Décidément la décision des députés européens de geler les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, même si elle est temporaire, ne plait pas du tout aux dirigeants turcs. En effet, après avoir taxé cette décision de « nulle et non avenue », le président turc Recep Tayyip Erdogan menace d’ouvrir les frontières turques aux migrants qui pourront rejoindre les pays européens « si l’UE va plus loin ».

Lors d’un congrès sur la justice des femmes à Istanbul, Erdogan est allé plus loin en faisant un reproche direct aux pays membres de l’Union Européenne. « Vous n’avez jamais traité l’humanité honnêtement », leur dira-t-il, ajoutant que « si vous allez plus loin, ces portes frontières seront ouvertes ». Le président turc a également affirmé que les turcs ne seront pas affectés par ces « menaces sèches », désignant ainsi la résolution du parlement européen votée hier, jeudi 24 novembre, sur le gel des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.

Le chef de l'Etat avait indiqué, mercredi, que le résultat du vote du parlement n'aurait aucune valeur pour Ankara et avait annoncé la semaine dernière que la question d'adhésion ou non de la Turquie au bloc européen pourrait être soumise à référendum en 2017.

Il a fait savoir qu’Ankara n’était pas du tout contrainte à adhérer à l'UE et « devrait envisager d'autres opportunités comme le pacte de Shanghai (OCS), une organisation de coopération politique, économique et militaire eurasienne qui pourrait être une option pour le pays ».

Pour rappel, le parlement avait appelé, dans une résolution adoptée par 479 voix, 37 contre et 107 abstentions, à un gel temporaire arguant de la répression "disproportionnée" menée par Ankara au lendemain du putsch avorté de juillet dernier.