La calligraphie célébrée à Paris avec la participation d'artistes marocains

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L’art de la calligraphie a été célébré, ce mercredi 20 septembre, à l’Institut des Cultures d’Islam (ICI) de Paris, à l’occasion de l’exposition "Lettres ouvertes de la calligraphie au Street Art", à laquelle participent des artistes issus de nombreux pays arabes dont le Maroc

Quatre artistes marocains participent à cette exposition collective qui revient sur les origines de cet art ancestral, apparu au VIIème siècle, et explore les mutations et les métamorphoses qu’il a subi à travers les âges.

L’exposition dresse ainsi le panorama d’un renouveau artistique foisonnant qui illustre les mutations, dans la création contemporaine, d’un patrimoine artistique multiséculaire.

Elle fait dialoguer les œuvres de grands maîtres, tels Mahmoud Darouich, Abdelkebir Khatibi et d’autres avec celles d’artistes émergents, usant de matériaux tels la céramique, le bronze, le verre ou la vidéo. La lettre devient ainsi le terrain d’expérimentations graphiques, esthétiques et poétiques, qui effleurent parfois les limites de l’abstraction.

C’est dans ce cadre que l’artiste palestinien Rachid Koraichi présente un travail sublime sur l’exil palestinien, qu’il avait entamé dans les années 80 avec le célèbre poète feu Mahmoud Darouich. Ce travail consiste en un ensemble de plaques en bronze gravées sur des textes calligraphiés en koufi contemporain à partir des poèmes de Darouich. L’écrivain marocain feu Abdelkrim Khatibi est intervenu par la suite pour faire la jonction entre ces deux travaux par un texte qui jette un regard philosophique et psychanalytique mais aussi politique sur l’histoire de la Palestine, a expliqué Koraich.

Dans une intervention à l’occasion de l’inauguration de cette exposition, la présidente de l’ICI, la sénatrice Bariza Khiari, a indiqué que par ces œuvres sur la calligraphie, un art suprême dans le monde musulman à travers lequel les calligraphes sublimaient les textes coraniques, l’Institut veut montrer que les cultures d’Islam sont des cultures de la beauté et de la paix.

L’ICI veut rappeler que cet art exceptionnel musulman, qui a toujours été lié au sacré, est en passe d’être transgressé aujourd’hui par des artistes contemporains qui en font tout autre chose. Il s’achemine désormais vers un art plus moderne et profane, a-t-elle expliqué.

Prenant la parole, l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa a affirmé que l’organisation de telles initiatives culturelles, en cette conjoncture difficile sur la scène internationale, participe de la volonté de promouvoir le vivre ensemble et de dissiper les peurs et les ignorances.

Il s’est notamment félicité du fait que des artistes marocains puissent participer à cette exposition, contribuant ainsi à la richesse et la vitalité de l’Institut des Cultures de l’Islam, qui a toujours mis le Maroc à l’honneur à travers différentes manifestations culturelles.

L’ambassadeur a annoncé à cette occasion que le centre culturel marocain, qui est en cours de construction à Paris, ouvrira ses portes fin 2018, formant le vœu que de nouvelles perspectives de coopération et de partenariats avec l’ICI puissent voir le jour.

Cette exposition qui se poursuivra jusqu’au 2 janvier prochain, inaugure la saison culturelle de l’ICI, qui met à l’honneur les mots et les gestes, entre poésie et chorégraphie, danse, conférences, contes et ateliers pour les enfants.

L’ICI est un établissement culturel de la ville de Paris. Il se veut à la fois un centre d’art contemporain, une scène musicale et un lieu de dialogue et d’apprentissage.

 

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