diffusion des idées de la défunte sociologue et de perpétuation de son esprit, un espace stimulant pour tisser des liens entre les espaces académique, civique et médiatique.

Cette chaire, créée par HEM Business School et l’Université Mohammed V de Rabat, est un hommage à la sociologue disparue il y a une année exactement, et cherche à faire dialoguer ses travaux avec d’autres tout aussi fertiles en idées, d’ici et d’ailleurs, octroyer des bourses à des jeunes chercheurs ayant des démarches innovantes et accorder des prix à ceux qui se distinguent par la qualité de leurs recherches.

Fatéma Mernissi est née à Fès en 1940. Elle a fait ses études à Rabat puis en France et aux Etats-Unis où elle a animé de nombreux séminaires.

Depuis les années 80, elle a enseigné à l'université Mohammed V de Rabat. Sociologue et écrivain de renom, elle mène en parallèle un combat pour l’égalité et l’émancipation de la femme, et crée les "Caravanes civiques" et le collectif "Femmes, familles, enfants".

La défunte, qui s’est intéressée au statut de la femme dans l’islam, a écrit de nombreux ouvrages traduits dans plusieurs langues dont "Sexe, idéologie et Islam", "Le Harem politique", "Sultanes oubliées", "Le Monde n'est pas un harem" et "Chahrazade n'est pas marocaine". 

Fatéma Mernissi a été également choisie en 2003 membre du comité des Sages pour le dialogue des civilisations, mis sur pied par la Commission européenne sous la présidence de Romano Prodi.