Le portrait de la semaine : Ahmed Bouanani (16 novembre 1938 – 6 février 2011)

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Mustapha Saha, sociologue, artiste peintre et photographe à ce don qui en fait un témoin rare, celui de faire ressortir de sa mémoire les figures qui ont marqué à un moment le cours des événements. Peu lui importe le champ d’intervention de ces femmes et hommes qui ont estampillé de leur griffe l’instant qu’ils ont vécu, et peu lui importe l’ampleur et la densité de l’empreinte qu’ils auront laissée. Il lui suffit que dans son disque dur, il en retrouve les traces, que son chemin, à dessein ou par inadvertance, ait croisé le leur. Surgit alors de sa plume, de son pinceau ou de la chambre noire de son studio, parfois de tout cela en même temps, un récit, un tableau ou une photo, dont l’incandescence projette le vécu en feu et flammes de celui qui est à la fois chercheur, écrivain, chroniqueur et artiste. Cette semaine, Mustapha Saha a jeté son dévolu sur Ahmed Bouanani, « mémorialiste d’un cinéma sans mémoire » avait dit de lui un jour un journaliste marocain.  Réalisateur, scénariste et monteur, mais aussi écrivain et dessinateur, Ahmed Bouanani est un pionnier du cinéma marocain qui est pour Noureddine Saïl « un être vivant, mordant la vie à pleines dents, mais à sa façon, c’est-à-dire solitaire, entouré de peu d’amis, choisissant, capable d’amour fou pour ses amis et de rancune  absolument sans appel, mais tellement créatif, tellement puissant dans ses lectures, tellement puissant dans les discussions qu’on pouvaient avoir… » 

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