La littérature au cœur d’une conférence à l’Académie du Royaume du Maroc

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L’Académie du Royaume du Maroc organisera, mercredi 30 janvier à 18h, au siège de l’Académie, une conférence qui sera donnée par le Professeur Antoine Compagnon, sous le thème « La littérature, accélérateur d’innovation », et ce, dans le cadre du cycle de conférences « Collège de France au Maroc ».

Antoine Compagnon est professeur au Collège de France, où il est titulaire de la chaire de littérature française moderne et contemporaine.

Il enseigne également à l’Université Columbia, à New York. Ancien élève de l’Ecole polytechnique, docteur d’Etat en lettres, critique et écrivain, il a publié des livres sur Montaigne, Baudelaire et Proust, ainsi que des récits. Son dernier ouvrage est Les Chiffonniers de Paris, édité par Gallimard en 2017.

La littérature, accélérateur d’innovation

« Le nouveau, qui est cependant le périssable par essence, est pour nous une qualité si éminente que son absence nous corrompt toutes les autres et que sa présence les remplace », écrivait Paul Valéry dans les années 1920. Depuis cette date, la vitesse du renouvellement des choses s’est encore accélérée. Dans les beaux-arts et les belles-lettres, dont l’imitation avait été longtemps la règle, le nouveau est devenu l’impératif de la modernité et des avant-gardes.

Make it new, proclamait Ezra Pound. L’idée de progrès a donc dominé les arts comme les techniques durant un bon siècle. Nathalie Sarraute affirmait ainsi en 1964 : «  La littérature m’apparaît comme une course de relais. Chacun prend le témoin des mains d’un écrivain qui l’a précédé. Il n’est pas possible de revenir en arrière, ni même de rester sur place ».

Mais aujourd’hui ? Quelle sera la place de la littérature, du roman, de la poésie, et d’abord la lecture, dans le monde global qui est de plus en plus le nôtre depuis la révolution numérique ? Le principe d’un « développement irréversible » de la littérature est-il encore d’actualité ? Ou bien restera-t-elle, dans l’univers de l’ « obsolescence  programmée », le repaire du conservatisme ?

Y a-t-il encore des inventions littéraires, esthétiques ? Albert Camus ne disait-il pas que la tâche de sa génération consistait à « empêcher que le monde se défasse »?

Notons que la conférence sera suivie d’un séminaire avec les doctorants des universités le lendemain, jeudi 31 janvier, à partir de 15h, au siège de l’Académie du Royaume du Maroc.

Rappelons que le «  Collège de France au Maroc » fait intervenir des professeurs et des chercheurs du Collège de France, d’origines et disciplines différentes ; pour 2018 la question de la modernité constituera le fil conducteur des rencontres de ce cycle.

L’objectif du cycle est d’examiner, avec les professeurs du Collège de France, l’état des processus de modernisation dans les différents champs de la société  comme dans les diverses aire culturelles.

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