Dans ma quête d’une meilleure compréhension, je continue ma balade littéraire par trois nouveaux mondes singuliers. 

La Chine, jusqu'à maintenant peu tentée par l'invasion

La littérature chinoise, consacré au thème de la guerre remonte à plusieurs siècles. Les histoires de bravoure, de courage et de sacrifice décrivent aussi la souffrance, les famines et la douleur que les conflits ont causées. Il faut noter qu’il s’agit de guerres internes ou de guerres subies, la Chine n’a jamais colonisé ou envahi une autre nation.

Lire aussi: D’hier à aujourd’hui, la guerre dans les littératures 1/3 - Par Dr Samir Belahsen

L’œuvre la plus célèbre est "Au bord de l'eau" ou " Le Récit des berges "  attribuée généralement à Shi Nai'an . Un roman-saga classique du XIVe siècle qui raconte l'histoire de 108 bandits rebelles qui se battent contre les forces gouvernementales pendant la dynastie Song, une période de guerre et d'instabilité politique en Chine. Tiré de la tradition orale chinoise, il compile des récits coécrits par plusieurs auteurs.

On y décrit le côté bienveillant des personnages et leur cruauté, leurs espoirs et leurs peurs, leurs motivations et leurs erreurs.

Dans le théâtre, "Le pavillon de l'Ouest", de Wang Shifu au XIIIe siècle, la mère de toutes les pièces du théâtre chinois, raconte une autre facette de la guerre. C’est d’abord une histoire d'amour tragique entre une courtisane et un étudiant qui est appelé à la guerre. 

Dans la période moderne c’est la guerre sino-japonaise qui a inspiré de nombreux écrivains. 

"Les canons de Nanking" de Xiao Hong, (une écrivaine chinoise 1911-1942 qui fut l’amoureuse de Xiao Jun ) publié en 1937, est le roman le plus réputé sur la période, il décrit la brutalité de la guerre et l'impact qu'elle a sur les gens ordinaires. On y décèle aussi un regard particulier de la condition des femmes. Xiao Hong était la féministe révolutionnaire de la période en Chine. 

Au XXIe siècle, la guerre est un sujet plutôt rare dans la littérature chinoise. Je n’ai trouvé que "Les Trois Corps" de Liu Cixin, publié sous forme d’une trilogie en 2008 qui est une œuvre de science-fiction qui explore les conséquences d'une guerre interstellaire sur l'humanité. 

Japon, de la glorification de la guerre à sa dénpnciation

Au Japon, la guerre a également été un thème important dans la littérature, en particulier après la Seconde Guerre mondiale. Avant cela, la littérature japonaise de guerre était généralement caractérisée par des récits héroïques glorifiant la guerre et la victoire militaire.

Après la défaite du Japon en 1945, de nombreux écrivains ont commencé à écrire sur les effets dévastateurs de la guerre sur la société japonaise et sur la psychologie individuelle. La littérature japonaise de l'après-guerre a souvent remis en question la rhétorique nationaliste qui avait soutenu la guerre et s'est concentrée sur les conséquences humaines de la guerre.

Un exemple important de la littérature japonaise de l'après-guerre est le roman "La Fin" de Mishima Yukio. Ce roman suit les événements entourant la rébellion de l'armée japonaise à l'époque de la guerre, mais il se concentre sur les personnages individuels qui sont pris dans le conflit et sur les tensions entre l'individu et la société.

Un autre roman important sur la guerre est "La Guerre et les Couronnes" de Kobayashi Takiji. Il décrit les conditions de travail abusives des travailleurs japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, en particulier ceux qui travaillaient dans les mines et les usines. Kobayashi utilise la guerre comme un moyen de critiquer les conditions économiques et sociales du Japon d'avant-guerre.

D'autres écrivains japonais ont également écrit sur la guerre, notamment Ooka Shohei, Hara Tamiki et Dazai Osamun. On y trouve des réflexions sur les conséquences humaines de la guerre et sur les tensions entre l'individu et la société.

La Russie, une critique des gouvernants

L'histoire de la Russie a été marquée par de nombreux conflits, de l'invasion mongole au XXe siècle, en passant par les guerres napoléoniennes et la Première Guerre mondiale.

Dans la littérature russe, la guerre est souvent représentée comme une expérience traumatisante et dévastatrice pour les individus et la société dans son ensemble. Les écrivains russes ont souvent utilisé la guerre comme un moyen de critiquer les Tsars, les gouvernements et les politiques qui ont mené au conflit, ainsi que pour exprimer leur propre vision de la paix et de l'humanité.

Le roman le plus célèbre en Russie est sans doute "Guerre et Paix" de Léon Tolstoï. Ce roman monumental raconte l'histoire de la Russie pendant les guerres napoléoniennes, mais il se concentre principalement sur les expériences et les sentiments des personnages qui sont pris dans le tourbillon de la guerre. Tolstoï critique les élites aristocratiques russes.

Un autre roman important sur la guerre est "Les Douze" d'Alexandre Blok. Il raconte l'histoire de douze soldats russes qui partent pour la guerre en 1914, mais qui finissent par être confrontés à l'horreur et à la folie de la guerre. Blok souligne la fragilité de l'existence humaine et la nécessité de trouver un sens et un but dans un monde en constante mutation.

Pendant la deuxième guerre mondiale que les Russes appellent grande guerre nationale, Constantin Simonov avait écrit : « Les jours et les nuits de Stalingrad », une œuvre de mobilisation patriotique.

La littérature russe sur la guerre est souvent marquée par une profonde réflexion sur la condition humaine et les drames de la violence et de la souffrance collective.