Khouribga : Le FCAK, 40 ans de culture cinématographique africaine

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14 films sont en lice pour remporter le grand prix « Ousmane Sembène » de la 20ème édition du Festival du Cinéma Africain de Khouribga (FCAK)

La 20ème édition du Festival du Cinéma Africain de Khouribga s’est ouverte samedi 9 septembre dernier en présence de figures emblématiques du 7ème art africain et de personnalités du monde de l’art, de la culture et des médias. Il prendra fin ce samedi 16 septembre.

Cette édition est marquée par un hommage posthume au critique égyptien Samir Farid, qui a consacré sa vie au cinéma. Ses relations avec le FCAK remontent à 1983 lors de sa 2ème édition. Son assiduité au festival traduit sa conviction que ces derniers demeurent des opportunités pour poser les questions liées aux cinémas arabe et africain.

Noureddine Sail, président de la fondation du festival a souligné que la survie d'un festival totalement africain pendant plus de 40 ans relève en premier lieu de la passion du cinéma, du militantisme culturel et d’une volonté absolue des ciné-clubs du Maroc et des intellectuels de dédier une manifestation à la grandeur de l’identité africaine.

Pour cette édition, le jury est composé de l'actrice Rokhaya Niang (Sénégal), de l'artiste plasticienne Zoulikha Bouabdellah (Algérie), de l'actrice Sonia Oukacha (Maroc), de l'auteur et musicien Ray Lema (RDC), du producteur et réalisateur Pedro Pimenta (Mozambique) et de Nico Simon, président d'''Europa Cinemas'' au Luxembourg.

La compétition officielle de cette 20ème édition connait la participation de 14 films, en lice pour remporter le grand prix "Ousmane Sembène".

Un colloque sur l’intégration culturelle des immigrés africains dans le cinéma

La fondation du festival de Khouribga a organisé, en effet, mardi 12 septembre à la prison locale de Khouribga, un colloque sur l'intégration culturelle des immigrés africains et leur image dans le cinéma, en présence de prisonniers africains des établissements pénitentiaires du Maroc.

Initié en partenariat avec la DGAPR, ce colloque, ponctué par la projection de films cinématographiques africains, a été l’occasion d’évoquer et d’expliquer les mesures prises par le Maroc en matière d’immigration et d’intégration culturelle et celles prévues pour l'insertion de ces personnes étrangères sans pour autant leur faire perdre leurs cultures.

Le délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohammed Salah Tamek, a indiqué que cet événement à caractère culturel et humain est une illustration de l’ouverture de l'établissement pénitentiaire sur son environnement et de sa volonté d’insérer cette catégorie, souvent marginalisée, dans la vie sociale au Maroc, tout en mettant en avant les efforts déployés par le royaume en matière de régularisation de la situation des immigrés sub-sahariens.

De son côté, le président de la fondation du FFCAK, Noureddine Sail, a relevé que les prisonniers de Khouribga, tout comme les habitants de cette ville, ont aussi le droit de bénéficier des activités culturelles programmées dans le cadre de ce festival.

Ces prisonniers sub-sahariens, qui se trouvent provisoirement dans une situation de privation de liberté, peuvent être informés et éduqués, à travers le cinéma, a-t-il relevé, ajoutant que les films choisis pour être projetés devant le public insistent sur les valeurs humaines, les bonnes mœurs, le respect de la loi et donnent espoir en un lendemain meilleur.

« Voyage au cœur du festival du cinéma africain de Khouribga »

« Voyage au cœur du festival du cinéma de Khouribga » est un ouvrage du critique du cinéma marocain, Ahmed Boughaba. Il a été publié à l’occasion de la célébration du 40ème anniversaire du festival, le lundi 11 septembre dernier.

Cet ouvrage de 112 pages, format moyen, est une invitation ouverte à découvrir les événements et les personnes les plus marquants dans l’histoire de ce festival de grande envergure dédié au 7ème art africain.

Cette nouvelle parution est ponctuée par des témoignages des cinéastes, des acteurs et des critiques de cinéma nationaux et internationaux ayant accompagné l'évolution de ce rendez-vous culturel très attendu à l'échelle continentale.

Ce livre constitue une nouveauté dans l'histoire des festivals cinématographiques au Maroc et consacre une nouvelle philosophie. Il décrit comment une manifestation culturelle née à l'enceinte de la Fédération des Ciné-clubs du Maroc (FNCCM) en mars 2017 s'est transformée en une plate-forme incontournable pour des cinéastes de renom provenant de différents pays africains qui célèbre cette année sa 20ème édition.

En effet, le 25 mars 1977, la ville de Khouribga embrassera la première édition de la rencontre internationale du cinéma africain créée par la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc et l'Association Culturelle de Khouribga (ACK).

L'aventure se poursuivra accumulant six éditions organisées par la FNCCM et l'ACK et parrainées par le conseil municipal de la ville jusqu'en 1994, date à laquelle "la rencontre internationale du cinéma africain" marquera une pause qui durera six ans.

Aujourd'hui, le FCAK, qui est à sa 20ème édition et à son 40ème anniversaire, persiste et dure grâce à ses militants et ses partenaires qui ont cru en ce rêve africain.

Cet ouvrage est une reconnaissance des efforts de ceux qui ont fondé ce festival et un hommage à ceux qui sont partis, en mettant en lumière leur engagement et leur volonté de promouvoir la culture cinématographique africaine sur le plan international.