La mise en détention de deux dirigeants des principales associations indépendantistes de Catalogne par un juge d’instruction, ce lundi soir, accentue la crise qui frappe l’Espagne depuis un moment

Les deux mis en cause, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, ont été inculpés pour sédition par l’audience nationale (tribunal chargé des affaires de sécurité nationale) et emprisonnés à la prison de Soto del real, près de Madrid. L’annonce de leur emprisonnement a suscité des protestations en Catalogne. Sur les affiches des manifestants regroupés sur une place de Barcelone aux environs de minuit, la phrase suivant était inscrite : « Liberté aux Jordis ».

Ils sont soupçonnés d’avoir encouragé des centaines de personnes à bloquer la sortie d’un bâtiment où des gardes civils menaient des perquisitions, en lien avec l’organisation du référendum du 1^er octobre qui était interdit par la justice.

Selon le porte-parole du gouvernement séparatiste, le placement en détention de ces deux hommes est une « provocation de l’Etat espagnol ». De son côté, Carles Puigdemont a déploré cette détention dans une publication sur Twitter par ces mots : « nous avons à nouveau, tristement, des prisonniers politiques en Espagne ».

Pour rappel, le gouvernement espagnol avait donné, ce lundi 16 octobre, un délai de trois jours au président séparatiste pour qu’il revienne à la légalité. Puigdemont a évoqué la possibilité d’une déclaration unilatérale d’indépendance et ensuite suggéré être disposé à nouer le dialogue avec l’Espagne sans pour autant le dire en ces termes. Il a tout simplement indiqué, dans une lettre, qu’il souhaitait « dialoguer pour les deux prochains mois » sans dire clairement s’il avait oui ou non proclamé l’indépendance.

De son côté, Mariano Rajoy a fait part de son refus de dialoguer tant que les séparatistes ne lèveront pas leur menace de proclamer unilatéralement l’indépendance.

Par ailleurs, d’autres manifestations sont prévues aujourd’hui (17 octobre) durant toute la journée.